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Que peut-on attendre du Congrès ?

peut-être que je me trompe mais au moins j’aurais tenté jusqu’au bout de faire quelque chose.
Samedi 7 janvier 2006 — Dernier ajout mercredi 15 février 2006

Que peut-on attendre du Congrès ?

peut-être que je me trompe mais au moins j’aurais tenté jusqu’au bout de faire quelque chose.

I .quelques remarques préalables :

1) le contexte international, même si la direction du PCF et la quasi totalité des textes d’opposition semble l’ignorer, a changé. Il ne s’agit pas seulement de solidarité mais des possibles de la période dans une temps de mondialisation impérialiste. Il s’agit d’enjeux comme la paix et la guerre, mais aussi des conditions concrètes de l’emploi, du salariat comme le prouvent les chantages aux délocalisation, la paranoïa du « terrorisme » avec des dispositions prises contre tous ceux qui résistent, etc… Cela fait donc partie de la profonde dégénérescence du PCF que d’occulter ce contexte. la direction du PCF, et singulièrement MG.Buffet ont fait la preuve de leur incapacité à comprendre ce contexte international, l’attitude à l’égard de Cuba est plus qu’une ignominie, elle est la preuve du renoncement à tout projet communiste, à la profonde soumission au PS.

2) dégénerescence qui n’est pas que le résultat de la stupidité manifeste d’une direction mais bien de son choix d’une union au sommet avec un PS atlantiste et qui a choisi le néo-libéralisme. il faut toute l’innoncence et le désir de « croire »des militants communistes, pour ne pas voir où la direction du PCF les mène, pour imaginer que la stratégie de M.G.Buffet est différente de celle de Robert Hue.

3) le militant communiste qui veut « croire » cherche les signes d’une amélioration, le NOn à la Constitution, un discours un peu plus « radical » sur les « contenus ». Il refuse de voir les « faits » :

  • La campagne du NON telle qu’elle a été menée, dire NON à la Constitution pour dire OUI à l’Europe, aurait du aboutir à une minorité qui aurait du être livrée au PS en temps utile. Le vote NOn massif sur d’autres bases du peuple français a bousculé la donne.
  • Parce que la direction du PCF n’a pas changé de stratégie, comme cela était prévisible, elle a été incapable de s’ancrer sur ce vote, comme elle a été incapable d’apporter une aide politique à la combativité des travailleurs. A marseille, nous avons pu nous apercevoir concrètement de la nocivité d’une stratégie qui est celle des directions syndicales, isoler chaque secteur de lutte, les faire se présenter en ordre dispersé et contribuer à une pédagogie de l’échec qui reporte tout au vote pour un gouvernement PS. Le PCF est en total accord avec cette stratégie qui va dans le même sens que la sienne : une participation gouvernementale où le PCF arriverait avec un groupe de « nonistes », d’un opposition PS, à la LCR. Cette dernière suivant sa propre stratégie, plumer la volaille PCF et prendre sa place dans une opposition gauchiste sans perspective. Dans un tel contexte, comme cela était prévisible, les « comités du NON » se sont vidés…
  • La direction du PCF a utilisé et utilise les « forums » comme en 95, pour sous couvert d’élaborer des « contenus »et pour les négocier avec le PS, elle prépare la participation gouvernementale, le tout aboutissant seulement à négocier des places et des postes d’élus dans les différentes instances. Quitte à découvrir comme le fait l’actuelle direction, que le dernier congrès du PS a été un pas en avant dans la bonne direction. On trompe le communiste de base en utilisant son légitimisme, son désir de croire, et on le mène vers une voie évidente et qu’il ne veut pas voir. On utilise là encore les vieilles recettes, pour éviter de faire une critique révolutionnaire du stalinisme on a tout attribué à Staline, à un individu, pour éviter d’analyser la soumission au PS, la destruction de l’appareil, on a tout attribué à Robert Hue. Comme disait marx l’histoire ne se répète pas la première fois c’est une tragédie, la seconde fois une comédie bouffonne…

II - Dans un tel Contexte, que peut-on attendre ?

On ne doit donc pas attendre grand chose de ce congrès et certainement pas un renversement de majorité.

1- parce que l’opposition est atomisée, incapable de faire le minimum d’unité sur la base de la défense de l’autonomie du parti, de la reconstruction de son identité. Entre ceux qui n’ont créé de motion que pour se rallier à la dernière minute en ayant obtenu quelques places dans l’executif sous couvert d’intégration de gadgets « théoriques » sur l’emploi-formation et ceux qui se « posent en s’opposant » autour d’un leader groupusculaire, opposé à un autre groupuscule, le paysage est dramatique. Parce que les textes restent faibles, peu susceptibles de rallier autour d’eux, celui de la direction est certes d’une nullité dont le galimatias et le dérisoire inventaire à la Prévert des « revendications », sont là pour donner corps au futur ultime ralliement au PS. Ce qui est d’autant plus nul que le PS actuellement n’est même plus en position de présenter une alternance, l’objectif est donc bien le maintien des positions dans les instances locales, conserver le petit porte-feuille d’élus auquel se limite aujourd’hui la réalité d’un parti dont les cadres ne sont plus que des employés des collectivités locales dont le sort et les moyens financiers dépendent de cett « union ».

