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Vénissieux 2012, une bataille communiste ouverte et rassembleuse…

Jeudi 8 décembre 2011

Si l’attente d’une défaite de Sarkozy peut rappeler l’espoir de 1981, la situation est très différente. En 1981 l’espoir de changer la vie était largement majoritaire mais sans conscience de la nécessité de mettre en cause un système, alors qu’aujourd’hui jamais la conscience des méfaits du système capitaliste n’a été aussi forte sans que personne ne croit un seul instant qu’un changement politique pourrait réellement changer le concret de nos vies.

Il faut écouter par exemple les indignés espagnols affirmer leur refus du système, de la domination des grands groupes capitalistes, des inégalités et d’en tirer une conclusion radicale sur le refus du système politique et des partis qui ne sont là que pour faire tourner le système… Mais l’intégration des communistes et des syndicats dans les institutions conduit ces indignés à refuser tout engagement politique qui ne peut être pour eux qu’institutionnel donc prolongeant le système, ce qui ne laisse comme seule perspective politique que la recherche de réponses locales et immédiates ; « changer le monde sans prendre le pouvoir », comme l’écrivait José Bové.

Personne ne sait ce qui va se passer dans les semaines et les mois qui viennent.

  • Des économistes de droite évoquent l’explosion de l’Euro, l’Allemagne a obtenu son espace commercial vital en absorbant l’Est et en réduisant la France. Elle décidera seule jusqu’où s’étend sa domination et qui elle rejettera à ses marges.
  • Les bourgeoisies ont besoin d’un tel accroissement de l’exploitation qu’elles ont décidé qu’elles ne pourraient pas l’obtenir dans le cadre national. En France notamment, elles font une nouvelle fois le choix de la défaite comme le montre l’historienne Annie Lacroix-Riz, le choix de l’Allemagne…

Les forces communistes sont toujours entre affaiblissement et résistance… De fait, la désorganisation n’est pas la disparation. Dans de nombreux quartiers et entreprises, chaque fois qu’un communiste tient un point de rencontre, fait la tournée des (ex)adhérents, on retrouve les communistes, des communistes confrontés à la guerre sociale mais isolés comme les autres dans la survie individuelle. Le résultat de la consultation de Juin 2011 est une décision apparemment claire pour le choix de Mélenchon, mais sur un fonds politique mouvant. De nombreux communistes qui ont joué le jeu du Front de Gauche jusqu’au bout l’ont fait dans la volonté d’un parti communiste qui retrouve de la force. Et la campagne qui s’engage difficilement réveille des questions sur le sens réel de la candidature Mélenchon. Par exemple, peut-on avoir un tract signé PCF ? Dans de nombreuses sections, des militants cherchent ainsi comment continuer à faire vivre le PCF dans la préparation des présidentielles, quelque soit leur choix sur le candidat.

Dans ces contexte difficile, il n’y a pas de raccourci. Il faut dire la vérité sur les luttes nécessaires, sans lesquelles aucune transformation n’est possible, quels que soient les situations politiques issues des élections de 2012. Ceux qui ont mené des luttes nationales comme les retraites ou l’université, ou locales contre une restructuration industrielle ou la mise en cause d’un hôpital, sont souvent fatigués, déçus. Le plus difficile est surtout le doute sur la possibilité de victoires sociales, la crainte de la violence extrême dont peut faire preuve la bourgeoisie. Il faut une bataille idéologique déterminée pour valoriser les luttes existantes, les points marqués, même limités, et ne jamais nourrir l’illusion qu’il existe un chemin plus facile.

Car il n’y a pas d’issue dans l’institution [1]. Si nous avions un candidat communiste, il ne pourrait être que le candidat qui appelle à un grand mouvement social pour la subversion de ces institutions, à la mise en œuvre de nouvelles structures de vie démocratique, de droits réels des travailleurs sur les investissements, les productions, les salaires, jusqu’au droit de nationalisation sans indemnisation. Il devrait être un candidat porteur d’un programme à la fois concret et de rupture, loin d’un catalogue de promesses, un programme centré sur les décisions qui favoriseraient enfin l’intervention populaire dans les entreprises et les villes.

