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Rencontres communistes de terrain

Pour la dignité, avec nos communes !
Mardi 9 février 2010 — Dernier ajout mercredi 10 février 2010

Cette guerre de classes que nous impose une bourgeoisie arrogante nécessite des idées, et donc un effort de connaissance, une bataille idéologique quotidienne. Elle se mène bien sûr dans les luttes sociales, dans les résistances collectives. Mais notre capacité de résistance se construit d’abord dans les lieux de vie ; les lieux de travail, les entreprises, et aussi les quartiers, ces quartiers populaires qui sont présentés comme la « banlieue », l’a coté de la société, et qui en sont en fait le cœur, là ou se construit ou non la capacité du peuple à se tenir debout.

C’est dans cet esprit que les communistes de Vénissieux, malgré les difficultés, le délitement général du parti, l’émiettement persistant des efforts communistes, continuent à faire vivre des outils de proximité, des cellules de quartier.

Refus de la pauvreté et exigences de dignité

En ce début d’année, ils ont programmé une série de rencontres dans les quartiers en veillant à l’aspect fraternel et convivial de ces initiatives : Apéritif ici, Chorba là -bas, tous ces préparatifs contribuent à associer des habitants et à faire reculer l’individualisme.

L’objectif est de construire la résistance populaire face à la politique de casse du gouvernement, tant sur le plan social que sur le plan démocratique. Il y a urgence en effet à informer sur la réforme des collectivités territoriales, à faire grandir l’idée d’un référendum comme en 2005.

Après trois premières rencontres (Moulin à Vent, Max Barel et Pyramide), regroupant à chaque fois entre 40 et 50 personnes, et avant les deux prochaines, quelques éléments des discussions.

La misère, la dégradation des conditions de vie sont au cœur du débat. Ainsi une femme commence le débat en témoignant de sa situation : seule avec le minimum vieillesse, ex-mari parti sans donner d’adresse et sans pension alimentaire. Dans le même débat, son voisin réagit explique qu’avec sa retraite d’ouvrier qualifié à 1200€ par mois et malgré la maison familiale construite par sa famille d’immigrés italiens maçons, il n’y arrive pas non plus !

Et le lien entre cette misère qui grandit et la surexploitation dans le travail apparait au premier témoignage sur une entreprise. Ce sera par exemple le cas avec cet ouvrier anarcho typique, qui dira la dureté de l’exploitation dans les petites entreprises, en dénonçant le syndicalisme qui reste tranquille dans les grosses boites où il a obtenu des places… Quelles conditions pour faire grandir la solidarité, quand tout pousse au contraire à la division ? Comment résister à cette pression idéologique qui fait dire en regardant à la télé ces témoignages qui se multiplient sur la pauvreté « heureusement que je n’en suis pas là … » quand on voit une famille qui vit dans une caravane, une mère condamnée pour vol de nourriture.. Comment faire percevoir dans nos quartiers que ces échelles de gravité des bas salaires ne font pas des classes sociales différentes, et qu’il faut construite l’unité de toutes les couches sociales populaires ?

La discussion vive et fraternelle qui suivra entre cet ouvrier et un militant CGT de GDF sera instructive, pour déjouer le piège encore une fois de l’opposition entre catégories, au moment ou la CGT à la base fait tant d’efforts pour s’organiser dans les PME, faire vivre des syndicats de sites, de zone industrielle. La difficulté des luttes, de l’activité syndicale au quotidien, apparait bien comme le point commun de toutes les situations d’entreprises, grandes ou petites, et partout, aucun mystère, c’est l’engagement individuel qui peut rompre des habitudes, créer un rapport de forces. Ce qu’un jeune précaire qui vient de trouver un emploi stable évoquera en racontant son expérience de création d’une base syndicale dans une commune (UMP !) de plusieurs centaines d’agents.

