Après avoir battu Le Pen, adhérez au parti communiste pour vous donner de la force face à Macron !

Voter Marie-George Buffet, c’est voter communiste !

lettre de André GERIN
Samedi 3 février 2007 — Dernier ajout dimanche 4 février 2007

Chère Marie-George,

J’étais à tes côtés à la tribune du Zénith pour m’engager dans la campagne des présidentielles.

Notre parti bénéficie de deux atouts dans la bataille politique qui s’engage :

  • Les classes populaires et le monde du travail en ont marre de la droite. Je ne pense pas qu’ils aient oublié 2002. Mais des millions de français pensent voter à gauche pour faire barrage à la droite au pouvoir depuis 5 ans et à son candidat Sarkozy. Le Parti communiste français a vraiment toute sa place à prendre.
  • Le PCF est le seul parti représenté à l’Assemblée nationale et au Sénat qui ait fait campagne pour le non au référendum sur la Constitution européenne. Il dispose là d’un champ immense. Les instances européennes sont en train de concocter un projet de traité bis qui inclurait l’ancien. Ségolène Royal approuve entièrement cette démarche qui est une véritable supercherie. Fort justement, Francis Wurtz a qualifié de « très grave » la position de Ségolène Royal. En votant communiste le 22 avril prochain, les électeurs auront la garantie que le non qu’ils ont exprimé le 29 mai 2005 sera défendu et qu’ils n’ont pas oublié que l’UMP, l’UDF, le Parti socialiste ont appelé à voter oui.

Dès lors, je dois te dire que je suis perplexe. Je me pose deux questions :

  • Pourquoi Alain Bocquet et André Chassaigne ne font-ils pas partie de ton conseil de campagne ? Le premier, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale et le second, président de l’Association nationale des élus communistes et républicains ont non seulement toute la légitimité nécessaire pour en être membre de droit, mais surtout ils ont fait leurs preuves lors des élections régionales en 2004. Se priver de leurs compétences, de leur autorité, de leur rayonnement et de leur expérience reviendrait à réduire notre capacité de rassemblement.
  • Pourquoi lors du meeting au Zénith n’as tu pas eu un seul mot pour les dizaines de milliers de militants communistes qui vont porter l’essentiel de la campagne électorale ? Qui peux-tu espérer rassembler sous la bannière de la gauche populaire et antilibérale si la place du PCF dans ce rassemblement n’est pas reconnue comme telle ?

C’est toute l’orientation de ta campagne qui se trouve posée. Ta candidature n’a de sens qu’en lien étroit avec les militants qui agissent au sein des classes populaires et dans le monde du travail, dans des conditions certes difficiles mais avec une opiniâtreté qui est toute à leur honneur.

Une candidature communiste à l’élection présidentielle, ce n’est ni un acte de témoignage, ni l’espoir irréaliste aujourd’hui d’être élu, ni la perspective bornée de rabattre pour le Parti socialiste, mais la mise en œuvre de forces militantes, partout où elles existent, pour engager notre peuple sur la voie de la résistance contre le capitalisme, de la lutte pour de grandes revendications, de l’engagement dans l’action civique et citoyenne. Quel sens, quelle crédibilité peuvent avoir la moindre de nos propositions si elles ne sont pas portées par une force combative, par le Parti communiste français tout entier, rassemblé dans la bataille ? C’est notre atout, notre chance.

Oui, Marie-George, je suis pour le rassemblement, je suis pour une gauche populaire. Mais je n’ai toujours pas compris ce que voulait dire antilibéral et je préfère parler de rupture avec le capitalisme. Je suis donc pour un rassemblement d’une gauche populaire pour rompre avec le capitalisme. Cette gauche populaire a besoin d’un Parti communiste fort et influent. Cette gauche populaire a besoin que l’ensemble de la famille communiste se rassemble au service du peuple de France.

Nous vivons et subissons une désagrégation de la société, une société de plus en plus inhumaine, qui devient invivable pour des millions de femmes, d’hommes et d’enfants. Nous avons une France opulente qui déborde d’argent à côté de millions de Français de plus en plus pauvres et une grande partie de la classe moyenne qui se paupérise. Nous avons en France des ghettos de la République avec la misère de l’autre côté de la rue, à l’étage du dessus ou du dessous, avec à nouveau des bidonvilles et des baraquements. La France est à bout de nerf.

Le 22 avril, nous devons aller à la reconquête des classes populaires, de la jeunesse populaire. Nous devons faire en sorte que ceux qui font la grève des urnes depuis des années reviennent voter. Nous devons nous adresser à une partie du peuple qui vote Le Pen et lui dire, droit dans les yeux : « Vous vous trompez de colère. C’est en votant communiste, le 22 avril, que vous pourrez dire de manière forte et déterminée ce que vous avez sur le cœur. »

Nous devons tenir la dragée haute au MEDEF et au candidat du CAC 40 : Sarkozy, réaffirmer que les communistes sont pour une croissance qui combine progrès économique et progrès social. Soyons résolument à contretemps des politiques menées depuis trente ans qui ont mis à l’encan l’industrie française. Nous voulons que la France reprenne le drapeau de l’ambition industrielle, de la recherche, du secteur public, des nationalisations, de la justice sociale et fiscale.

La France ne s’en sortira pas si on s’en tient à l’accompagnement social des dégâts du capitalisme. Rééditer cette politique du gouvernement Jospin serait une catastrophe que nous avons déjà payée cher le 21 avril 2002.

Nous savons bien que le peuple, le monde du travail doivent conquérir les nouvelles bastilles de l’économie et de la finance. Les communistes, avec toi, doivent s’adresser avec confiance aux salariés, aux ouvriers, ingénieurs, cadres, techniciens, aux dirigeants de PME/PMI, aux artisans et commerçants. Contrairement au patronat, nous pouvons être le parti de l’entreprise qui défend les métiers, les savoir-faire. Notre objectif c’est le retour au plein-emploi avec l’impératif : chômage = tolérance zéro.

Nous devons relancer l’idée du changement de société, parler des fondements du socialisme et de notre conception du communisme, exiger, comme les insurgés de 1848, l’instauration d’une République sociale, à défendre dans un même élan le drapeau tricolore et le drapeau rouge.

Je m’engage dans la bataille des présidentielles pour tu fasses le meilleur résultat possible. Ton score sera celui du Parti communiste français. Je m’engage pour que tous les communistes puissent se rassembler, se motiver, chacun à sa manière, avec sa sensibilité, quelle que soit sa démarche et son approche de ces dernières années, tout en nous opposant à ceux qui cherchent à saborder le PCF en soutenant la candidature de José Bové.

Il est grand temps de démentir tous les oiseaux de mauvais augures. Je pense que le Parti communiste français n’est pas mort. Le temps est à l’action, le temps est à l’union, le temps est au combat des communistes la tête haute.

Reçois, Chère Marie-George, mes fraternelles salutations.

André GERIN

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