Or des milliers de responsables dans des entreprises, des services publics, des universités, des collectivités… sont les acteurs de réformes dont l’objectif est la baisse du coût du travail et des dépenses publiques. Mais elles se présentent comme des projets de modernisation, d’adaptation, et ces acteurs le valorisent en cherchant à « peser » dans le bon sens en s’engageant dans ces réformes malgré les objectifs généraux qu’ils ne partagent pas.

  • C’est le cas dans les collectivités locales avec la mise en œuvre de la réforme des collectivités locales. Dans l’agglomération lyonnaise, la majorité gauche-droite construit ainsi pas à pas une métropole qui dépossède toujours plus les communes de leur autonomie politique.
  • C’est aussi le cas dans l’enseignement. L’absence de réflexion critique syndicale et politique sur l’échec des mouvements des instituteurs de 2003, des universitaires en 2009 pèse lourd sur les consciences et constitue une base politique pour la soumission à la bourgeoisie, comme pour l’acceptation comme un moindre mal du réformisme. La CFDT, syndicat de l’autogestion dans les années 70, devient un des artisans de structures universitaires dirigées par des conseils d’administration dont sont presque exclus les personnels !

Il faut donc dire la vérité sur le réformisme face à la crise. Ce ne sera pas le moindre mal ! En fait, le niveau de régression sociale ne dépend pas de qui la met en œuvre. Chacun peut constater que les socialistes grecs ou espagnols font aussi bien en ce sens que la droite allemande ou française ! Le niveau de régression sociale ne dépend que du niveau des luttes et de la capacité de mobilisation et d’organisation du peuple !

Ce qui est décisif, ce sont les mobilisations et l’effort d’organisation, qui se construisent justement dans des luttes, les luttes qui posent la question du pouvoir, de la propriété, des intérêts de classe.

Dans ce contexte, la décision d’André Gérin de ne pas se représenter en 2012 peut surprendre. Certains vont se frotter les mains en pensant qu’il quitte le terrain de l’affrontement politique. Ils vont être déçus : Car André a bien l’intention de s’appuyer sur son expérience politique et sa reconnaissance comme porteur des intérêts du monde du travail dans la vie politique, pour contribuer avec force à la reconstruction d’un parti communiste de combat au plan national. Et, comme je l’avais noté lors du changement de maire en 2009, les communistes Vénissians ont de la ressource !

Si la décision personnelle d’André peut surprendre, c’est une décision politique qui permet aux communistes de penser l’avenir de la ville, de leur parti. L’histoire du PCF, c’est l’histoire de la construction de générations de dirigeants locaux et nationaux issus du monde du travail, qui ne sont pas là pour faire carrière, ni par ambition personnelle, mais qui assume comme militant des responsabilités et construisent en lien avec la parti leur expérience de dirigeant. En choisissant le renouvellement du maire en 2009, nous avons fait un premier pas important. Nous allons démontrer à tous les opportunistes que ce n’était que le premier !

Certains nous parlent du risque d’usure. Mais personne n’a vu d’usure du député André Gerin dans la bataille de Veninov ! Au contraire, il est un des atouts, avec la ville et le maire, des salariés de cette usine, pour faire le lien avec le préfet, le gouvernement… Et l’usure ne porte pas sur le look ou le nom, mais bien sur le sens politique de lien avec les forces sociales du territoire. Et justement, les communistes vont démontrer qu’ils peuvent non pas simplement changer de nom pour la façade, mais renouveler le lien politique construit autour de l’histoire d’André Gerin, dans le travail des militants et des élus au cœur de la vie sociale, et le construire autour de leur nouveau maire, entouré d’une équipe, de deux conseillers généraux, d’adjoints…

D’autres évoquent la difficulté d’une situation politique « dissidente » dans le PCF. Certes, quelques excités qui tentent de faire croire à l’isolement de André, et avec lui, des communistes qui veulent faire vivre et renforcer le PCF. Mais dans la situation politique, la « dissidence » est-elle un vrai risque ? Si on en croit les dernières élections, les partis gouvernementaux, UMP et PS ne dépasseront peut-être pas les 50% à eux deux au premier tour ! Certains parlent d’union nationale gauche-droite pour faire face à a crise ! L’abstention marque toutes les élections et peut jouer un rôle nouveau aux présidentielles.

