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un signe de confiance dans mes engagements

Déclaration de André Gerin après sa victoire aux législatives
Mardi 19 juin 2007 — Dernier ajout jeudi 19 novembre 2020

Après le coup de massue que nous avions reçu aux présidentielles et au soir du premier tour des législatives, cette réaction à gauche est une bonne nouvelle, y compris pour nombre d’électeurs de l’UMP qui ne réalisent pas encore ce qui va arriver et dont le réveil risque d’être bien douloureux.

Mais je voudrais avant tout ce soir adresser des remerciements à tous les artisans de cette réélection, adresser des remerciements à toutes les forces de gauche rassemblées, adresser des remerciements à toutes les militantes et tous les militants qui ont fait un travail exemplaire de bout en bout, un travail de fourmi, sans tambour ni trompette, comme savent le faire des femmes et des hommes de conviction. Je veux remercier mon directeur de campagne, Christian Serve, un cabochard qui fait sa cuisine dans son coin mais avec quelle efficacité, et remercier ma suppléante, Michèle Picard qui n’a pas ménagé sa peine au cours des cinq dernières années. Je n’aurai garde d’oublier les électeurs qui ont donné une nette majorité à un candidat portant les couleurs du PCF, ce qui était essentiel à mes yeux. Ils m’ont adressé un signe de confiance en mes engagements, en ma fidélité aux valeurs et aux idéaux de la gauche et je les en remercie très sincèrement.

Cette victoire est exemplaire à plus d’un titre.

Dans le contexte de la déferlante UMP, elle n’était pas jouée d’avance. Mes prises de position politiques parfois « atypiques » ou à rebours des pensées dominantes ne constituaient pas forcément un atout électoraliste. Mon « parler vrai » tel qu’il s’exprime par exemple dans mon dernier livre « les ghettos de la République » ne faisait pas de moi un favori des sondages. Mais j’assume ce que je suis, j’assume ce que je fais et je crois qu’ à la fin des fins, les électeurs m’en sont gré.

Nous allons maintenant pouvoir nous lancer à la reconquête d’une commune, Saint-Fons, qui a été prise à la gauche par ruse. A l’époque, Michel Denis s’est avancé masqué, il s’est prétendu apolitique, pour se faire élire. Dans la dernière ligne droite, il a rallié l’UMP et s’est lancé dans une campagne trouble et douteuse, employant des procédés d’un autre temps, portant des jugements à l’emporte-pièce sur les affaires de Vénissieux, courtisant des soutiens électoraux inavouables. J’aurai sans doute l’occasion de vous en reparler prochainement car je n’exclut pas de porter plainte contre certains de ses agissements. En tout cas, le voilà bien servi : il prétendait « déboulonner le dernier stalinien du Rhône » et me voilà devant lui dans sa propre commune. La gauche va maintenant devoir se rassembler pour préparer les prochaines élections municipales et gagner « le troisième tour ».

Il va nous falloir mener un combat frontal contre cette révolution conservatrice, mener une contre-offensive idéologique et politique sur tous les grands sujets. Oui, il existe en France une gauche enracinée dans son histoire et qui a vocation à apporter des idées neuves dans le débat public, à orienter le pays vers des perspectives de progrès. Bien sûr que la gauche est plurielle mais nous devons être capables, tous ensemble, dans le respect de nos différences, de promouvoir de nouveaux changements, en nous appuyant sur nos valeurs et sur nos traditions, celles de la Révolution française et de la République, celles du Front Populaire et du Conseil de la Résistance, ces valeurs et ces traditions que partagent le PS, le PCF, le mouvement social, tous ceux qui œuvrent et luttent génération après génération pour que les choses aillent dans le bon sens et que tout le monde en profite.

Plus que jamais, je reste convaincu que la gauche a besoin du PCF et je pense que c’est l’un des messages que les électeurs ont envoyé aujourd’hui. Et tant pis pour ceux qui avaient déjà enterré le PCF. Il faut redonner à la France une gauche authentique, une gauche « décomplexée ». Je porte cette conviction et je mène ce combat depuis longtemps. Je me sens encouragé ce soir à le poursuivre. Il va falloir que tous ensemble, là où nous nous trouvons, sans a-priori, dans nos professions et nos milieux différents, nous réfléchissions aux luttes, à la manière de les conduire, de nous unir dans l’action. Ces luttes vont être indispensables pour freiner et contrer la révolution conservatrice qui va faire beaucoup de mal à notre peuple et à notre pays. Nous allons avoir besoin d’un grand mouvement social. A chaque fois qu’a surgi un conflit avec le mouvement social et que les partis de gauche, en particulier le PS et le PCF, sans éliminer qui que ce soit, ont combiné leurs forces , chaque fois cela a été bon pour notre peuple et pour notre pays. Et il n’y a pas de raison que l’histoire ne reproduise pas des situations comparables.

Les jeunes générations n’ont sans doute pas idée que ce qu’est cette droite de droite .

Elle a pourtant déjà sévi dans notre histoire. Lorsque Nicolas Sarkozy affirme qu’il faut nettoyer ce qui s’est fait en 1968, il s’en prend au mouvement démocratique, au mouvement progressiste, au mouvement ouvrier et intellectuel de notre pays. C’est la droite vichyssoise qui met en cause le Conseil National de la Résistance et les acquis de la Libération, ce sont ceux qui en 1936 « préféraient Hitler au Front Populaire », ce sont les héritiers des Versaillais qui fusillèrent les Communards en 1871, ceux qui réprimèrent l’insurrection républicaine de 1848. Il nous faut continuer d’enseigner cette histoire à nos jeunes, c’est l’histoire de notre pays et elle doit nous permettre d’aller de l’avant, de nous rassembler, sans étroitesse et sans esprit partisan. Ne laissons pas à la droite et au FN la question de la Nation, la question de l’identité de la France, la questions des valeurs universelles et singulières héritées des lumières et de la Révolution française.

Nous n’avons aucune raison de baisser les bras.

Après cette victoire de portée départementale, régionale et nationale, je vais continuer avec vous la bataille pour faire reculer la grande pauvreté dans nos quartiers et nos cités, la bataille pour avoir une France qui travaille mais pas pour le grand capital, une France qui travaille pour son peuple et les générations futures. Nous allons continuer la bataille pour les libertés négligée pendant trop d’années. Les lois Sarkozy, Debré, Perben ont chaque fois constitué des agressions contre les libertés. Où est la France de l’hospitalité, la France du droit d’asile, la France du « Français-immigrés, même combat » ? De nouvelles atteintes à nos libertés se préparent . Nous nous y opposerons, le PCF, toute la gauche rassemblée et sans doute aussi certains Républicains., dans la fidélité à nos anciens qui ont fait la Révolution française, forts de notre humanisme révolutionnaire et qui sait, dans la perspective d’une nouvelle révolution à construire. C’est notre vie et c’est notre combat.

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