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Le nucléaire dans le Progrès… Mensonges pour en finir avec le service public !

Lundi 5 février 2018

Sur l’Article du Progrès aujourd’hui «  Quand le nucléaire a du plomb dans l’atome ». Aujourd’hui lundi 5 février. Plusieurs informations dans l’article sont complétement erronées, voir mensongères. Ce n’est plus de l’information mais de la manipulation, avec un seul but en filigrane, la remise en cause du service public national avec sa péréquation tarifaire et le tarif réglementé.

L’auteur affirme «  Comme dans d’autres secteurs économiques, le modèle des grosses unités de production, qui nécessitent des transports d’énergie sur des centaines de kilomètres, pour être distribuée aux usagers, est largement remis en cause »

Voilà , c’est dit ! La fin du service public national est bien l’objectif avec la création de gestionnaires de réseau local qui seront peut-être au mieux public (en régie) mais avec certainement des délégations de service public à des entreprises privées comme l’eau, plus de prix national ni de péréquation. Le marché de l’électricité ouvert complètement au business.

On nous parle de petite unité, évidement, le retour sur investissement est plus rapide. On verra fleurir des centrales au Gaz, ou bio gaz, celles-ci ont la particularité d’avoir un investissement relativement peu élevé avec une construction rapide. Mais si on va vers des autonomies complètes de territoire comme le préconise le 4éme paquet énergétique Européen, le risque de délestage sera grand à la moindre avarie ou manque de vent ou autre. Demain la question du gaz et sa provenance sera d’actualité même en France, le gaz de schiste reviendra d’actualité. Actuellement l’Allemagne, grand modèle de l’écologie, continue ses recherches sur le sujet et n’exclue pas d’exploiter cette filière. Elle fera le nécessaire pour faire bouger l’Europe sur ce sujet. Et tout cela nous est vendu sous couvert de l’écologie et de l’environnement !

Un constat actuel

Le ministère de la Transition écologique et solidaire a publié, ce lundi 21 janvier 2018, le premier bilan provisoire d’émission de gaz à effet de serre par la France en 2016.

Émissions de gaz à effet de serre : la France a raté ses objectifs en 2016, + 3,6% soit 463 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Le bâtiment et les transports apparaissent comme les principaux acteurs de cette hausse.

Pour le ministère, ce + 3,6% s’explique essentiellement par des éléments conjoncturels, comme le faible prix des produits pétroliers « qui incite à la consommation », et l’indisponibilité de certaines centrales nucléaires « qui a provoqué un recours accru aux centrales » fonctionnant à base d’énergies fossiles comme le charbon ou le gaz, selon le document mis en ligne par le ministère.

Le nucléaire n’a pas assez produit, d’où l’augmentation de la production des centrales au gaz. En 2016, la production totale d’électricité en France atteint 531,3 TWh, soit une diminution de près de 3% par rapport à 2015. Avec une baisse de la production d’électricité nucléaire de -7,9%. La filière gaz a vu sa production fortement augmenter (+60,8%).

A noter, la production éolienne est en légère baisse de -1,8% par rapport à l’année précédente, malgré l’augmentation du parc installé (+8%) , la production éolienne a été pénalisée par des conditions météorologiques moins favorables durant la fin d’année.

Voilà la dure réalité. Moins de production nucléaire, plus de production avec des centrales au gaz ! Les conséquences sur le bilan Carbone n’est pas neutre.

Le journaliste du progrès enfonce le clou des contres vérités en affirmant «  Et pendant que la France prend de plus en plus de retard sur les nouvelles énergies, le mouvement s’accélères ailleurs, le Brésil, la Chine, l’Allemagne, l’Inde, le Japon, le Mexique, les Pays Bas, l’Espagne , et le Royaume Uni produisent tous plus d’électricité d’origine renouvelable que nucléaire ». La réalité : ces pays produisent majoritairement leur électricité avec des énergies fossiles et ont un bilan d’émission de CO2 par kwh catastrophique. La seule exception est le Brésil mais lui produit à plus de 61% sont électricité par l’hydraulique. Les pays qui émettent moins de CO2 par habitant qu’un Français sont les pays en voie de développement, et ont une consommation par habitant 2 à 3 fois moins qu’un Français.

