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Vénissieux 2014, le communisme municipal a de l’avenir…

Analyse détaillée des résultats des municipales de Vénissieux
Dimanche 13 avril 2014

Beaucoup a été dit sur les conditions de l’élection municipale de Vénissieux, et les recours déposés par le préfet contre l’élection des deux candidats identitaires, comme le recours déposé par le candidat de droite confirment que la « démocratie occidentale » est profondément malade…

Mais ce serait une erreur de se focaliser sur ce déchainement, notamment d’un parti socialiste mafieux et communautariste, car les faits principaux que les résultats de cette élection révèlent sont au contraire, ne sont pas issus de ces manœuvres mais bien de la réalité politique profonde de notre pays et aussi de la campagne militante menée par la liste de rassemblement conduite par Michèle Picard, par la section du parti communiste, avec toutes les autres forces.

Le fait principal entre les deux tours, n’est pas le déchainement dans quelques bureaux de votes du PS et de la droite pour aller chercher des électeurs venant voter en groupe avec souvent des enveloppes pré-remplies, mais au contraire la mobilisation comparée de chaque force sur l’ensemble de la ville.

  • c’est la droite qui progresse le plus au total (+1214voix), et même si on tient compte des reports de la liste UDI, elle progresse encore de +476 voix. Son recours pour dire qu’elle aurait été « victime » des fraudes du parti socialiste est donc totalement infondé…
  • c’est la liste Picard qui progresse plus (+1204) que la liste socialiste (+928), et toujours si on tient compte des reports [1], Michèle Picard progressant de 414 voix et le PS de 300 seulement, malgré les énormes moyens mobilisés.

Et si on regarde l’évolution plus longue, notamment par rapport aux législatives de 2007 et de 2012, et aux cantonales de 2008 on constate

  • que la droite progresse bien sûr nettement sur 2012 (+1548 voix), mais est très loin de retrouver ses scores de 2007 (-930 voix), et que le total droite et extrême-droite ne progresse que de 526 voix sur 2012, soit 631 voix de moins qu’en 2007.La poussée à droite est donc limitée. La droite n’atteint pas les 40% des exprimés (38,85%), alors qu’elle les avait dépassé en 2008 avec 45,59%, et aux législatives de 2007 (42,47%) !
  • que le parti communiste progresse de 761 voix sur 2007 et 485 voix sur les cantonales de 2008… dans un contexte de fort reflux de la gauche, cela montre la capacité de résistance, de mobilisation et de rassemblement des communistes de Vénissieux
  • Enfin, la question clef du rapport de forces avec le parti socialiste est claire. Ceux qui croyait que le vote socialiste de 2012 état un vote d’adhésion qui légitimait les socialistes Vénissians en sont pour leur frais. Michèle Picard mobilise plus de 70% des voix de la gauche unie en 2008 !

Ce qui est donc dominant, au contraire de ce qui fait l’actualité journalistique, c’est la logique politique de poussée à droite qui se constate à Vénissieux comme ailleurs, et en même temps, la vraie mobilisation en faveur de Michèle Picard avec une campagne militante et respectueuse des citoyens qui fait que la gauche résiste à Vénissieux !

Si on regarde de manière plus détaillée par quartiers,on peut constater plusieurs évolutions intéressantes.

  • le parti socialiste a privilégié la recherche d’un vote communautaire avec une campagne frauduleuse, et il a effectivement gagné quelques centaines de voix sur cette base aux Minguettes, mais il a massivement perdu des voix dans son électorat traditionnel notamment au Moulin à Vent, le quartier le plus proche de Lyon… quartier ou au contraire le parti communiste (et la droite !) progressent
  • malgré cette bataille, le PS n’arrive pas à empêcher le parti communiste de progresser aux Minguettes et il reste derrière lui dans 5 des 7 bureaux de vote concernés
  • le quartier ou la droite progresse le plus entre les deux tours est justement les Minguettes, ce qui confirme l’effet de la bataille menée par presque toutes les listes opposées à Michèle Picard « pour en finir avec 80 ans de communisme », slogan repris par l’extrême-droite, le FN et les deux listes socialistes…
  • le parti communiste conforte sa présence dans tous les quartiers en progressant fortement au Moulin à Vent, quartier traditionnellement plutôt socialiste.
  • le parti communiste est le seul à représenter réellement toute la ville, des quartiers résidentiels aux quartiers les plus populaires. La dispersion entre quartiers [2] de ses scores est faible (moins de 17%) alors qu’elle est de 50% pour l’extrême-droite, de 40% pour le PS, de 32% pour la droite.
  • par contre, le parti communiste est plus en difficulté dans un de ses quartiers fort historique, l’Est de la ville avec de vieux quartiers résidentiels populaires (les anciennes maisons Berliet par exemple) et des quartiers populaires plus isolés ou la bataille de la droite a été forte, et ou la droite a réellement marqué des points.
  • enfin, les inquiétudes sur l’effet des constructions nouvelles à Vénissieux et des changements sociologiques que cela induirait est clairement non fondé. Au contraire, les meilleurs résultats de Michèle Picard sont dans le centre ville, pourtant le plus impacté par la « densification urbaine » et l’arrivée de nouveaux habitants..

Comme toujours, le réel est complexe et ne peut se résumer à un slogan « on a gagné »…Mais il faut bien mesurer l’ampleur de ce résultat d’une bataille longue et difficile, d’une bataille acharnée dans laquelle la droite et le parti socialiste ont tout fait, et le pire, pour « faire tomber le dernier bastion communiste avec la faucille et le marteau ». Leur défaite crée une situation nouvelle et pleine de possibilités pour les Vénissians, pour les forces de gauche, et pour le parti communiste.

L’expérience d’une forme de rassemblement par en bas, bien loin du carcan du Front de Gauche ou de l’Union de la Gauche issue du programme commun, un rassemblement populaire qui fait fi des étiquettes et se construit sur un projet, un engagement de travailler au concret, cette expérience peut se poursuivre pendant 6 ans avec une majorité municipale confortée et libérée des pressions politiciennes de l’accord avec le PS.

Avec 34 élus, dont 20 communistes, 5 PG, 3 verts, et 6 personnalités, la majorité municipale est claire, et contrairement à tant de villes, ou le PCF croit rassembler en s’effaçant et en se retrouvant comme à Montreuil fortement minoritaire, chacun sait que l’histoire communiste de la ville se poursuit.

Le parti communiste a donc une responsabilité importante, mais il a les moyens de l’assumer, d’élargir encore le rassemblement de tous les Vénissians, les prochaines élections de conseil de quartier seront un moment important pour cela. Avec 11 adjoints et 8 présidents de conseils de quartier qui vont travailler, c’est une force de frappe militante extraordinaire, et tout démontre dans les mandats précédents que les communistes élus travaillent de manière déterminée.

La campagne a mobilisé de nombreux militants qui sont disponibles pour continuer à agir dans leur quartier, leur entreprise… C’est une situation nouvelle qui peut permettre de « faire vivre et renforcer le PCF » dans des conditions nouvelles à Vénissieux, d’autant que chacun constate les évolutions à l’échelle de l’agglomération, et la place nouvelle, encore plus déterminante, que va prendre Vénissieux dans la vie politique départementale.

Oui, dans la douleur, ces municipales 2014 ont peut-être aidé à accoucher d’une issue progressiste à la crise du communisme municipal.

Ci-joint, les documents détaillés comparant les élections locales, et législatives depuis 2001 par bureaux, quartiers…

[1LO et un ancien adjoint PRG pour Michèle Picard, et la liste socialiste dissidente pour le PS

[2écart entre les quartiers min et max et la moyenne ville

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