Mais les résultats sont pourtant clairs
- Sarkozy a mobilisé un électeur sur 10,
- les verts et le PS un sur 16… !!
Autrement dit,
- 9 électeurs sur 10 n’ont pas voté Sarko,
- 7 sur 8 n’ont voté ni PS ni Verts…
En image, c’est clair…
Et en chiffre aussi !
Il faut pour comprendre réellement une élection prendre l’habitude de regarder les résultats en % des inscrits. On voit ainsi la réalité des forces mobilisées…
Abstentions | 59,35% | Nuls | 1,76% | ||||
EG | 2,37% | FG | 2,35% | PS | 6,40% | ||
Verts | 6,32% | ||||||
Modem | 3,28% | UMP | 10,83% | DD | 2,62% | FN | 2,46% |
Gauche ou Droite ?
L’UMP a bien sûr crié victoire, cachant comme tout le monde leur difficulté à mobiliser…
Mais la gauche a tout de suite répondu "le total des voix de gauche est devant la droite… Là encore, manipulation ! Pour considérer que le total gauche est devant, il faut prendre l’extrême gauche, le Front de Gauche, le PS ET les verts, dont on se demande bien ce qu’il leur reste de gauche dans cette élection où leurs principaux dirigeants se prononcent sans hésiter pour la construction européenne capitaliste. Et il faut aussi ne prendre à droite QUE l’UMP en oubliant et les divers droite et le FN… et le MODEM, qui a beau nous refaire le coup du ni gauche ni droite, mais reste le parti qui recycle celui de Giscard d’Estaing… !!
Non, la réalité des forces, c’est bien
- que le total gauche sans les verts (11,12%) est très loin du total droite sans le modem (15,92%)
- que le total gauche avec les verts (17,44%) est nettement inférieur au total droite avec modem (19,2%)
Dans le contexte d’un véritable refus de vote du peuple (80% des ouvriers, des jeunes, des quartiers populaires…), la droite, dans une crise économique terrible et sans précédent pour les générations actuelles, après une année de défilés syndicaux sans solutions a connu une élection sans sanctions ! Au contraire, elle mobilise mieux encore qu’une gauche incapable d’être utile au peuple pour porter une rupture de société.
Les militants qui ont tout fait pour faire grandir le mouvement social depuis janvier, ceux qui tentent de résister aux restructurations dans les entreprises, ceux qui ont tenté d’utiliser l’élection européenne pour faire grandir une issue politique doivent tirer les leçons de cette année si décevante…
- D’abord sur l’union européenne. Comment continuer à parler d’Europe sociale quand le peuple ressent aussi fortement la nécessité de se battre contre l’union européenne ?
- Puis sur la forme politique de la résistance à une droite pétainiste. Faut-il continuer à parler d’une « gauche » unie sans dire enfin en quoi elle ne sera pas ce qu’elle a été en 81 ou 97, sans poser la question franchement de la reconstruction d’un grand parti communiste ?