Il y a 70 ans, le Vietnam célébrait sa première victoire contre le colonialisme : le 7 mai 1954, le Viet Minh écrasait l’armée française à Diên Biên Phu, insufflant un immense vent d’espoir pour les peuples colonisés dans le monde. Mais alors que cette bataille signait pour les Vietnamiens le début d’un processus d’indépendance que même les Etats-Unis n’ont pas réussi à faire échouer, aucune souffrance n’a été épargnée à ce peuple, qui continue de devoir affronter les stigmates de la guerre. Hasard du calendrier : c’est ce 7 mai que s’ouvre à la Cour d’Appel de Paris une nouvelle étape de la bataille judiciaire des victimes de l’agent orange.

Ce défoliant massivement déversé dans le sud du Vietnam, au Laos et au Cambodge continue à produire malformations, cancers et autres maladies graves, des décennies après son épandage – les personnes exposées transmettant malheureusement leurs pathologies à leur descendance. Au total, ce sont près de 4 millions de Vietnamiens qui sont touchés par des maladies liées à l’agent orange et environ 400 000 hectares de terres agricoles qui sont contaminées. Constamment déboutées en justice, les victimes de ce crime de guerre et de cet écocide ne s’avouent pas pour autant vaincues.

A travers la procédure en justice intentée par la franco-vietnamienne Tran To Nga contre 14 firmes agrochimiques, dont Bayer-Monsanto, pour faire reconnaître la responsabilité de ces multinationales dans ce désastre humain et écologique, c’est un combat pour la justice qui concerne toutes les victimes de l’agent orange et des expositions chimiques qui se joue.

A l’heure où les pulsions bellicistes et coloniales attisent partout les guerres dans le monde, nous tenons à rappeler que les horreurs de la guerre pèsent durablement sur les peuples.

Signataires : Association d’amitié franco-vietnamienne du Rhône, Union générale des vietnamiens du Rhône