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Conférence nationale du PCF

Mutation du PCF : dernière ligne droite ?

Vers le parti antibéral de la gauche
Mercredi 25 octobre 2006 — Dernier ajout jeudi 26 octobre 2006

Les décisions de la conférence nationale des 21 et 22 Octobre ont pleinement confirmé les craintes exprimées au dernier congrès sur la candidature aux élections présidentielles. Oui ou non, faut-il une candidature communiste aux présidentielles ! Cette question a été celle qui a le plus fait débattre en 2005 et conduit au vote le plus partagé sur la stratégie pour 2007.

Contre les décisions de congrès, la réponse est finalement NON !

La décision du dernier congrès contredite…

Le texte de congrès voté et engageant donc la direction élue affirmait « qu’une candidature communiste à l’élection présidentielle sera la plus efficace efficace pour porter cette union en témoignant de sa diversité, de son ancrage populaire… » et précisait « les adhérentes et adhérents du Parti communiste décideront pour leur part, conformément aux statuts de leur parti de leurs candidatures à l’élection présidentielle et aux élections législatives ». C’est ainsi que de nombreux militants ont considéré que la stratégie de rassemblement antilibéral était le meilleur moyen d’aboutir a cette candidature communiste la plus efficace… ce qui, bien entendu, confirmait la nécessité de l’existence du parti communiste, et de son renforcement. Combien de fois ai-je entendu au comité départemental du rhone « mais si, il y aura une candidature communiste ! ».

Il est vrai que de nombreuses interventions étaient moins claires, et évoquaient une décision dépendantes des forces antlibérales pour une candidature qui ne serait pas forcément communiste. Ainsi le rapport présenté au congrès n’évoquait pas une « candidature communiste », mais affirmait « il nous faudra débattre sur la nature d’une construction avec toutes les femmes, tous les hommes, toutes les forces qui auront choisi de se rassembler pour porter ensemble un tel projet, antilibéral de transformation sociale, devant le suffrage universel »

Si la direction a refusé avec autant d’énergie de confirmer clairement qu’il y aurait une candidature du PCF aux présidentielles, tout en laissant les communistes se rassurer en affirmant que cette candidature communiste était « la plus efficace », c’est bien que l’hypothèse que le rassemblement en décide une autre n’était pas exclue, et plus grave encore, que celà ne dépendait pas que du parti communiste, que la candidature pouvait ne pas être une candidature communiste.

Et c’est ce qu’a confirmé sans surprise la conférence nationale. Il n’y aura pas de candidature communiste, et les militants doivent se contenter maintenant d’espérer que les collectifs antilibéraux choisissent la candidature de Marie-George Buffet. Certes, ils pourront encore voter, mais pour dire quoi ? pour faire quel choix ? refuser la décision des collectifs qu’ils ont créés eux-mêmes la plupart du temps ?

La décision prise par la conférence nationale oublie donc totalement les textes du congrès pour ne retenir que les interventions de la direction et propose aux communiste de voter « Parmi les personnalités disponibles… pour assumer la tâche de candidat ou de candidate à l’élection présidentielle » bref, choisir en gros entre José Bové ou Marie-George Buffet. La décision des communistes ne porte plus sur le choix du candidat communiste, mais est uniquement une préparation de la décision des collectifs antilibéraux.

Un pas de plus dans la mutation du PCF en « autre chose » antilibéral

Dans le même mouvement, c’est ainsi et l’efficacité d’une candidature communiste votée au congrès et la souveraineté des communistes qui est mise de coté.

Le plus grave est qu’en acceptant cette candidature qui ne sera plus celle du PCF, qui ne portera plus le programme du PCF, les militants acceptent comme le leur propose Marie-George Buffet pour elle-même de considérer l’existence du PCF comme « entre parenthèse » en 2007. Et en acceptant des candidatures uniques aux législatives (encore une fois contre le texte du congrès), ils accepteront le remplacement du groupe communiste a l’assemblée par un groupe « antilibéral », malgré l’expérience catastrophique des non communistes élus européens sur la liste « bouge l’europe ».

C’est un nouvel et terrible affaiblissement du parti communiste qui se dessine. Et pour ne rien oublier, la conférence nationale invite a créer partout des collectifs antilibéraux, là même ou malheureusement, les communistes ont perdu leur capacité de s’organiser en cellules et même souvent en section.

Le PCF vit avec décalage ce que les partis Italiens et espagnols ont vécus il y a déja longtemps. L’année 2007 risque d’être terrible, si de plus, la stratégie « antilibérale » obtient le même résultat que les forces altermondialistes, quelques succès d’estimes avant de terribles désillusions et conflits internes. La bataille de toutes les forces politiques s’accélère dans les médias et sur le terrain, pendant que la décision des collectifs est repoussé a Décembre… comme si nous étions dans la situation du président sortant se réservant pour le dernier rush électoral avec tous les moyens de sa fonction… Les désillusions peuvent être terribles.

Pendant ce temps, la direction multiplie les menaces et les mesures administratives, faisant tout pour isoler les opposants, chercher des occasions de sanctions. Après avoir poussé Maxime Gremetz vers la sortie, les préparatifs s’accumulent pour les autres groupes. Pour la direction, il ne doit plus être possible d’agir comme communiste différemment de sa ligne. Il faut « purger » pour pouvoir accomplir enfin jusqu’au bout la « mutation ». Le temps des exclusions est revenu, comme pour la liste des candidatures alternatives au congrès ou près d’un candidat sur trois a été « purgé ».

Que faire ?

Il n’y a pas de raccourci, l’existence d’un parti communiste ancré dans le monde du travail, porteur d’un projet révolutionnaire, capable d’affrontements avec le système institutionnel et économique existant pour le subvertir est indipensable. Donc, le plus important est de construire patiemment les conditions de sa reconstruction, malgré sa direction, malgré les forces qui de l’intérieur organisent son remplacement par le « parti antlibéral de la gauche de la gauche » que préfigure les collectifs.

Il faut donc résister, encorer et toujours ! Et unir les énergies de reconstruction, sortir de l’éparpillement, des querelles de détail ou de personnes, accepter la diversité des situations locales et des histoires personnelles, et organiser, organiser, organiser !

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