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André GERIN

Pourquoi je suis candidat à la prochaine élection présidentielle

Maire de Vénissieux, Député du rhône
Vendredi 6 octobre 2006 — Dernier ajout mardi 4 août 2020

Mon engagement comme candidat aux présidentielles a pour objectif de répondre à deux points essentiels : Il faut une candidature du PCF et nous avons besoin du PCF. Lors de la consultation des communistes, les 10 et 11 novembre prochains, les communistes doivent être les acteurs et les décideurs de cette candidature du Parti communiste français et du besoin, pour la France, d’un Parti communiste français autonome, indépendant, fort de son identité.

Je me présente parce que ces deux questions sont loin d’être clarifiées et que nous entrons dans une nébuleuse qui ne veut pas dire son nom, avec les collectifs. Le 14 octobre serait décidé un projet et au mois de novembre serait décidé un candidat pour le rassemblement anti-libéral. J’espère que Marie-George Buffet sera la candidate désignée par le Parti communiste français, par les communistes et non pas par des collectifs qui n’ont aucune légitimité.

Le Parti communiste français a vocation, plus que jamais, à être un parti de gouvernement. Il devrait tirer les enseignements de sa posture, de sa méthode, de sa façon d’être dans le gouvernement Jospin comme dans le gouvernement Mauroy.

Un parti de gouvernement pour changer de politique, un parti de gouvernement pour changer de pouvoir, un parti de gouvernement pour changer de société. Communiste, porteur de l’idéal communiste, avec une vision novatrice, capable de travailler avec d’autres, à inventer un autre avenir, construire un projet en rupture avec le capitalisme.

Je m’engage dans le débat politique idéologique sur des questions de fonds, qui de toute façon sont posées dans le débat des présidentielles. Comment répondre à la crise de la Ve République ? Comment répondre au discrédit des dirigeants et des élites coupés des réalités du pays ? Comment répondre face à la régression économique et sociale ? Comment répondre à la faillite financière de l’Etat qui s’aggrave d’année en année ? Comment répondre à l’effondrement de l’influence de la France en Europe et dans le monde ?

Nous devons, nous pouvons, contribuer en tant que parti politique, à rétablir la vérité sur la situation de la France. Depuis 30 ans, des dirigeants ont participé à la débâcle, au déclin du pays, au renoncement, à une lâcheté face aux problèmes cruciaux. La responsabilité première des élites politiques de droite et de gauche est aujourd’hui caractérisée. Je veux me battre pour appeler au sursaut civique, à l’engagement et au travail des Français. C’est un appel adressé aux citoyens qui doivent se ressaisir du destin de la Nation et de l’identité de la France pour être en phase avec le 21e siècle, respectueux de l’histoire nationale et de ce qu’il y a de meilleur et de progressiste depuis la Révolution de 1789.

Se déterminer face à l’échéance décisive de 2007 : Oui, 2007 pour battre la droite. Oui, 2007 pour faire gagner la gauche durablement. Les Français veulent savoir pourquoi ils votent et pour qui ils votent. Pour cela, un mandat, un discours, clairs, précis, lisibles sont indispensables au niveau national. Le Parti communiste français doit disposer d’un mandat impératif pour être en correspondance avec le destin de la France et faire éclater la bulle de mensonges dans laquelle notre pays s’est enfermé depuis 30 ans. C’est la seule manière de travailler à la marginalisation du Front national, de gagner le retour aux urnes de centaines de milliers d’hommes et de femmes des milieux populaires et du travail. C’est comme cela que nous rendrons confiance et fierté aux Français.

Ne tournons pas autour du pot, nous devons répondre à des questions clés, déterminantes pour l’avenir et pour la vie quotidienne. Les questions de l’autorité des institutions, les questions du bien public, du rôle de l’Etat, de moins en moins républicain, les questions de la production, clé de la croissance, la question du travail pour savoir si nous allons développer, renforcer, actualiser le modèle social français, tout ce qui touche à la connaissance, à l’innovation, à la liberté et les réponses incontournables sur la question de la sécurité, tout ce qui touche enfin à la France, à la Nation, au patriotisme, à l’identité de notre pays.

Les Français doivent savoir pourquoi ils vont voter et pour qui ils vont voter. Pour un changement de politique économique, la question fondamentale pour faire un pied de nez à tous ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’alternative, pour que progrès économique rime avec progrès social, pour que progrès scientifique et progrès technique riment avec progrès social, épanouissement humain et promotion des hommes. On ne peut pas limiter la politique actuelle au domaine social car nous le savons depuis 30 ans, cette question est sans issue et il ne faut surtout pas en rester à un discours moral. C’est ce gouffre de l’exclusion que nous devons attaquer, la partie cachée de l’iceberg qui a été fondamental dans ce qui s’est passé lors des émeutes de 2005.

Les Français veulent savoir pourquoi ils votent, pour qui ils votent. Nous devons leur dire qu’il faut changer la politique économique. On ne peut pas parler des autres sujets sans changer cette politique économique qui sous-tend la politique sociale. Changer la politique économique pour redonner de l’ambition industrielle à la France, pour investir de manière volontariste au niveau de la direction du pays sur la recherche et le développement, créer de la valeur ajoutée, créer des richesses et des emplois productifs, lancer un plan ORSEC pour contrecarrer les délocalisations.

