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Sans logement depuis 3 mois, un cas Vénissian illustratif

Vendredi 17 septembre 2021

Depuis le 12 juin, une maman avec 4 enfants de 4 à 11 ans n’a pas de logement. Elle était hébergée chez son frère avec ses enfants français et scolarisés sur la Ville, mais la cohabitation était trop lourde et la famille s’est retrouvé à la rue. La directrice de l’école a alerté la ville le lundi. La famille a été prise en charge en urgence par la Ville qui a immédiatement alerté la Métropole et l’État, ouvrant un long cheminement d’espoirs et de déceptions.

Le préfet prend en charge en cas d’enfants de moins de 4 ans, donc pas dans ce cas, la maison de la veille sociale ne trouvait pas de solution, la métropole ne pouvait prendre en charge des nuitées d’hôtel, et c’est l’association Vénissiane Réseau d’Alerte et de Solidarité qui s’en est chargé, d’abord dans un hôtel sur Vénissieux puis à l’auberge de jeunesse de Lyon. Les enfants ont pu partir en colonie de vacances grâce à l’accompagnement du CCAS et de l’APASEV. Le réseau d’alerte avec le fonds exceptionnel mis en place par la Ville a pu subvenir à l’hébergement de cette famille jusqu’à mi-août, date à laquelle la solidarité des militants ou élus a pris le relais.

Au delà de la souffrance de cette famille et de la solidarité organisée, son parcours depuis 3 mois est illustratif de l’incapacité de la France a assurer avec dignité des droits élémentaires, car tout le monde sait que cette famille aux enfants français ne peut être expulsée, que madame montre ses capacités d’insertion et pourtant, au bout de 3 mois, la famille n’a toujours pas son chez-soi.

La ville avec la métropole avait construit une solution par le biais d’un bail glissant géré par une association, la SACOVIV proposant un logement, organisant même une commission d’attribution extraordinaire. Il ne manquait que le renouvellement de son récépissé de séjour déposé en mai 2021. Une première intervention du maire auprès du préfet le débloquait. Mais finalement, mi juillet, l’association porteuse du bail glissant estimait que les ressources de la famille étaient trop précaires. Nouvelle déception.

Début septembre et après de multiples interventions auprès de la préfecture, la dame apprend qu’elle va avoir un titre de séjour provisoire du fait que ses enfants sont français puisque nés à Mayotte, Madame étant Commorienne. Mais il faut qu’elle fasse de nouveau une demande de renouvellement par écrit (!) pour avoir un nouveau récépissé avant son titre de séjour. Et il faut une attestation d’hébergement de plus de 15 jours. Comment faire quand on est hébergé d’hôtel en hôtel ? Malgré la barrière de la langue, la maman se rend à ses rendez-vous à l’heure alors qu’elle est en parallèle dans un parcours d’insertion et travaille donc quelques heures par jour.

Comment expliquer qu’il faille d’abord demander le renouvellement d’un récépissé avec toute la lenteur et la lourdeur administrative que cela comporte avant de renouveler son titre de séjour indispensable pour le droit à un hébergement, et alors qu’elle avait déjà un récépissé valable jusqu’à fin septembre ?

Entre temps, le nécessaire avait été fait auprès de la Maison de la Veille Sociale pour trouver un hébergement à la famille ; Mais toujours rien ! La maman appelle tous les jours le 115 et son appel reste soit sans réponse malgré des dizaines d’essai soit on lui répond qu’il n’y a aucune solution.

De nombreuses institutions ont été sollicitées, l’État, dont il faut rappeler que sa compétence est l’hébergement, la Métropole dont la compétence est la Famille et le Logement. La Ville qui n’a ni la compétence logement, ni l’hébergement joué son rôle de facilitateur avec l’État, la Métropole, les bailleurs. Et c’est grâce à la solidarité des associations et des personnes (élus, enseignants, parents et anonyme) que la famille a encore un toit sur la tête, mais pour combien de temps ?

Nous sommes nombreux à nous sentir concernés parce que nous avons eu connaissance et côtoyé cette famille mais combien de personnes sont dans cette situation, sans compter les migrants sans papiers ? Nombreux n’ont malheureusement pas eu la chance d’avoir le soutien de leur ville et la solidarité de leurs voisins. Combien de famille dehors, les tentes ou les campements précaires se multiplient dans notre métropole et dans le pays en général. Les structures d’hébergement manquent cruellement de places.

Le logement social est débordé alors que certains ont le culot de dire qu’il y en a trop et pourtant rien que sur Vénissieux, il y a plus de 4000 demandes de logement en attente ! Et quand le logement social est plein, les résidents en foyers ou en hébergement ne peuvent en sortir et donc, les personnes à la rue ne trouvent plus de solutions d’urgence ! Les différents gouvernements successifs se sont attaqués au logement social en diminuant le budget et le libre arbitre des bailleurs sociaux. Souvenons nous du discours du président en juillet 2017 disant « Je ne veux plus voir d’ici la fin de l’année des femmes, des hommes, dans la rue, dans les bois, c’est une question de dignité, d’humanité et d’efficacité là aussi » En 2020 Macron se justifie en disant qu’il parlait des demandeurs d’asile, comme s’il n’y en avait plus d’ailleurs ! Demandeurs d’asile, migrants ou résidents sans logements, une vie digne pour tous n’est au programme ni du gouvernement ni des puissants de ce monde. Au contraire, le capitalisme crée des conflits pour exploiter les richesses en matière première, pour des intérêts géopolitiques et n’a que faire des dommages collatéraux qu’il peut créer, migration, misère, souffrance…

Cette situation est typique, ballottée dans des situations administratives qui la renvoie d’une urgence à l’autre, préfecture ou métropole. Et c’est la ville qui est en première ligne. Il y a un besoin urgent d’un véritable service d’astreinte d’agglomération pour que les familles ou les personnes ne soient pas baladées d’une institution à une autre et pour que chaque cas puisse être traité dignement. La métropole depuis un an a fait beaucoup pour résoudre des situations d’urgence, notamment des jeunes mineurs, mais l’agglomération n’est globalement toujours pas à la hauteur en solution d’hébergement et de logements pour assurer une vie digne pour tous. Et surtout, on ne peut plus raisonner institution par institution, compétence par compétence, comme si les urgences pouvaient être découpées en plusieurs aspects. Face à une famille en détresse, il ne devrait y avoir qu’une réponse publique, associant état, collectivités, et associations, tournés ensemble vers la réponse à l’urgence.

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