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La SECU appartient aux salariés, pas à Bercy !

Rencontre débat du PCF 69 à Vénissieux ce 6 décembre
Mardi 16 décembre 2025

La rencontre sur la sécurité sociale organisée par la fédération du Rhône du PCF se tenait à Vénissieux, salle Labourbe. Elle a été passionnante et utile pour tous ceux qui cherchent comment défendre cette SECU attaquée de toute part.

Deux introductions militantes pour le PCF et la CGT, les deux organisations au cœur de la création de cette sécurité sociale, qui rappellent le plus important quand les polémiques se multiplient sur le vote du projet de loi de finance de la sécurité sociale au parlement, la SECU n’appartient pas à l’état, mais aux salariés, et jusqu’à la réforme Juppé, son budget n’était jamais voté à l’assemblée ! C’est Rocard qui avait engagé son étatisation en créant la CSG, malheureusement défendue aujourd’hui par toute la gauche à l’exception des communistes…

Une présentation de Evelyne Ternand, économiste communiste qui éclaire qui montre toute l’efficacité de cette mise en commun de la santé, de la famille et de la retraite, financé non pas par des taxes ou des imports, mais directement en prélevant sur la valeur ajoutée des entreprises, donc avant que les actionnaires ne puissent verni mettre la main dessus ! C’est le principe fondateur attaqué pratiquement depuis les années 50, et qui tient encore le coup… la SECU, c’est plus que le budget de l’état, et les grands groupes privés de l’assurance, comme AXA, regarde ces milliards comme des charognards espérant pouvoir dépecer la bête…

La dernière intervention fait découvrir un regroupement mutualiste qui continue à faire vivre ces choix fondateurs quand presque toute la mutualité relève désormais du domaine des assurances… avec la marchandisation et la différenciation des niveaux de services rendus, le haut de gamme pour ceux qui peuvent payer, le minimum vital toujours remis en cause pour la majorité… et la charité pour les plus pauvres..

Nous publierons les deux dernières interventions dans un article séparé.

de gauche à droite, Marie-christine Burricand (PCF), Frédérique Gallien (fédération PCF69), Maud Millier (CGT), Evelyne Ternand (économiste PCF), Francis Balay (Alternatives mutualistes)

Introduction de Marie-Christine Burricand pour le PCF

Bonjour à tous et merci de votre présence pour cette rencontre organisée par la fédération du Rhône du PCF à l’occasion des 80 ans de la sécurité sociales !

C’est Maud Miller de l’ UD CGT69 et moi-même qui interviendront dans un premier temps, CGT et PCF, une force politique et une force syndicale, symboles de l’ engagement de la classe ouvrière et du peuple dans la Résistance quand le patronat a majoritairement collaboré et s’est disqualifié, sans oublier la place de l’URSS dans la victoire contre la nazisme et la concurrence alors exercée par le socialisme sur le capitalisme, deux forces donc préparant dans le CNR les jours heureux dont la sécu est un symbole.

Ambroize Croizat justement, était à la fois secrétaire général de la Fédération CGT de la Metallurgie et Membre du Comité central du PCF et député ; Déchu de son mandat et emprisonné d’ avril 1940 à avril 1943 à Maison Carrée en Algérie, Libéré en 1943 par les troupes alliées, il devient ministre du travail en 1945 et fonde la sécurité sociale par l’ordonnance du 4 octobre 1945 qui crée un régime général de protection sociale pour l’ensemble de la population couvrant la maladie, la vieillesse et la famille, financé par des cotisations prélevées sur la richesse. Trois lois viendront en 1964 poser le principe de l’élargissement de la sécu à l’ensemble de la population, étendre les allocations familiales à pratiquement toute la population, et intégreront la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles à la sécurité sociale.

Ambroise Croizat, disparu en 1951, a abattu un travail colossal dans un temps réduit. Il s’est heurté aux réticences des paysans et des professions non salariés (commerçants, professions libérales), aux mutuelles qui ne voulaient pas abandonner leur pactole. Il a pu s’appuyer sur la mobilisation des travailleurs et de leurs organisations politiques et syndicales ; La sécu c’est l’engagement des communistes au service des travailleurs dans l’appareil d’état et ce sont les militants, essentiellement CGT, qui font vivre en bas les premières caisses de sécurité sociale .

Nous sommes plusieurs ici à avoir eu la chance d’entendre Roger Pestourie avec son accent du sud-ouest, communiste historique de notre département , expliquer comment après avoir quitté sa ferme, appelé par le Parti à exercer des responsabilités dans la résistance, il avait créé la première caisse de sécurité sociale à Bron, transportant dans sa sacoche sur son vélo les cotisations en liquide permettant d’alimenter la caisse pour rembourser les assurés. C’est cette implication de la CGT et de ses militantes et militants, en lien avec le ministre Croizat qui a permis que la Sécurité Sociale soit en ordre de marche dès le premier juillet 46. Une expérience qui donne du courage face au parlementarisme fatigué qui envahit les écrans aujourd’hui et nourrit la délégation de pouvoir et le repli face aux chantiers que représentent la retrait à 60 ans à taux plein, la reconstruction de notre système de santé, la réindustrialisation du pays…..

