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Travail contre capital, comment coordonner les luttes

s’organiser dans la guerre de classe…
Mardi 12 mai 2009

Comment organiser concrètement un front de luttes, de résistances, qui soit capable de surmonter les freins à la solidarité, à la convergence, à une résistance plus déterminée et tenace ?

Comment être capable de se dresser à la hauteur de la violence avec laquelle le capital nous fait payer sa « crise » ?

Comment organiser dans ces luttes la reconstruction d’un parti politique du monde du travail, d’un parti communiste qui soit immédiatement identifiable par ceux qui en ont besoin comme leur outil pour construire face au capital, à l’état ?

La situation politique est incertaine.

Toute la classe politique voudrait bien jouer le jeu traditionnel des élections, promesses, illusions, bipartisme, alternance… mais la crise est venue bousculer les choses. De manière sporadique, le peuple résiste, des luttes sont parfois tenaces, et les manœuvres médiatiques ou juridiques pour les faire taire buttent sur une solidarité publique latente mais large.

Comment convaincre, à droite comme à gauche, que l’Union Européenne peut être un atout dans la crise, alors qu’elle est exactement le contraire depuis des décennies ?

Comment dire que l’Union Européenne pourrait être sociale, démocratique, quand l’Euro qui en est le symbole est vécu massivement comme un des facteurs essentiel de la vie chère et des inégalités, quand cette Europe qui devait nous protéger des crises du Dollar est surtout connue pour sa répression des sans-papiers et la poursuite de relations néo-coloniales ?

Pour les communistes, traditionnellement, l’élection était le moment de concrétiser dans le vote les forces conquises dans le mouvement social, pour donner une portée politique nationale aux luttes, les inscrire dans la perspective du changement politique, du changement de société.

Le choix de constituer un Front de Gauche dans une démarche de recomposition politique brouille cette lecture traditionnelle, et il est difficile de le présenter comme un outil utile au mouvement social, car la question principale qui handicape le peuple dans sa résistance à la guerre de classe que mène avec entrain la grande bourgeoisie, ce n’est pas de savoir comment faire le 7 juin, mais bien pourquoi le 29 janvier, puis le 19 mars, puis le 1er mai, ne semble pas donner d’impulsion pour une mouvement plus large, plus déterminé, plus solidaire…

Répondre à quelle question avec les salariés en lutte ?

Pratiquement, quand des salariés sont confrontés, à Caterpillar, Continental et partout, à des décisions de casse industrielle et sociale, peuvent-ils espérer remettre en cause la décision ? doivent-ils seulement le faire payer le plus cher possible en obtenant des conditions de licenciements favorables ? Peuvent-ils engager des luttes longues ? Peuvent-ils compter sur une solidarité nationale qui permettrait de tenir une caisse de grève de plusieurs mois ? La possession de l’outil de travail et du stock reste-t-elle une arme redoutée des patrons ?

Ces questions ont deux aspects :

  • le premier concerne le capital. Est-il invincible ? Est-il en crise ? Cette crise le rend-il plus fragile ? Quelles sont les contradictions qui le travaillent et peut-on s’en servir ? Est-il devenu immatériel, insaisissable ? sans localisation qu’on ne puisse identifier, dénoncer ? N’y-a-t-il plus de bastille symbole à prendre ?
  • le deuxième concerne le travail. Est-il si éclaté, individualisé, écrasé qu’il ne peut plus se rassembler plus largement ? Est-il encore capable en France de grands mouvements sociaux, bousculant l’histoire et les échéances ? Comment s’est construit le mouvement LKP en Guadeloupe ? Le monde a—t-il changé de nature depuis 1936, 1968, est-ce notre détermination propre à s’engager qui s’est affaiblie dans un rapport de forces défavorable ?

l’organisation politique du monde du travail

Il y a plus de 30 ans, la direction du PCF décidait de cesser de réunir les 40 plus grandes sections organisées en entreprise. C’était l’outil national de coordination des dirigeants communistes du monde du travail, ancrés dans le quotidien des luttes de classes, permettant à la direction du parti de prendre des décisions en connaissant l’état d’esprit du monde du travail organisé.

Cette organisation avait certainement des défauts, mais elle nous manque aujourd’hui terriblement. Et elle laisse les militants de Caterpillar, Continental et ailleurs… seuls au plan politique dans leur lutte, isolés dans la confrontation quand ils ont tant besoin au contraire de tisser le réseau des résistances, pour permettre à leur lutte de s’étendre à tous les aspects de la vie, pour espérer submerger leurs patrons dans le rapport de forces.

Comme l’a fait connaitre le livre « la guerre des classes » de François Ruffin, « la guerre des classes existe, c’est un fait, et c’est la mienne, celle des riches, qui est en train de la gagner ». Cette phrase choc d’un des plus grands riches de la planète, Warren Buffet, le représentant mondial des financiers et spéculateurs, nous rappelle à cette réalité : sommes-nous organisé pour coordonner les luttes dans leur dimension politique, les luttes comme lieu et outil de la transformation politique ?

Pour ne pas répondre à ces questions, le parti communiste patine, et avec lui, les forces communistes dans leur diversité. Le réseau « Faire vivre et renforcer le PCF » devrait prendre une initiative pour s’y attaquer franchement, à partir du concret vécu par des dizaines de militants, sans solutions toutes faites, mais modestement et de manière déterminée, en communiste.

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