l’union en bas et les conditions de vie

Dans une autre rencontre un travailleur immigré maghrébin évoque « les arabes » pour parler de la violence et de l’insécurité. Difficile de trouver les mots pour dire la vérité quotidienne, la colère devant la dégradation des conditions concrètes de vie qui se voient sur les difficultés de la propreté, du respect des équipements publics, des espaces verts… L’individualisme qui conduit à stationner sa voiture sur des pelouses, à bloquer une allée parce qu’on veut se garer juste devant sa porte, à piquer la place du handicapé que tout le monde connait, mais qui n’osera pas protester contre le « dur » qui impose son comportement… toutes ces difficultés du quotidien que les bonnes âmes militantes oublient quand elles dénoncent le sarkosysme en oubliant qu’il a construit sa légitimité sur le refus de la « gauche » d’en parler, justement, de ce quotidien des quartiers populaires.

Le communautarisme est bien l’outil idéologique pour enfermer chaque personne, chaque famille, chaque composante du peuple dans le repli contre les autres, contre ceux avec qui il faudrait construire la solidarité

la bataille de la carte pétition pour une vie digne

La carte pétition proposée par le maire de Vénissieux, Michèle Picard, fait mouche, et elle est massivement signée dans ces rencontres. Comment en faire un outil dont chacun peut se saisir pour construire un front du refus de la misère ?On est encore loin du compte. Des rendez-vous sont pris dans quartiers pour des points rencontres, des réunions faisant le bilan des signatures.

L’objectif est d’aller vers une manifestation à Vénissieux en Mars (sans doute le 24), avant d’aller ensuite en préfecture porter les pétitions par milliers…

l’appel à un référendum pour la réforme des collectivités locales

Dans ces mêmes rencontres, les élus et militants informent largement la population des conséquences néfastes de la réforme des collectivités territoriales.

Beaucoup de présents réalisent alors qu’il s’agit en s’en prenant aux communes et aux départements de supprimer des services publics, d’éloigner les lieux de décision des citoyens, de dégager de nouveaux secteurs d’activité pour le profit.

Le parallèle avec le Non de 2005 est vite compris. Ils veulent nous ramener par la fenêtre ce que nous avons sorti par la porte en 2005. Faisons grandir l’idée d’un référendum !

la traduction politique et les élections régionales

Malgré l’affaiblissement, l’organisation de terrain du parti à Vénissieux reste un atout. Et ces rencontres aident à voir collectivement sur quoi nous buttons.

Facile et pas facile dans ce contexte de mobiliser pour les élections régionales.

  • Facile car tout le monde comprend bien que toute occasion d’affaiblir ce gouvernement est utile, qu’un vote « anti-Sarko » est possible
  • Pas facile, car le vote communiste doit être expliqué malgré sa dilution dans cet accord d’un « front de gauche » avec des organisations qui n’existent pas à Vénissieux… comme d’ailleurs dans presque tous les quartiers populaires.

D’ailleurs, à plusieurs reprises, quelqu’un s’exclame « comment le battre la prochaine fois (Sarko bien sûr) », et son suivant précise, « mais comment on fait pour ne pas se faire avoir ? ». Et chacun sent bien que c’est une question de nombre ! de forces sociales mobilisées… C’est un peu le cercle vicieux ! Trop peu nombreux, pas de rapport de forces, et donc pas de mobilisation, donc trop peu nombreux. Rompre cet enchainement des défaites qui marquent le mouvement social depuis 20 ans, c’est la question essentielle des communistes. Ce que les communistes de Vénissieux traduisent par la priorité indispensable au « front de lutte », à l’union en bas, dans les entreprises et les quartiers, sur les accords de sommets, d’organisations…

La question n’est pas de savoir si le prochain grand mouvement social sera en 2010, en 2011 ou encore plus tard, mais de trouver comment dans la situation du rapport de forces actuel, on commence enfin à transformer le dépit en colère, la colère en conscience, et la conscience en organisation. C’est bien ce rôle primordial du parti communiste qu’il faut réaffirmer ! Les communistes de Vénissieux mèneront la campagne des régionales sur cet objectif.

reportage photo sur ces rencontres : <article874>

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