Michèle Picard, maire de Vénissieux, introduisait la rencontre en affirmant son refus déterminé de laisser ces « prisons ambulantes » piéger les femmes.
Plus de 70 personnes ont participé pour écouter plusieurs intervenants
- Hubert Sage, président de l’ADLP Vienne et vallée du Rhône ( Association des Libres Penseurs)
- Michèle Vianès ( Regards de femmes ),
- Pierre Cassen ( Riposte laïque ),
- Faiza Alami ( vice présidente de NPNS )
Hubert Sage montrait que la cour européenne de justice avait toujours jugé en faveur des lois qui tenaient compte de « l’ordre public » pour limiter la place du religieux.
Michèle Vianès témoignait avec force de l’enjeu pour la liberté des femmes qui ne peut être vue comme une spécificité « occidentale », mais au contraire comme une exigence des femmes de tous les pays, y compris des pays musulmans
Pierre Cassen félicitait André Gerin pour sa lucidité et son courage contre la pensée unique en insistant sur la nécessité d’une loi
Faiza Alami, témoignait de sa propre expérience, jeune fille marocaine mariée de force et qui mettra des années pour obtenir le divorce, le droit de faire des études, pour devenir, grace à l’école de la république, une enseignante engagée dans les quartiers populaires. Elle dira notamment qu’il faut s’intéresser aussi aux garçons enfermés dans une représentation de la femme entre famille à cacher ou putain à violer.
André Gerin se concentrera sur le travail de la commission en présentant les questions qui semblent fait l’objet d’un consensus. Il dira d’ailleurs que pour la plupart des parlementaires, la commission a été un choc qui a permis de voir enfin la vérité d’une bataille fondamentaliste contre la république
Il inistera notamment sur la nécessité de décisions pour garantir le droit des femmes dans le secteur de la santé et dans l’éducation. La pression pour interdire aux hommes de soigner des femmes musulmanes, ou pour interdire aux filles de suivre certains cours à l’école. De même, il évoquera l’application de la loi sur le voile à l’école pour l’université.
La discussion a été nourrie. Un enregistrement sonore a été effectué et un compte-rendu plus détaillé sera sans doute réalisé.
Pour les communistes de Vénissieux, ce débat est indispensable. Certains ont été surpris de l’irruption du Front National dans les années 90. Mais l’extrême droite était pourtant présente, certes groupusculaires, depuis longtemps. Et c’est la conjonction de la crise sociale et de l’exploitation politique du racisme dans le jeu des forces gouvernementales qui a conduit Le Pen au deuxième tour des présidentielles de 2002.
Or, le fondamentalisme musulman est le vecteur d’une autre extrême droite politique, qui prend des formes fascisantes dans certains pays, même si elle s’exprime aussi sous des formes plus modérées. Bien sûr, les groupes salafistes qui organisent des lieux de cultes en pied de tour et font pression sur certaines familles, par exemple pour le port de la Burqa, sont encore marginaux. Mais l’organisation par Sarkozy du Conseil Français du Culte Musulman, l’opacité des négociations entre services secrets français et algériens ou marocains sur la nomination des imams, montre que l’état Français est prêt à les utiliser si besoin, entre autres comme repoussoir, pour gérer en sa faveur les rapports de forces.
Et la crise sociale dans le monde du travail est telle, avec la forte progression de la grande pauvreté en 2009, que le terreau est ouvert pour une percée d’une extrême droite musulmane, installée dans les quartiers populaires, au service des bourgeoisies montantes de la mondialisation.
Cette question doit donc interpeller les communistes, et plus largement les forces progressistes. Soyons solidaires des jeunes filles qui se battent pour leur liberté contre les traditions et l’oppression religieuse ! Démontrons que nous pouvons construire la solidarité du peuple sur des bases de classes, indépendamment des origines et des confessions.