Certes, ce sont les préoccupations du quotidien qui provoquaient les questions et commentaires, et la question actuelle des rythmes scolaires. Bizarrement, ceux qui exigeait le vote immédiat pour les 4 jours l’an dernier dénoncent la consultation des parents d’élèves prévus le 2 octobre prochain, sans aucun respect pour les nombreux parents qui ont été associés au travail d’évaluation, à la construction des scénarios et à l’organisation du vote ! [1]
Mais contrairement à ce qu’espéraient sans doute ceux qui cherchent désespérément depuis des années à déstabiliser l’équipe municipale, le débat a eu lieu dans la salle, et ce sont des habitants qui ont affirmé que le quotidien de la ville dépendait d’abord… du comportement des habitants !
Car sur la propreté, il est facile de dénoncer les points noirs, les dépôts sauvages, sans jamais rien dire des incivilités et en accusant… ceux qui nettoient ! C’est d’autant plus injuste que comme toujours, on ne parle que des trains en retard, jamais de l’énorme travail des gardiens d’immeubles, agents de nettoyage, agents de la ville, de la métropole, du Sytral, qui enlèvent au total des tonnes de déchets dont aucun n’est apparu par lui-même, mais toujours déposé, ou plutôt jeté par un habitant incivique ! J’avoue avoir été très heureux de constater que plusieurs habitants reprenaient cette idée simple et juste !
Sur la sécurité, il est bien sûr facile de dénoncer le développement bien réel des trafics, et d’exiger du maire qu’elle sorte une baguette magique de la «tolérance zero». C’est ce qu’a fait l’ancienne député tunisienne Karaim Souid qui après avoir tenté de perturber le début de discussion a conseillé de faire appel à la collaboration avec un député dont les Vénissians ne peuvent que constater son absence de tous les dossiers de la ville ! [2] Rappelons-lui que la «tolérance zero» chère à Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen n’est qu’un élément de langage comme dise les communicants ! En fait, l’urgence est bien dans les moyens réels permettant de sanctionner les incivilités et délits, et il faut pour cela entendre ce que disent tous les professionnels concernés, policiers, juges, éducateurs, travailleurs sociaux, médecins. La rencontre passionnante organisée au printemps par les communistes Vénissians à partir du film «Chouf» sur la place de la drogue dans notre société montraient bien cette multiplicité des aspects et donc des actions nécessaires pour faire reculer toutes les addictions, et donc tous les trafics. Car les trafiquants savent bien, eux, que c’est la demande qui fait le trafic, et ils n’hésitent âs à attirer le chaland par des «promotions», ou pire, distribuer à des jeunes ados pour les faire entrer dans la dépendance.
Au final, cette rencontre était une étape avant les assemblées générales de conseil de quartier pour construire un vrai débat citoyen sur l’avenir de la commune. Nous avons bien compris que toutes les politiques publiques successives ont pour objectif réel de réduire la place des communes, de leur enlever progressivement toute capacité à agir au service de leurs habitants, à faire des choix politiques, à construire des réponses de services publics aux attentes sociales, urbaines, citoyennes… L’économie dirigée par les oligarques veut à toute force réduire les dépenses publiques utiles, les dépenses sociales, et pour cela, il leur faut mettre en cause les collectivités locales. L’arrogance de Macron a franchi un pas en ce sens, à tel point que l’association des maires de France, comme des départements et des régions fait entendre de plus en plus sa voix contre la recentralisation encours !
Je suis toujours surpris par l’énergie de notre ville, sa capacité à surmonter les obstacles dans un lien direct, vivant, franc que peu de villes connaissent… Imaginez Macron ou Collomb dans une telle rencontre ! Il y aurait des dizaines de communicants, technocrates et… gros bras, pour créer un environnement protégé au service d’un discours destiné uniquement aux médias. Les citoyens autorisés à questionner Macron sont strictement filtrés et choisis en fonction des thèmes souhaités par le président [3], et Collomb n’imagine pas un seul instant se mettre au même niveau que ses habitants, déjà qu’il ne pouvait respecter la diversité d’idées des élus métropolitains…
A Vénissieux, les élus sont disponibles, et on peut les interpeller, les critiquer, et ils savent répondre, donner leurs arguments, entendre ce qu’on leur dit, ce qui ne veut pas dire bien sûr qu’ils ont réponse à tout ! Souvent, ils doivent expliquer pourquoi quelque chose ne peut pas être fait, ou qu’elle dépend d’autres acteurs, ou qu’elle suppose des moyens que nous n’avons pas…
C’est l’enjeu de ce débat inauguré ce 25 septembre. Quelles priorités et quels moyens pour la ville ? Quelle perspective pour nos services publics ? Quelle place pour la commune ?