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2 millions pour nos retraites : Comment aller plus loin… ?

Dimanche 27 juin 2010

Les fortes manifestations du jeudi 24 Juin ont encore une fois souligné que la résistance est possible, que la colère gronde parmi les salariés, mais aussi que le niveau de mobilisation ne permet pas de faire reculer une bourgoisie toujours plus arrogante ! Les convulsions économiques qui sont au cœur du système capitaliste ne trouvent d’issue dans le système que par le renforcement de la guerre de classe contre le travail. Il faut faire payer aux salariés, retraités, paysans, artisans, chomeurs… et réduire toujours plus tout ce qui ne va pas le plus directement possible dans les profits, dans la reproduction du capital qui conditionne le niveau de vie des riches…

Les communistes ont donc un rôle essentiel à jouer. Comment faire plus ? Comment mobiliser ceux qui n’étaient pas dans la rue ce 24 Juin ? Et d’abord, qui sont-ils ? Qu’est ce qui nous manquait pour être encore plus nombreux, pour construire un véritable raz de marée qui bousculent tous les agendas politiques et économiques ?

On voit bien l’insuffisance des commentaires de directions syndicales qui annoncent « une rentrée chaude ». Comme en 2009, les manifestations ne semblent là que pour alimenter les négociations dans le cadre du système, pour « peser » sur les conditions de mise en œuvre des réformes, pour tenter d’arracher quelques concessions au pouvoir. Mais cette pratique, qui est certes bien dans le sens d’un syndicalisme « rassemblé », « de proposition »… peut-elle permettre de mettre en cause la réforme elle même ? Peut-elle nous permettre de « sauver » le système de retraites par répartition… ?

Le premier niveau d’analyse est celui des objectifs du pouvoir. S’agit-il comme ils l’affirment de « sauver le modèle social » en trouvant de nouveaux « équilibres » qui seraient bousculés par la démographie ? Les communistes ne doivent pas laisser croire que le gouvernement, comme tout ceux qui l’ont précédé, y compris de gauche, pourrait vouloir conserver le salaire socialisé inventé à la libération ! Non seulement, ils ne veulent pas « conserver le système par répartition », mais ils espèrent lui donner un coup mortel ! Et DSK organisant la pression du FMI sur les dépenses publiques ne peut bien sûr dire le contraire !

Il n’y a donc pas d’issue à cette lutte dans l’objectif d’une « négociation » ! Au mieux, il s’agirait alors de retarder le processus de destruction des retraites !

Est-ce qu’il est possible de fixer l’objectif au retrait complet de la réforme ? On voit bien que c’est difficile, tant sont prégnants les arguments sur le ratio actif/inactif, les dettes accumulées qu’il faudra bien payer un jour, l’incapacité à retrouver une économie créatrice d’emploi…

Mais les communistes peuvent-ils dire : « il faudrait mener une bataille pour le retrait total de cette réforme, mais c’est trop difficile, alors nous nous organisons pour tenter de l’adoucir… » Personne bien sûr ne peut soutenir cette proposition.. Pourtant, n’est-ce pas ce que tout le monde entend ?

Car, pour remettre en cause réellement la réforme, peut-on attendre la rentrée pour qu’elle soit « chaude », et ensuite organiser une grande journée d’automne, avant de constater que l’hiver sera rude …

Pendant ce temps, Sarkozy-Fillon agissent, décrètent, nomment les dirigeants chargés de réorganiser le système social, sabrent les budgets, suppriment les emplois publics, poursuivent les syndicalistes trop remuants…

Or, si nous ne savons pas dire au peuple que nous agissons pour mettre en cause la réforme elle même, comment pourrait-il se mobiliser plus fortement ? En quelque sorte, c’est déja bien que 2 Millions se soient bougés, dont la plupart pensent au fonds que celà ne suffira pas à « sauver les retraites »… Certains le font sans doute en pensant ainsi soutenir la gauche pour 2012, mais ceux-là sont justement ceux qui ont encore l’illusion que la gauche pourrait « changer la vie » d’en haut, parce qu’un président socialiste aurait enfin viré Sarkozy ! L’immense espoir de 1981 et la « pédagogie du renoncement » qui l’a suivi est pourtant une expérience cuisante pour les communistes.