La question du mix énergétique pour répondre aux enjeux de l’accès à l’énergie pour tous, pour lutter contre la pauvreté dans ce monde de 7,3 milliards d’humain, et répondre en même temps aux enjeux climatiques, ne se fera pas dans la marchandisation de l’électricité et les privatisations du secteur. Le capitalisme n’a pas vocation à répondre aux besoins des humains mais de réaliser des profits et rémunérer ces actionnaires.

Sur le mix, aussi bien l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans leur prévisions et scénarios affirment que nous ne répondra pas aux enjeux du réchauffement climatique et à l’accès à l’énergie pour tous sans une production nucléaire.

Quoi que l’on dise, les même pays cités par le journaliste ont tous un programme sur la construction du nucléaire, à part l’Allemagne et le Japon. Les Etats-Unis non cités dans cet article, vont eux développer les centrales à gaz avec leurs gaz de schiste. Et font le forcing pour le développement dans le monde de centrale à gaz.

Il est urgent que l’accès à l’énergie soit reconnu comme un droit fondamental pour le développement humain.

Pour compléter mes affirmations ci-dessous un tableau reprenant la situation des pays cités.

PRODUCTION ELECTRICITE 2015 Thermique fossile Thermique fossile Thermique fossile 2014 / BANQUE MONDIALE 2014 / BANQUE MONDIALE 2104 AIE
TWH % éolien % solaire % TOTAL % charbon % gaz « % fioul » % hydro % nucléaire % biomasse « Tonne CO2/Hab » « kwh/Hab » « g CO2/kwh »
France 568 3,7 1,3 6 1,6 3,9 0,6 10,5 77 1,4 4,6 6938 69
Allemagne 647 12,2 5,7 53,6 40,3 12,4 0,9 3,3 14,2 8,9 8,9 7035 475
Brésil 581 3,7 0,1 23,4 4,7 13,7 5 61,8 2,5 8,4 2,6 2601 98
Chine 5860 3,2 0,8 72,8 70,1 2,5 0,2 19 2,9 1,1 7,5 3927 734
Inde 1383 3,1 0,4 81,9 75,3 4,9 1,7 10 2,7 1,9 1,7 806 926
Japon 1041 0,5 3,4 82,2 33 39,4 9,8 8,8 0,9 4 9,5 7820 551
Mexique 311 2,8 0,08 80,9 10,9 59,9 10,1 9,9 3,7 0,6 3,9 2090 453
Pays Bas 103,45 5,6 0,8 83 31,3 49,8 1,8 0,1 4 6,4 9,9 6713 441
Espagne 281 17,6 2,9 43,6 18,7 18,7 6,1 11,2 20,4 1,8 5 5356 305
Royaume Uni 339 11,9 2,2 52,1 9,00 % 42,6 0,5 2,7 20,7 9,7 6,5 5130 479
MONDE 24255 3,4 1 66,9 39,3 22,9 4,1 16 10,6 3,7 5 3104 525
U.E 3214 9,3 3,1 41 26,4 14,3 1,1 12,7 24 6,4 5909 350

Source AEI 2015, banque mondiale 2014 .

L’exemple du Japon est significatif

Après Fukushima, la demande d’électricité a diminué de 9,3 % en 5 ans (-5,7 % en 2011 et -3,8 % de 2011 à 2015), et le secteur électrique a compensé l’arrêt du nucléaire par une augmentation massive de sa production à base de combustibles fossiles : +17,5 % de 2010 à 2015, dont +11 % pour le charbon, +2,4 % pour le fioul et +29 % pour le gaz.

Dans une première phase en 2011, les centrales au charbon étant déjà presque saturées, il a dû recourir aux vieilles centrales au fioul ou au pétrole brut (+66 % en 2011), peu utilisées habituellement à cause de leur coût marginal élevé. Les conséquences sont une production avec des centrales thermiques fossiles à plus de 82%.

Voilà un rapide commentaire, je vous invite à lire un livre fort intéressant sur le sujet de notre camarade Amar Bellal «  Environnement et énergie, comprendre pour débattre et agir ». En attendant le mien sur le «  droit à l’énergie pour tous un droit fondamental »

Fraternellement Gilles pereyron

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