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UN PARTI - COMMUNISTE - PAS COMME LES AUTRES EST NECESSAIRE

par Laurent Gonon
Lundi 10 décembre 2007 — Dernier ajout lundi 17 décembre 2007

Nous avons montré, dans notre précédent article, comment la souveraineté des communistes de la 11e circonscription du Rhône avait été bafouée lors des législatives du printemps, pour imposer l’effacement du parti communiste dans le scrutin, au seul profit du parti socialiste. Plus que jamais dans la situation présente s’impose le débat sur la nécessaire existence d’un véritable parti communiste, fonctionnant démocratiquement, indépendamment des alliances électorales de circonstance.

Nous avons besoin de faire la clarté sur ce qui fait notre spécificité : la défense des intérêts de classe des exploités, contre leurs exploiteurs. Et pour cela il faut mobiliser pour un changement de société, la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme ; plus que jamais d’actualité avec la mondialisation capitaliste. C’est la raison première qui conduisit à la rupture de Tours, en 1920, avec la Social-démocratie qui avait sombré dans l’Union sacrée de 1914. Depuis, certains, pour mieux appuyer leurs desseins, prétendent que la rupture s’est faite sur les « 21 conditions ». Je n’ignore pas qu’elles furent versées au débat, mais elles ne furent pas la cause unique de la rupture révolutionnaire. Je possède les dernières lettres de mon grand père, tué le 15 mai 1915 dans les tranchées de N.-D. de Lorette (62). Il ne parle pas des 21 conditions de Lénine, il n’en était pas encore question, mais il aspire - admirateur de Jaurès et de la Commune de Paris - à une organisation ouvrière qui combatte les coffres-forts et les marchands de canons. Cependant, pour des changements politiques fondamentaux, il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées, pas comme les autres, mais de les faire partager par les couches populaires, dont elles représentent les intérêts.

Le récent rapport de l’INHES, sur les relations entre la police et la population en Seine-Saint-Denis, note fort à propos que l’une des racines du conflit est à chercher dans « l’affaiblissement du Parti communiste », dont le 93 fut un bastion, " et son réseau associatif actif "… De nombreux sociologues ont déjà relevé ce parallélisme. Les militants communistes dans les quartiers constituent pour la population un moyen permanent de contestation, de proposition et d’organisation de résistance collective. On l’a vu encore récemment dans le quartier des Vernes à Givors, où, à l’initiative de la cellule communiste, nous avons exigé, et obtenu, avec la population (500 signatures recueillies en dix jours), la réinstallation d’une boite aux lettres. Si nous avons encore un bureau de poste dans le quartier, nous le devons sans doute à cette capacité mobilisatrice. Il faut insister sur cette question de l’organisation communiste, qui semble évacuée une fois de plus des débats. Depuis plusieurs congrès, le Parti communiste a décidé de réduire son implantation de base. Les « réseaux ? » se sont substitués aux « cellules », qui avaient fait leur entrée dans le Larousse depuis longtemps, solidement implantées dans les entreprises, les quartiers et villages (l’un des acquis du congrès de Tours, distinguant ce parti de la socialdémocratie). Elles participaient à la circulation sanguine du parti révolutionnaire, constituaient le cœur de la capacité de mobilisation et de résistance politique de la population laborieuse. On a liquidé le centralisme démocratique, les cellules « faisaient trop prison », les sections "trop organisation militaire". En réalité, on n’a plus ni organisation, ni même souvent de démocratie, comme on vient de le voir pour les élections à Givors. Les adhérents doivent se battre pour obtenir leur carte - il n’y en a désormais plus d’annuelle - et leurs timbres de cotisations. Comme si nous en avions trop ! Alors que les autres tentent de recruter à tour de bras, à 20 euros la carte. Il est indispensable que les adhérents retrouvent leur souveraineté, avec des organisations de base implantées dans les entreprises, grands magasins, bureaux et administrations, dans les quartiers et villages, organisées dans l’action pour la défense des intérêts des salariés et des populations de leur environnement et pour la promotion d’une société nouvelle, libérée de l’exploitation.

La forme parti, loin d’être dépassée, comme le suggèrent certains, doit s’imposer comme système démocratique d’organisation de l’action de masse pour des changements politiques dans ce pays. Si les travailleurs devaient en être privés, ce serait pour le plus grand profit de leurs exploiteurs. Le culte de la spontanéité a suffisamment porté préjudice au mouvement ouvrier et démocratique pour que l’on s’en défie aujourd’hui. Les communistes ne peuvent laisser le champ libre aux interprétations laissant place aux déviances initiées en leur nom et à leur préjudice.

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