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Assemblée des communistes de Vénissieux

Intervention d’André Gerin
Jeudi 23 avril 2009

Choisir son maire correspond à chaque époque et à un contexte :

  • 1935 : Edmond Roman, élu contre toute attente avec une voix socialiste.
  • 1944 : Louis Dupic, déporté à Alger est désigné par arrêté préfectoral Maire sur proposition du Comité local de la Résistance. Il a ensuite été réélu deux fois Maire.
  • 1962 : la section du Parti veut changer le Maire. Aucun élu ne veut remplacer Louis Dupic. C’est le secrétariat fédéral qui hésite entre Jean Capiévic et Marcel Houël. C’est Marcel Houël, conseiller municipal de Villeurbanne qui est désigné. Il sera député la même année.
  • 1985 : décès de Marcel Houël, contre toute attente, je suis désigné par la section, alors que Guy Fischer, qui remplace Robert Sanlaville comme 1er adjoint en 1977 était annoncé comme étant le remplaçant de Marcel Houël.

J’ai décidé de passer la main au bout de 24 années. Je veux expliquer pourquoi je le fais après l’avoir envisagé il y a déjà 8 ans. Aujourd’hui les conditions sont réunies. Il y a obligatoirement des risques, il y a surtout de belles opportunités de combat et d’engagement collectif.

Le choix d’un maire, d’une personne est un sujet ultra sensible, avec des risques et des opportunités. Il ne peut jamais y avoir unanimité, ce n’est pas le but recherché.

Au delà des personnes, dans le respect de chacune et de chacun, il nous faut faire un choix d’engagement collectif, d’engagement communiste, avec le prochain maire qui sera exposé, en première ligne, au service de l’intérêt général, pour servir nos valeurs, nos idéaux, pour continuer dans le combat aujourd’hui et après 2014 notre fidélité à l’héritage qui nous est confié par nos anciens.

25 000 emplois industriels ont été perdus en 30 ans.

Depuis 1981, la bataille est rude en passant par la perte des usines Berliet RVI, nous sommes aujourd’hui la plus grande ville du sud est de la France, au cœur d’une agglomération, d’une région laboratoire de la recomposition politique PS/droite. Nous sommes un pôle de résistance, d’innovation, un laboratoire de renouveau communiste. C’est cela qu’il nous faut continuer, amplifier.

J’ai 63 ans, élu depuis 1977, soit depuis 32 années. Après 19 années de responsabilités syndicales

  • 7 années en tant que secrétaire de la section de RVI
  • 21 années membre du Comité central du PCF
  • 8 années conseiller régional
  • 8 années conseiller général
  • 23 années conseiller Courly.

Je crois qu’il faut être raisonnable et savoir laisser la place. L’immensité de la tâche et une ville qui concentre toute les grandes questions cruciales de la société française est lourd, usant, mais passionnant et motivant. J’aspire à changer de rythme infernal avec le cumul des mandats et de mener mon mandat de député, le seul député communiste de Rhône-Alpes (3 sénateurs communistes en Rhône-Alpes) comme question centrale de la bataille industrielle, du produire français, l’ambition révolutionnaire pour changer de société.

J’ai écris quatre livres :

  • Minguettes challenge pour la ville en 1988 qui a constitué une feuille de route depuis 20 ans.
  • Jeunes une chance pour la ville en 1992, pour nous placer à l’offensive vis à vis de la jeunesse.
  • Et si le capitalisme avait fait son temps en 2004, un titre prémonitoire à la crise du capitalisme.
  • Les Ghettos de la République en 2007. Un livre au cœur de l’actualité qui a eu un impact et un intérêt énorme.

J’ai fait rééditer et réactualiser le livre de Maurice Corbel sous le titre «  Vénissieux la rebelle » avec la mise en évidence des enjeux culturels exceptionnels de notre ville.

Je suis sûr d’une chose, avec mon volontarisme et mon côté chien fou, je n’ai jamais cherché à plaire à tout le monde, mais toujours exigé d’être respecté dans mes convictions et ma personnalité. J’ai appris à défendre l’intérêt général, la chose publique, les valeurs et les idéaux républicains, les valeurs civiques et morales. Pour le vivre ensemble, le commun, le communisme. Je veux consacrer du temps pour que le PCF redevienne un parti de combat. Les conditions historiques le rendent plus actuel dans le prolongement de 1920, du congrès de Tours.

Je veux partir parce qu’au fil des années se sont constituées des équipes solides d’élus, de travail, de combat.

A commencer par notre complicité avec Guy, 1er adjoint qui l’eût cru dix années durant, avant de devenir sénateur en septembre 1995, remplacé par Yolande Peytavin.