Cela vaut la peine de rappeler cette phrase de Croizat à l’assemblée nationale : « L’organisation de la sécurité française, repose sur une règle fondamentale, qui est celle de la gestion des caisses par les intéressés eux mêmes. C’est là certainement l’innovation la plus profonde qui ait été apportée dans toute l’organisation nouvelle. Le plan français de Sécurité Sociale, en effet, à la différence de la plupart des plans étrangers, est inspiré du souci de confier à la masse des travailleurs, à la masse des intéressés la gestion de leur propre institution, de manière que la sécurité sociale soit le fait non d’une tutelle paternaliste ou étatiste, mais de l’effort conscient des bénéficiaires eux-mêmes. (…) »

Comment mieux parler de l’apport original des communistes qui perdurent encore aujourd’hui dans la société française.

La sécurité sociale repose sur trois principes ;

  • Chacun reçoit selon ses besoins et contribue selon ses moyens,
  • le financement par cotisation sur le salaire brut est pris directement sur les profits,
  • et puisqu’elle est financée par la mise en commun d’une partie de la valeur ajoutée par le travail des salariés, elle est gérée légitimement par les salariés.

IL est facile de comprendre que le patronat n’acceptera jamais cette redistribution en quelque sorte et qu’il mènera au travers de gouvernements successifs une bataille acharnée contre cette réforme majeure qui laisse entrevoir ce que pourrait être une société libérée du capital.

Je ne doute pas que nos amis et camarades vont intervenir sur des points aussi essentiels que les financements de la sécu et l’évolution de ses modes de gestion. Chacun comprend que le capital veut réduire tant ce qui reste de la cotisation prise sur le profit, que la part de la dépense publique consacrée à la santé, substituer a la retraite par cotisation la retraite à points, ETC, Etc,Faut que cela rapporte.

C’est pourquoi, il transforme la santé en une marchandise. Le système assurantiel s’est imposé à la plupart des mutuelles, d’où le succès des mutuelles communales. Vive la tarification à l’acte, les dépassements d’honoraires, l’utilisation des espoirs crées par les neurosciences pour passer de la psychiatrie du sujet à la psychiatrie du médoc. Sans compter le juteux vieillissement des populations qui rapportent à de riches structures privées comme Korian par exemple, et va régler le problèmes des droits d’héritages puis qu’il nous faudra bien tous vendre nos appartements et pavillons dûment remboursés à crédits, donc ayant déjà beaucoup rapportés aux banques et financiers, pour payer les Ehpad qui accueilleront nos trop vieux jours. Et pour les locataires et les plus modestes, l’aide sociale payée directement pas les collectivités locales donc le contribuable ; Qui dit mieux ?

Je terminerai en rappelant que la part des cotisations dans le financement de la Sécurité Sociale qui était au départ de 80% a été réduite de 40% en 40 ans et la part « employeurs » qui était d’environ 50% est devenue minoritaire, elle ne représente plus que 20% actuellement des soins prescrits.

Et rappeler trois mesures essentielles :

  • le100 % sécu et le développement des services publics de santé,
  • le droit à la retraite pleine et entière à 60 ans,
  • l’exigence d’une politique de soutien a la famille, assurant que les familles avec enfants aient le même niveau de vie que les couples sans enfants à salaires identiques et sortant tous les enfants de la pauvreté.

Introduction de Maud Millier pour la CGT

Issue du programme du CNR, elle apparaît en 1945, dans un pays dévasté, comme un rempart et une conquête de la marche rouge contre la peste brune.

La CGT est pleinement engagée dans le combat pour le progrès social afin de faire reculer la misère, terreau fertile pour l’extrême droite. Nous avons, comme vous le savez et à vos côtés, été mobilisés le 2 décembre encore, contre les mesures d’austérité budgétaire, qui profitent aux plus riches et au grand patronat, au détriment l’ensemble des populations, des travailleuses, travailleurs, retraités et privés d’emplois.

Développer les solidarités, sur des valeurs partagées, par reconstruction des servie publics et des socles qui fondent notre démocratie sont essentielles pour notre avenir collectif. Mener la bataille de la répartition des richesses, par la réflexion économique et la lutte revendicative est directement un remède au défaitisme et à l’extrême droite.

Un an après l’anniversaire du conseil national de la résistance, et alors que nous fêtons ce soir les 80 ans de notre sécurité sociale, nous ne pouvons que constater que les gouvernements successifs n’ont cessé de remettre en cause les conquis sociaux avec entre autres chose, la casse de la sécurité sociale.