Progrès économique, progrès social sont inséparables d’une nouvelle politique étrangère. Les Français veulent savoir pourquoi ils votent, pour qui ils votent. Ils vont voter pour une autre politique européenne. Une politique européenne qui ne s’occupe pas seulement de l’Europe, qui s’occupe des rapports Nord/ Sud, qui s’occupe du pourtour de la Méditerranée, une politique économique pour la France qui ne renonce pas à son indépendance économique, et encore moins dans un laisser-faire face au chômage et la stagnation.

Les Français veulent savoir pourquoi et pour qui ils votent. Ils refusent d’abandonner le mythe selon lequel la politique industrielle serait devenue inutile et inopérante. Ils voteront avec les communistes pour une politique sociale audacieuse en restaurant nos politiques étrangères et économiques. Ils voteront pour des questions politiques posées lors des présidentielles. Et c’est bien à ces questions que doit répondre le Parti communiste français, c’est bien à ces questions que doit répondre la décision des communistes, c’est bien à ces questions que les communistes sont confrontés, ou le reste n’a plus de signification et d’importance.

Sur cette base, je propose de me battre pour réhabiliter le courage civique, pour participer à l’élaboration entre les forces politiques de gauche et de droite d’une charte éthique et morale de la vie politique, une sorte de serment républicain. Pour une politique de l’immigration où nous disons non au tri sélectif, mais nous disons aussi non à la démagogie de la régularisation sans limite. Nous disons oui à une politique massive d’accueil des hommes et des femmes, une politique bien sûr d’hospitalité avec un changement d’échelle essentiel du point de vue de la coopération et du développement. Je pense qu’il faudrait aller, en maintenant une défense nationale, jusqu’à arrêter tout ce qui touche à la recherche nucléaire militaire et consacrer ces milliards à la coopération, au co-développement. Nous devons dire aussi, que pour éduquer aujourd’hui, pour redonner du sens à l’école, il faut porter les valeurs civiques, républicaines et laïques. Une politique nouvelle s’impose eu égard aux valeurs républicaines et à notre idéal communiste.

Placer l’exigence du courage civique au cœur de cette bataille au plus haut niveau de l’Etat en remettant en cause le pouvoir monarchique de la Ve République en redonnant la primauté à l’Assemblée nationale, en partageant le pouvoir politique avec la société civile, en donnant des droits et des pouvoirs nouveaux de l’ouvrier à l’ingénieur jusqu’au cadre dans les domaines économiques et financiers. Le Parti communiste français est plus que jamais un parti de luttes et de gouvernement capable avec son identité d’être en correspondance avec les intérêts de la France et de la Nation.

C’est pourquoi, mon engagement personnel et politique dans la bataille des présidentielles sera total car cette élection va être un moment crucial de la vie de notre pays. On ne s’en sortira pas si l’on ne répond pas à la question du 21 avril 2002 par une thérapie de choc et si l’on ne répond pas à la faillite des partis de gauche et de droite. Le pire peut être devant nous. Cet engagement pour l’union et le rassemblement doit être clair, net, précis, au-delà des cuisines politiciennes et des théâtres d’ombres, doit porter les enjeux de société et de civilisation, afin de redonner ses couleurs au Parti communiste français, redonner de la vitalité au pluralisme politique de ce pays, à gauche comme à droite. C’est bon pour le pays.

Il est évident que je ne peux pas hésiter sur la base d’un engagement, d’un discours déterminé pour ce qui me concerne, sur la question d’un candidat du Parti communiste ou d’un candidat de rassemblement anti-libéral, désigné par les collectifs. Je constate, pour ma part, qu’il s’agit d’une recomposition politique, de l’hypothèse d’un nouveau parti auquel travaillent Patrick Braouezec, Yves Salesse et José Bové, de manière durable et définitive, marginaliser le Parti communiste français, entre guillemets, on le voit dans le débat en ce qui concerne l’association ATTAC. Dans cette hypothèse d’un nouveau parti, d’un candidat désigné en dehors du Parti communiste français, je pense que le Parti communiste a tout à perdre et peut-être qu’on est en train de voir ressurgir aujourd’hui le spectre de 1965, avec la recherche d’un candidat hors des partis politiques.

Je veux rajouter que dans ce microcosme s’ajoutent la question des relations avec Tariq Ramadan que l’on qualifie d’anticapitaliste, la question de l’Islam, où l’on fait les yeux doux aux intégristes, la question des sans papiers où l’on fait de la démagogie, les OGM avec un discours anti-scientifique, la question de la violence et de la sécurité où l’on nie les problèmes de délinquance et de violence, où ce serait toujours la faute de l’Etat et de la police. On cultive une sorte de victimisation, on refait l’histoire pour en rajouter dans cette nébuleuse, à l’exemple des indigènes de la République. On cultive l’islamophobie aveuglée dans les discours du combat ou l’on minimise l’antisémitisme, l’anti-blancs et l’anti-France.

Sur la Nation, que l’on considère comme dépassée je pense qu’aujourd’hui ce sont toutes ces questions qui sont posées au PCF, aux adhérents du parti. Je souhaite vraiment que nous ne débouchions pas dans une impasse et que MG Buffet puisse au bout du bout être vraiment la candidate présentée par le Parti communiste en toute clarté. Cela sera une bonne nouvelle pour toute la gauche jusqu’au parti socialiste. Une bonne nouvelle pour redonner du sens, de l’espoir à des millions de gens. Je refuse de baisser les bras en tant que maire, eu égard aux évènements de novembre 2005, comme je refuse de baisser les bras en tant que communiste. Je considère que, quelles que soient la difficulté de la tache et l’ampleur des problèmes auxquels nous sommes confrontés, le Parti communiste français a de l’avenir.

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