Ce 30 mars, se tenait la 5eme rencontre de quartier organisée par les communistes de Vénissieux. Au cœur des Minguettes, dans le quartier Léo Lagrange, se sont réunis 30 personnes attentives.
C’est Guillaume, un jeune salarié militant, récemment arrivé dans le quartier, qui a introduit la discussion avec une intervention très politique, des mots simples et qui parlent, mais qui disent la dureté des luttes de classes, et l’urgence de s’y tenir debout, d’organiser la résistance.
C’est André, militant historique de l’usine Bosch de Vénissieux, l’infatiguable organisateur du réseau d’alerte contre les expulsions, et qui continue à parcourir les Minguettes pour organiser l’action et les communistes.
30 personnes, dont sans doute la moitié de communistes. C’est à la fois énorme, car 30 personnes qui agissent dans ce quartier, c’est le début de la reconstruction du parti. Mais c’est peu dans ce quartier ou il y a encore plus de 100 adhérents au parti.
Et comme souvent, c’est dans ce quartier populaire, avec des militants qui souffrent de l’affaiblissement du parti, des habitants qui font face à la pauvreté, dont plusieurs ont été confrontés à des expulsions locatives, que la discussion est le plus directement politique, centré sur l’essentiel: comment unir un peuple dans les conditions concrètes de ses difficultés à vivre, des éléments de division qui font qu’un RMIstes peut répondre à un Smicard, 「oui mais avec 1000€ t’es riche !」 dans cette fracture sociale si fortement intégrée dans les têtes que certains s’inquiètent du projet de reconstruction du centre commercial de Vénissy, un centre privé pourtant indigne des habitants, totalement délaissé et sale, lieu de tous les trafics et violences. Mais la revendication à la dignité n’est pas si simple, l’exigence d’un service public de qualité, d’investissements urbains modernes, n’est pas si facile quand on sait dans sa vie que de toute façons, rien de bon ne viendra du système.
C’est pourtant dans une ville communiste sur ce type de dossier que se joue la capacité des communistes à tisser le lien entre le peuple, son parti, et la responsabilité de diriger une ville comme un espace de résistance et de solidarité. L’intervention de Michèle Picard, argumentant sur sa bataille contre la grande pauvreté, l’actualité avec les arrêtés contre les expulsions et son passage au tribunal administratif le 12 avril, la situation de Bosch et le budget de la ville, était naturelle, à sa place dans ce quartier. L’élue communiste n’est pas là pour serrer des mains et dire 「faites moi confiance」, mais au contraire pour appeler à l’intervention, l’action, la convergence des forces de résistance.
Et quand on sait que l’usine Bosch est menacée, une des plus grandes après Renaults Trucks, plus de 650 salariés, dont plusieurs habitent ce quartier, on sait que personne ici ne croit au miracle. Demain sera encore plus dur, et si on dit souvent 「il faudrait un nouveau mai 68」, pour l’instant, personne ne sent encore le grand souffle populaire qui pourrait menacer ce système. Les salariés de Bosch s’expriment dans leur entreprise, mais les actionnaires du groupe sont encore bien tranquilles dans leur siège social, bien protégé par l’Union Européenne et le gouvernement Français. La dernière manifestation sur l’emploi de la CGT à Vénissieux, comme celle sur la pauvreté organisée par les communistes, montre à la fois qu’il y a des forces qui résistent, mais que nous sommes loin du compte !
Et dans cette réunion de quartier qui illustre la possibilité et la nécessité de faire vivre des organisations de proximité du parti, bref, des cellules, on se sent bien ! On se dit 「oui, le parti communiste peut vivre, la solution est là , dans le peuple, en lui (re)donnant l’outil dont il a besoin pour être debout」
Bien loin des combines d’appareil et des discussions de salons…