2- La seule chose que l’on peut attendre de ce congrès est donc qu’il soit le début d’une « longue marche » pour recréer un parti digne de ce nom. Longue marche vers l’unité, longue marche pour rassembler d’abord les 80% de militants du PCF qui ont récemment (depuis « la mutation ») quitté le parti. Longue marche pour aller vers les jeunes, non pour en faire les masses de manœuvre d’un vidage des militants expérimentés en flattant leur incohérence, cela a été déjà pratiqué non seulement dans le PCF mais dans tous les autres partis. le jeunisme sert à masquer des contenus politiciens. Les « jeunes » sont invités à devenir soit des petits politicards, soit au désespoir nihiliste, au mépris de la politique… Il faut beaucoup de réflexion, une volonté politique pour surmonter tout cela ;

3- Nous avons des atouts pour avancer dans cette voie :

  • La situation internationale et la montée des résistances. Dans notre propre pays, la conscience que l’on ne peut pas continuer comme cela dont a témoigné le NON du 29 mai.
  • Face à cela il y a un vide organisationnel, plus les partis et toutes les formes organisées se vident, plus les jeux de pouvoir, les manœuvres politiciennes prennent de l’importance. C’est le cas du groupuscule qu’est devenu le PCF. L’actuelle direction n’est forte que de la démission, le départ massif et organisé de tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec la liquidation. J’ai entendu certains dirigeants nous reprocher d’avoir quitté le parti et d’avoir du faire « avec ceux qui restaient », c’est faux, les militants, les cadres n’ont pas déserté on les a chassés et je parle d’expérience. L’actuelle direction est allée très loin, en ce qui me concerne jusqu’aux coups, à la censure totale, pour aboutir à une telle politique de cadres. Est-il possible de « renverser » la vapeur et comment ?

III Un processus à peine entamé :

  • Si personnellement j’ai accepté de cosigner un texte « fier d’être communiste », c’est parce que ses promoteurs avaient fait la preuve de certaines qualités. Premièrement un travail de terrain, qu’il s’agisse des gens du Pas de calais, de ceux de Vénissieux ou d’Aubervilliers, ils se sont montrés capables de rester dans le parti, de continuer à partir de la situation souvent difficile des populations, de travailler avec d’autres communistes, d’avoir des responsabilités et de les mener à bien, tout en se battant contre la ligne de liquidation de l’actuelle direction. Deuxiémement, ils ont tenté une processus d’unification de l’opposition qui certes a des limites comme le montre l’actuelle prolifération des motions, mais ils ont oeuvré également à travers le journal Le Manifeste pour que chacun, à l’inverse de l’Humanité, ait le droit à la parole… Comme d’ailleurs la maison d’édition le Temps des cerises,qui a continué à œuvrer pour ce pluralisme communiste et a su se battre pour Cuba. Il faut aller dans ce sens et vaincre les exclusives qui demeurent. Les blessures sont profondes, il faut les surmonter mais cela ne dépend pas des bons sentiments de chacun, mais bien d’un travail d’approfondissement sur la situation politique et sur le parti dont nous avons besoin.
  • Serons nous capables de mener à bien ce travail d’approfondissement et pourtant de rassemblement ? Ces dernières années, j’ai volontairement limité mon action politique à ce qui me semblait clair et constructif d’unité à la base : rétablir la vérité sur la résistance cubaine, devenue aujourd’hui celle d’un continent. La bataille contre la Constitution et plus recemment les luttes marseillaises pour la défense du service public. A chaque fois, j’ai pu constater que ces luttes étaient des facteurs d’unité, de prise de conscience, dans lesquelles les communistes encartés ou non, appartenant à telle ou telle obédience, se retrouvaient, oeuvraient ensemble souvent avec une grande efficacité. Qu’il s’agisse de l’organisation de débats ou de collecte de fonds pour les traminots, ceux qui étaient capables d’agir étaient les communistes…. J’ai pris l’habitude de travailler avec tous du PRCF jusqu’aux militants soutenant l’actuelle direction, en passant par tous les « opposants »… Je peux ainsi vous dire que sur le rétablissement de la vérité sur Cuba, ce ne sont pas les associations de solidarité sur lesquelle j’ai pu le plus m’appuyer mais sur les communistes… Les syndicalistes… Parce qu’ils avaient conscience de l’enjeu du socialisme… Les communistes demeuraient les meilleurs combattants, ceux les plus en phase avec la réalité. Il y a un potentiel énorme que l’on tente de scléroser…

En fonction de ces réflexions, j’ai accepté de co-signer un texte comme j’accepterai de participer à toute démarche qui ira dans le sens de l’approfondissement de ce qui nous unit et qui peut rassembler pour redonner au parti son utilité pour notre peuple qui connaît de grandes souffrances et qui a besoin des communistes.

Danielle Bleitrach

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