« Les voyous, c’est pas nous ! »
Très en colère, les salariés de Continental Clairoix ont improvisé hier matin une manifestation dans les rues de Compiègne en sortant du tribunal correctionnel ou ils venaient d’apprendre la condamnation. Le délégué CGT Xavier Mathieu, est condamné à cinq mois avec sursis. Il a qualifié le jugement de « bel exemple de matraquage de l’État qui veut empêcher la classe ouvrière de s’exprimer ». Tout le monde comprend bien qu’au lieu de chercher l’apaisement, le gouvernement a décidé de faire un exemple.
La criminilisation des luttes populaires est en marche accélérée. Tout le monde sait que des manifestations beaucoup plus violentes de paysans, de pompiers, de dockers n’ont pas donné lieu dans le passé à des comdamnations. Sauf que cette fois, la crise est là , une crise de confiance profonde entre les élites et les peuples, qui s’est manifesté dans l’abstention aux européennes, dans les milliers de luttes ou les salariés mettent l’accent sur la revendication d’une indemnité « extra-légale » car ils ne font confiance à aucun discours politique ou syndical et ont tendance à se replier sur la seule chose qui leur parait réel et accessible… des sous !
La décision du tribunal de Compiègne fait suite à d’autres concernant des étudiants entre autres. Mais le retentissement national de ce procès devrait nous conduire à organiser une solidarité exceptionnelle, à mener pour les 6 des CONTI une bataille nationale d’envergure, pour exiger leur relaxe, et au contraire des actions de justice contre les patrons qui transforment leur profit en restructurations.
SOLIDARITE AVEC 6 DE COMPIEGNE !
Il faut noter comment les médias utilisent le soutien de l’extrême gauche pour isoler les salariés. Bien que Pierre Laurent, dirigeant du PCF, se soit exprimé sans ambigüité pour condamner un procès où « le contraste entre un dossier d’accusation totalement vide et la lourdeur des peines prononcées est révoltant », et témoigné la « pleine et entière solidarité de tous les communistes avec les syndicalistes de Continental » [1], la télévision montre et interviewe Besancenot et Arlette présente devant le tribunal. Ils insistent longuement sur le fait que le délégué CGT soit en opposition avec la direction de la CGT, tentent par tous les moyens de faire passer les salariés qui luttent, au mieux pour des désespérés manipulés, souvent pour de dangereux extrémistes… Xavier a évidemment bien raison de dénoncer l’orientation du « syndicalisme de négociation » qui conduit à la direction de la CGT à réformer à marche forcée le syndicat pour le CFDTiser et le couper de ses traditions d’un syndicalisme de combat. Mais bien évidemment, c’est dans le rassemblement le plus large possible, et non pas dans l’isolement gauchiste que les salariés trouveront les chemins de la victoire, de la reconstruction d’un syndicalisme de classe, tout comme de la reconstruction d’un parti communiste révolutionnaire !
L’organisation à grande échelle d’une solidarité nationale avec les Conti serait en tout cas utile à la fois pour les salariés concernés, et pour sortir le mouvement ouvrier de la renonciation et du défaitisme !