Pour élargir le rassemblement, il faut donc comme toujours mettre la barre au bon niveau, pas le plus haut possible, mais celui qui correspond à une victoire populaire, et la première conséquence concerne le rythme et l’organisation des luttes. Imaginons par exemple l’impact qu’aurait sur l’ambiance sociale depuis deux mois, des rassemblements hebdomadaires devant les préfectures et les chambres de commerce ! Mesurons l’impact de la banderolle du KKE sur l’acropole !

Mais l’agenda n’est pas la seule conséquence. Les revendications elle même sont un élément essentiel à la mobilisation. Pourquoi avons-nous manifester ? Pour conserver le systèmes des retraites actuelles ? Mais il est déja largement mis en cause avec les réformes successives, y compris la CSG socialiste ! Das millions de salariés précaires, de chomeurs de longue durée, de familles en grande pauvreté, savent qu’elles n’auront de tout façon pas de retraites.. Un RMIstes sait déja qu’avec le minimum vieillesse, il continuera la même galère, la même misère, la même ségrégation permanente.. Pourquoi devrait-il se bouger ? Pourquoi rejoindre ceux qui raisonnent en taux de remplacement, en durée de cotisation ?

Nous avons besoin de revendications qui unissent largement toutes les couches sociales, et qui permettent à ceux qui sont déja exclus des droits de voir dans la lutte une perspective les « réintégrant » dans la solidarité, dans la république !

Comment dire clairement : « Une retraite décente pour tous à 60 ans ». Nous ne voulons pas transformer la retraite en assistance, et nous voulons donc conserver son lien étroit avec le travail, avec la production de richesse ! Mais le minimum vieillesse, pourtant scandaleusement bas, est vu comme une amélioration par des milliers de RMIstes… ! Les millions d’exclus intègrent le sentiment qu’ils sont « en dehors » du système de répartition, et ne toucheront un minimum vieillesse que par solidarité… Ne faut-il pas généraliser l’ouverture de droit à la retraite à un niveau décent, donc au niveau des cotisations du SMIC, à tous les salariés « en puissance », quelquesoit leur situation réelle d’emploi : jeunes en recherche d’emploi, étudiant dans des filières professionnelles, chomeurs de longue durée, RMIstes… Tous sont des salariés en construction ou « en réserve », tous contribuent donc directement ou indirectement à la richesse produite. Tous doivent se voir ouvrir des droits décents pour une retraite décente. De fait, cela revient à augmenter le minimum vieillesse , mais surtout à ne plus en faire un minimum de solidarité, mais le droit minimum garanti pour une vie de travail sous toutes ces formes…

Nous devons chercher dans la généralisation du principe fondateur de 1945 une revendication centrale qui unisse toutes les couches de la population.

De même, il faut nécessairement avoir une revendication sans ambiguité sur qui doit payer, sur la réalité des richesses qui permettent de garantir un droit à une retraite décente. Les discours sur la « taxation du capital » ou la « taxation des revenus financiers » sont de ce point de vu très dangereux. Ils laissent croire que le système capitaliste pourrait être aménagé par une taxe, et tout le monde sait bien que si on ne touche pas au partage des richesses lui même, c’est à dire au salaire, on ne pourra jamais contraindre les riches à perdre une part de leur revenu issus des profits, que ce soit financiers, commerciaux, industriels ou logistiques !

Il faut donc associer aux luttes pour la retraite, un objectif clair sur l’augmentation des salaires, et la limitation des profits…

Voilà donc une proposition de plateforme revendicative pour les retraites :

  • retrait total de la réforme Fillion-Sarkozy
  • ouverture de droits minimums à la retraite pour tous, étudiants, chercheurs d’emploi, bénéficiaires de droits sociaux… au niveau du SMIC
  • augmentation forte du SMIC à 1500€
  • augmentation des impots sur les bénéfices des entreprises
  • augmentation des tranches d’impots sur les hauts revenus
  • droit à la retraite à 60 ans pour tous

Bien entendu, le mouvement social ne se décide jamais d’en haut, mais la lutte pour les retraites a besoin d’objectifs porteurs de la colère potentielle de tout le peuple, capable de l’unir malgré tout ce qui le divise… C’est un défi que les communistes peuvent relever, ce qui serait bien sûr un formidable point d’appui pour la reconstruction du PCF !

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