Il suffit aujourd’hui de regarder comme la ville est métamorphosée, accélérée dans son dynamisme, son développement, son rayonnement, son autorité, la reconnaissance, y compris dans les institutions . Nous devenons une ville de référence. C’est le résultat du travail de Yolande Peytavin, un travail exigeant d’animation du bureau municipal, avec les adjoints et l’équipe municipale ; une équipe de choc renforcée, complétée avec celle élue en mars 2008 (un tiers des élus avec des origines étrangères, de 7 nationalités différentes). Avec au quotidien, la résistance aux monstres technocratiques de la Courly. Je suis sûr que peu de camarades peuvent imaginer la difficulté, l’entrave permanente de la technocratie amplifiée par le retrait et la démission de l’Etat républicain. La «  maison Mairie » est bien tenue avec une équipe solide et soudée autour de Yolande Peytavin.

Le contexte de la crise sociale et politique, avec les périls et les possibilités, les opportunités, la dictature des ogres de la finance va se poursuivre (Lénine : l’impérialisme stade suprême du capitalisme).

Aujourd’hui, les salariés, les dirigeants des PME/PMI sont en situation de légitime défense face aux désastres industriels (les incendiaires, les démolisseurs crient au feu, veulent à tout prix renforcer leur pouvoir économique et politique).

Les dirigeants et décideurs politiques et économiques préfèrent les bouleversements institutionnels France/Union Européenne pour recomposer la société française, l’Europe, avec le capitalisme financier.

Les structures et soubassements de la République issus de la Révolution française sont minés, mutilés. C’est le modèle social, progressiste de la France qui est en voie de bouleversement et de démolition.

La ville de Vénissieux, avec un maire communiste, est dans l’œil du cyclone. Cette difficulté majeure de lutte des classes peut être un levier pour l’union, le rassemblement populaire, pour un front de lutte et de combat communiste du XXIe siècle (voir Badiou).

Plein de questions concernent la vie, l’avenir des habitants de Vénissieux : Projet Balladur, le contournement fret, le logement social, la paupérisation sociale, l’insécurité sociale, ségrégation, bataille de l’emploi, contre la misère pour une vie digne.

Nous devons nous inscrire dans l’agenda social et politique imprévisible, au cœur du combat de classe qui s’aiguise.

Comme jamais, les réveils seront douloureux. Il y a des prises de consciences, comme dans la Résistance, il y aura des hommes et des femmes qui sortiront de l’ombre pour se battre et réaliser comme en Guadeloupe l’union du peuple de France. C’est comme cela que je réfléchis à mon remplacement. Ca va être chaud, et c’est bien. Nous allons être confrontés de plus en plus à de l’inattendu, à des choses surprenantes et inhabituelles dans la braise du combat politique, mais éminemment de notre histoire inédite.

En janvier, j’ai demandé à rencontré Serge et Marie-Christine pour leur confirmer ma volonté de passer la main. J’avais même convaincu Yolande Peytavin pour me remplacer, après de multiples discussions, elle n’a jamais été candidate au poste de Maire. La proposition est faite de discuter aussi, pourquoi pas, de la candidature de Michèle Picard. J’accepte cette proposition dans la mesure où il faut rediscuter avec Yolande que j’avais convaincu. La proposition de Michèle faisait partie des possibilités pour l’avenir dans la mesure où je l’avais proposé comme élue et adjointe en renfort en 2008. Voilà comme les choses se sont déroulées depuis fin janvier, les différentes étapes avec la rencontre de ce soir.

Nous avons mis en place en mairie un vrai travail fin mars avec Yolande, Michèle, Henri, Evelyne, Christian, Pierre-Alain, Andrée, Edith, Bayrem pour s’organiser au quotidien sur les grands dossiers et préparer la passation dans un bon esprit. Les élus communistes sont engagés. J’ai vu les autres forces politiques de gauche, les choses devraient bien se passer. Le travail continue dans un bon esprit en essayant d’éviter les bruits de couloir ou les ragots. Je resterai élu jusqu’en 2014.

Je vais faire une lettre aux habitants précédée d’une conférence de presse le mardi 5 mai avec Serge Truscello en prenant appui sur la consultation et annoncer le conseil municipal du 27 juin.

Michèle est suppléante du député. Nous avons l’habitude de travailler ensemble depuis 7 années sur les questions politiques et les dossiers de l’Assemblée nationale.

On ne choisit pas le confort, nous faisons le pari d’une tête nouvelle, issue d’une famille vénissiane.

Je partage, je m’engage sur le choix de Michèle Picard, avec Yolande et les élus communistes, au delà des avis, critiques, réserves, en faisant en sorte que tout se passe bien avec les communistes. Informer, expliquer en étant attentif aux traquenards, chausse-trappe politique qui ne vont pas manquer dans les semaines à venir.

On ne va pas chômer, on a besoin de tout le monde pour affronter l’adversité. J’ai confiance.

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