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Contribution au 33e congres (site PCF)

La candidature est constitutive du projet politique

Frédéric BOUVIOLLE
Lundi 9 janvier 2006 — Dernier ajout mardi 17 janvier 2006

Frédéric BOUVIOLLE, Section de GIEN, Loiret (45), 38 ans, chômeur.

La candidature est constitutive du projet politique « Co-élaborer, avec toutes les forces sociales et politiques de gauche, une alternative à la politique actuelle, en soumettant tout au débat citoyen, aussi bien le programme et la construction politique que les candidatures » : voilà - grosso modo - l’emballage ficelé par le CN pour la campagne de forums citoyens. L’encre de cette profession de foi n’était pas sèche que certains proclamaient leur conviction « qu’une candidature PCF à la Présidentielle serait des plus utiles à cette élaboration », d’autres plaidant pour « un travail prioritaire sur le contenu antilibéral », tous semblant considérer que la candidature n’est pas en elle-même constitutive du contenu.

Comme si on pouvait faire abstraction de la crise de la V° République, crise « de régime » qui s’est exprimée le 21 avril 2002 et que l’on peut résumer ainsi : par le vote ou l’abstention, ce qu’expriment les français(es) lors des élections, c’est d’abord leur totale perte de confiance dans le personnel politique se relayant au pouvoir depuis 81. Feindre de croire que ce discrédit épargne le PCF est tout simplement irresponsable.

Car aucun programme n’effacera les 25 dernières années où la gauche PS-PC a systématiquement déçu celles et ceux qui l’avait portée au pouvoir : la question posée n’est donc pas le contenu plus ou moins anti-libéral du projet mais la restauration de la confiance entre le prolétariat (l’ensemble de celles et ceux qui n’ont que la vente de leur force de travail pour subsister - quels que soient les méandres que cette vente emprunte) et ceux qui sollicitent ses suffrages. Il y faudra plus que des mots … Mais les marxistes que nous sommes savent depuis toujours que les réalités matérielles sont premières et, qu’en politique, ce sont donc les actes - et eux seuls - qui comptent ! La question immédiate - et chronique - est donc de savoir quel(s) acte(s) pourraient bien être de nature à restaurer cette confiance perdue … C’est le seul « contenu » qui permette le retour de la « classe » en politique, condition première de toute alternative anti-libérale.

Les « Forums citoyens », n’apportant en eux-mêmes aucune garantie quant à la politique qui sera effectivement mise en œuvre en cas de retour de « la Gauche aux affaires », passent donc à côté de la question.

D’autant que, le fait est d’évidence, la boussole du PCF est devenue, particulièrement depuis 1997, la conquête/préservation de positions dans les institutions plutôt que leur subversion … L’examen attentif du budget du CN (dont 80% proviennent de la subvention d’état aux parlementaires ou d’indemnités d’élu-e-s) lors du congrès, en convaincra les plus sceptiques : l’appareil (également constitué de nombreux « collaborateurs d’élus ») ne survit que sous la perfusion du régime ; « la structure du capital déterminant les critères de gestion », ne cherchons pas ailleurs les raisons de notre arrimage au PS auquel nombre des Conseillers régionaux du CN doivent leur place. Qu’y a-t-il à espérer d’une « alternative » qui s’accommoderait de cette réalité-là  ?

Affrontons le réel tel qu’il est, sans rien en dissimuler : l’urgence est de produire des actes qui rompent sans ambiguïté avec tout esprit de boutique. Pour une fois - mais il n’y a que le premier pas qui coûte, produisons cet acte consistant à mettre résolument le Parti au service du mouvement populaire - au lieu de tenter de l’instrumentaliser à chaque élection - en soutenant, pour la présidentielle, la seule candidature qui peut, à ce jour, rassembler la gauche (abstentionnistes compris), sans être récupérée par aucun appareil : soutenons résolument la candidature de José BOVE.

C’est la seule alternative crédible à un second tour UMP/PS qui installerait le bipartisme pour longtemps et condamnerait les élus PCF à n’être plus - au mieux - que l’aile gauche du social-libéralisme.

D’autant qu’il n’est pas exclu qu’au second tour, José BOVE puisse l’emporter.

C’est une perspective qui ne pourrait que redonner la main au mouvement populaire ainsi placé en situation de peser de tout son poids sur les échéances de 2007-2008. Car, ne nous racontons pas d’histoires : une candidature issue du PCF n’a aucune chance de figurer au second tour, elle ne servirait donc qu’à dégager le terrain pour un PS hégémonique : tous les aspects de la « crise de régime » en seraient renforcés.

Par contre, si, en appui aux forums, le PCF engageait tout son poids dans le soutien à BOVE cela initierait une dynamique comparable à celle du référendum. Et, si cette candidature n’allait pas à son terme, il serait encore temps de présenter un(e) candidat(e) PCF à qui cet engagement ne pourrait que profiter. Nous n’avons donc rien à y perdre, que notre soumission organique au PS - via les institutions de la V° République dont nous programmons par ailleurs le dépassement.

Le « contenu » de l’alternative réside dans le processus politique : engageons celui du dépassement des alliances qui ont échoué depuis 25 ans ; la victoire du NON le 29 mai en crée les conditions … A condition de ne pas faire comme si le 29 mai avait effacé le 21 avril 2002 : un référendum n’a rien à voir avec une élection et les dernières partielles montrent que le discrédit de la classe politique (PCF inclus) demeure profond.

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