Cette casse traduit une volonté de la part du gouvernement d’en finir avec les conquis de 1945 et de réaliser un changement de système avec la mise en œuvre d’un nouveau modèle de protection sociale au rabais, au service du capital et du patronat.

A l’opposé, la CGT tient à rappeler que la sécurité sociale porte avant toute chose une logique de réponse aux besoins en fonction des moyens de chacun, universelle et financée exclusivement par la cotisation sociale, le salaire socialisé.

Pour la CGT, seule la suppression des lois de financement et le rétablissement de la gestion de la sécurité sociale par les travailleuses et travailleurs permettront le déploiement d’une démocratie sociale capable de concevoir une réponse à la hauteur des besoins de ceux-ci.

La poursuite de la logique austéritaire pérennise une situation de pénurie et de non-réponse aux besoins qui entraine des conséquences dramatiques.

Alors certes, la Loi de Financement de la Sécurité Sociale en tant qu’outil législatif et technique de mise au pas budgétaire de la sécurité sociale selon les objectifs politiques économiques du gouvernement, peut sembler éloigner des préoccupations quotidiennes. Pourtant cette loi détermine nos droits du quotidien. La sécurité sociale est belle et bien l’affaire de toutes et tous. Si la sécurité sociale est aujourd’hui en partie sous le contrôle de l’état, il est importan de marteler qu’elle est avant tout, une institution des travailleurs, à leur services e-construite par eux. Il est donc de notre responsabilité de faire vivre encore aujourd’hui l’ensemble de ces principes par des moyens à sa disposition, et cela malgré les attaques et le recul de la démocratie sociale.

Pour sortir de ce contrôle purement politique et budgétaire de l’état sur la sécurité sociale, seule la revendication d’une sécurité sociale intégrale, gérée de manière autonome par les travailleurs, tant financièrement que politiquement, et financée par la-cotisation sociale peut garantir aux assurés sociaux d’être protégés à la hauteur de leurs besoins.

La sécurité sociale doit s’appuyer sur la solidarité et l’universalité. Elle doit avoir pour objectif de répondre aux besoins des personnes quel que soit leur âge, leur situation financière ou professionnelle, leur situation familiale et leur situation f.ace à la maladie et la dépendance. La CGT porte que soient intégrés les nouveaux besoins non encore couverts et qui peuvent l’être aujourd’hui au regard des avancées médicales.

C’est le principe fondateur de la sécurité sociale : une évolution permanente, permettant de donner à chacun un pied d’égalité, de recevoir le soin adapté et le moins invalidant possible par le biais de nouvelles technologies de soins. Surtout ne pas laisser cela à la seule disposition de quelques nantis. La sécurité sociale doit leur garantir une vie pleine et heureuse sans crainte de la maladie ou de dégradation sociale, permettant l’égalité des chances pour tous. Aujourd’hui comme hier, la Sécurité Sociale doit préserver chacun de la peur du lendemain. Pour cela elle doit permettre le développement d’un système de santé de qualité accessible à toutes et tous prenant en charge la totalité des besoins.

La santé est la préoccupation première des citoyens et citoyennes. Lors de la dernière présentation mensuelle des dépenses de santé, la CGT a interpellé le gouvernement Lecornu sur les orientations budgétaires de politique de santé. En effet, les priorités affichées par le gouvernement- recherche d’économies et transfert de charges vers les patients - aggravera inexorablement les inégalités d’accès aux soins et de fragilisera le système solidaire del’Assurance maladie.

Pour la CGT, la question n’est pas de réduire les dépenses, mais de mieux les orienter vers les besoins réels de la population.

Alors que nous fêtons l’anniversaire de la Sécurité Sociale, nous nous devons de montrer combien cette grande dame née d’une idée révolutionnaire, doit avoir toute notre attention.

80 ans que chacune et chacun vit cette conquête sociale dans son quotidien. Notre volonté collective de défendre un socle commun est la boussole c gouvernement qui organise en toute conscience la paupérisation, et con boulevard à l’extrême droite. Ne cédons surtout pas au fatalisme ! Rien n’e : l’avance. L’histoire du mouvement social l’a prouvé : il est au centre du jeu pc de nouveaux jours heureux !

Un champ de possible nous est offert, à nous de construire notre avenir et inscrire dans un cercle vertueux de progrès social. Soyons assurés mes camarades que ce que nos ainés sont arrivés à construire 1 France ravagée par la seconde guerre mondiale, nous arriverons à l’imposer-i pour nous et les générations à venir. Pour cela renforcement, organisé mobilisations seront indispensable.

Dans le chaos actuel, nous devons développer un optimiste modeste, r organisé et déterminé. C’est cet optimisme construit, qui sera notre rempa l’extrême droite et au néo libéralisme.

Vive la Sécurité Sociale et vive la lutte !

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