Plus de 150 participant-e-s venant de 26 départements, de nombreux excusé-e-s pour des raisons diverses [1] au moins par sa participation le rendez vous de Vénissieux a déjà été une réussite ce qui n’était pas gagné d’avance et c’est le premier motif de satisfaction au sortir de cette rencontre.
Le deuxième motif, comme l’ont souligné plusieurs intervenant-e-s c’est qu’il y a eu par le passé plusieurs tentatives de réunir les communistes dispersées par l’évolution du PCF et les années de gauche plurielle sans qu’elles aient les suites espérées. Cette fois, au sortir de cette rencontre, des décisions précises sont prises, une coordination nationale est mise en place, des axes de travail et de combats sont tracés [2]. Cela se verra dans les prochains jours et dès la fête de l’Huma où plusieurs stands [3] et des militants de toute la France dans de nombreux autres, diffuseront les textes et initiatives adoptés à Vénissieux et qui seront rendus public prochainement.
Enfin, sans doute l’expérience aidant, la diversité des communistes et des groupes s’en réclamant n’a pas été vécue comme un obstacle insurmontable mais comme une réalité qui nous appelle à approfondir la réflexion sur les repères auxquels nous nous référons et qui sont pour certains à (re)découvrir ensemble. D’où une grande sérénité des débats.
Il est évidemment impossible en quelques lignes de faire un compte rendu complet des débats qui se sont tenus [4] Quelques éléments cependant :
un vendredi soir internationaliste
Le vendredi soir fut consacré aux questions internationales avec le double constat largement partagé : aggravation de la violence impérialiste et de la domination capitaliste sur toute la planète et montée des résistances à cet impérialisme, espoir et intérêt suscité par ce qui se passe en Amérique du sud, réorganisation et renaissance du mouvement international de lutte de classes [5] et du mouvement communiste international. Concernant ce dernier les divergences du PCF avec celui-ci font que la France est de plus en plus souvent absente des expressions internationales [6]. A l’évidence une coordination internationale est nécessaire.
Le débat a mis en lumière plusieurs défis à relever pour les communistes
- comment lier dans la lutte révolutionnaire la nation et l’internationalisme ?
- que représente la montée du fait religieux ? Quelles relations avec les mouvements religieux ?
- quelles sont les formes actuelles de domination impérialiste, de la guerre aux accords régionaux de coopération ? Quelle est la nature de l’ONU, de l’UE, de la banque mondiale…
- comment prendre en compte la renaissance d’organisations internationales de lutte (mouvements des femmes, FSM, mouvements des non alignés…)
- quel développement pour la planète et nos pays ? Quel rôle pour la Chine, comment sortir des « donneurs de leçons de développement durable » et lutter contre le développement inégal. Quelle réponse l’hémorragie de l’esclavage pour l’afrique…
Un samedi de rencontre communiste

La discussion du samedi a été découpée en trois temps
- le samedi matin, le témoignage des villes/départements présents sur les forces communistes, la capacité à résister aux pressions pour faire partir les militants communistes, l’espoir et les craintes sur l’avenir du parti… La plupart des interventions soulignent la détermination des directions du PCF pour aller vers la création d’un nouveau parti en rupture avec ce qu’a représenté le PCF, et donc avec les militants qui veulent rester communiste, ce beaucoup caractérisent comme un projet de liquidation du parti.
- en début d’après-midi, une discussion générale sur les points forts qui nous rassemblent : la nécessité de se battre dans les luttes et la perspective pour une réelle souveraineté populaire, et donc le refus de toute constitution européenne, la dénonciation des mythes de l’Europe sociale, le refus de donner à la question des alliances la primauté sur les combats à mener, sur la nécessité d’un parti révolutionnaire dont le fonctionnement ne soit pas calqué sur les institutions, l’importance que ce parti soit à l’image de la classe ouvrière (au sens le plus large) de notre temps dans toute sa diversité, à l’image d’un peuple depuis toujours nourri des migrations de toute la planète, un parti des entreprises et des quartiers… et donc évidemment, lié à cela, le refus de la liquidation des idéaux et du patrimoine communistes français. La plupart de ces questions n’ont pas de réponses faciles, les déclarations ne remplacent pas la confrontation théorique et pratique : quelle forme d’organisation, quel parti, quelles front de lutte au niveau national et international… De nombreuses analyses utiles existent, sur le mouvement du capital, les confrontations entre impérialismes, les luttes de classes, les rapports de force dans l’entreprise, les représentations idéologiques, la place des médias… mais le travail collectif pour en construire une cohérence tournée vers la pratique et le rassemblement des communistes est devant nous…
- en fin d’après-midi, la discussion du texte de la déclaration commune qui a fait l’objet de nombreux amendements à partir d’un projet élaboré en commission par les signataires de l’appel à la rencontre.
des décisions d’organisation et d’action
C’est avec cette richesse là qu’en fin de journée a été décidé, en conclusion de la déclaration commune, de mettre en place une coordination nationale régulière, de programmer une nouvelle rencontre pour la fin octobre à Paris afin de concrétiser les décisions prises et de préparer une rencontre internationale au printemps prochain.
Une journée qui marque donc une nouvelle étape et qu’il va falloir maintenant, chacun à sa manière et avec sa réalité, faire vivre dans les départements sans attendre que le soufflé ne retombe.
Une journée qui comme elle y invitait a participé à reconstruire l’espoir.
voir aussi les sites qui font connaitre cette rencontre
- rougemidi
- vive le PCF
- liste à compléter…
Voici des photos de la journée
la rencontre du vendredi soir
la journée du samedi




le bar et les chansons !



et un grand merci aux camarades organisateurs…
(derrière Charles !) et à vrai dire, le camarade andré sur la gauche, ancien soyeux de la Croix-Rousse a contribué principalement pour les chansons avec bien entendu… celle des canuts !