Les communistes de Vénissieux vont démontrer qu’ils savent rassembler, pas simplement le Front de Gauche, mais beaucoup plus largement dans l’esprit du Front Populaire, en s’adressant à tous ceux qui souffrent de cette crise et veulent marquer leur colère et leur détermination pour une vraie rupture. En Espagne, en Italie, en Grèce, en Allemagne, les résultats récents des élections marquent un affaiblissement des Fronts de Gauche construits contre les communistes. A l’opposé, les communistes grecs, tchèques, russes, moldaves… progressent fortement… La bataille politique de Vénissieux va surprendre…

Dans ce contexte, les communistes n’ont pas du tout besoin de consensus médiatique ! Ils ont besoin au contraire d’être le plus clair possible sur l’utilité d’un vote de résistance, d’une vote ancré sur les luttes locales, la solidarité qui se construit dans le travail de terrain avec les élus locaux, le refus affirmé des réformes gouvernementales, l’engagement à continuer à lutter contre après les élections. Ils ont besoin d’être le plus clair possible sur la nécessité du refus des institutions de la guerre de la dette, banques, FMI, BCE… le refus de la soumission au diktat européen, au diktat de l’Euro-dette, cette arme de destruction massive de services publics et de salaires qui a été imposé malgré les presque 50% de Non à Maastricht et les 55% de NON au traité constitutionnel européen.

Dans ce contexte la bataille politique de la 14e circonscription autour de Vénissieux sera une bataille nationale. Le redécoupage a été fait pour faire tomber un des derniers députés communistes. Mais en temps de crise, les peuples savent surprendre les prévisions politiciennes !

Les communistes peuvent mener le combat sur la base d’un bilan exceptionnel du député sortant, André Gerin, comme député du monde du travail, défenseur de l’industrie et de l’emploi, des droits des travailleurs, animateur de l’action contre la pauvreté, contre les expulsions, contre la double peine, défenseur de la république contre tous les intégrismes, quelques soient leur religion, et défenseur de la solidarité entre Français et Immigrés contre l’exploitation patronale.

Ils mèneront aussi la bataille en lien avec la ville centre de la circonscription, exemple de résistance à Sarkozy, à la crise, à la casse industrielle, et en même temps, ville de projets, ville du développement humain durable capable de travailler avec les promoteurs, avec ses partenaires, avec le Grand Lyon dans le seul intérêt général des Vénissians pour une ville belle et rebelle.

Dans un monde politique toujours plus médiatique, dans un climat d’affaires malsaines, de populismes et de peurs, les communistes peuvent mener une bataille de terrain, appuyant leur candidat par un réseau de militants, d’amis, de compagnons de projets et qui rassemblera largement à St-Priest, à St-Fons, à Corbas, à Feyzin, Solaize…des syndicalistes, militants associatifs, ouvriers du territoire, les forces du Front de Gauche qui seront dans une situation originale de soutien à un candidat PCF, et tous les républicains qui voudront conserver un point d’appui aux luttes pour l’école, les services publics, la souveraineté nationale, la défense du cadre communal…

[1Le cas de Maurice Leroy ancien communiste qui travaillait il y a peu pour le groupe communiste du Sénat et est devenu ministre de Sarkozy est symptomatique. Quand le travail personnel dans le système devient prédominant, quand on se dit qu’on peut être utile en changeant la vie par petit bout en utilisant les moyens de l’état, du service public, on peut finir par se dire que c’est plus important et plus efficace que de chercher à organiser des forces capables de renverser ce système… on peut alors devenir soutenir F. Hollande comme R Hue ou JL Mélenchon comme MG Buffet, bref, devenir réformiste, ou même se dire, ce qui n’est pas faux, que gauche et droite sont deux faces de la même alternance sans ruptures et donc qu’on peut devenir ministre de Sarkozy…

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