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Sur la question du yuan, la Chine nous mettra échec et mat

lu de Isabelle Mouilleseaux sur chronique-agora.com
Samedi 17 avril 2010

Souvent, c’est en lisant la presse économique sérieuse, qui n’a bien évidemment rien de marxiste, mais qui parle des faits, qu’on peut comprendre les contradictions entre capitalistes…

Le site d’où est extrait cet article est intéressant, car il dénonce sans fioritures les mensonges du discours politique dominant, et fournit beaucoup d’éléments précis et factuels pour le vérifier, comme expliquer par l’exemple comment une toute petite minorité gagne dans la crise…

Vous avez sûrement déjà remarqué que lorsqu’une économie subit une récession, un krach ou un désastre financier, il y a toujours un petit groupe de privilégiés à qui cela profite…

Cette minorité gagne alors énormément d’argent, parfois même plus vite qu’au cours de toute une vie :

  • En pariant sur l’effondrement des prêts immobiliers, les génies de l’investissement aux commandes du fonds Paulson ont réalisé une performance de 551% sur 10 mois…
  • Mieux encore, les financiers du fonds commun de Hayman Capital et de Corriente Advisors ont enregistré une performance de 526,5% en un mois en jouant la crise du subprime à la baisse.
  • Chez Lahde Capital, les gérants ont réussi l’exploit d’accumuler 1 000% de plus-values — un record absolu — cela revient à ajouter un zéro à l’investissement de départ !
  • Enfin en juillet 2008, en plein décrochage du CAC 40, quelques privilégiés qui détenaient un produit boursier bien particulier ont vu leur position passer de 0,30 euros le 15 juillet à plus de 4,71 euros le 24 juillet, soit +1 470% en 9 jours !
  • Et la liste continue…

Leur analyse des rapports avec la Chine est donc intéressante…

â–ª L’homme est une bête politique

Quel est le propre de l’homme ? Je répondrais volontiers : « les jeux politiques ».

Les jeux politiques sont partout. Dans les affaires, au sein des entreprises, dans les plus hautes instances politiques et monétaires. C’est un fait.

â–ª Semblants, hypocrisie, jeux de pouvoir…

On en joue, use et abuse. Ces jeux m’exaspèrent… Trop franche et directe sans doute. Ce qui n’est pas sans inconvénient dans le monde dans lequel nous vivons.

Un « jeu politique » se déroule à l’échelle planétaire : la question de la réévalution du yuan. Chacun avance ses pions sur l’échiquier. Les Occidentaux frappent fort. Mais surtout n’écoutez pas nos politiques. Car celui qui mettra l’autre échec et mat, sera la Chine, assurément.

Voici pourquoi.

â–ª Le yuan, encore un bouc émissaire bien pratique

Que nous disent les politiques depuis des mois ? D’Obama à Sarkozy ? De Trichet à Bernanke ?

La monnaie chinoise (le yuan) est sous-évaluée de 40%. Tous les maux dont souffre la planète économie viennent de là .

On nous explique que la Chine manipule sa monnaie, la sous-évalue délibérément. Pour être plus compétitive.

A cause d’elle, nous sommes moins compétitifs. A cause d’elle, nos industries partent en Chine et nos ouvriers se retrouvent au chômage. A cause d’elle, nos échanges commerciaux sont déséquilibrés. Avec des excédents record en Chine et des déficits abyssaux chez nous.

â–ª Désindustrialisation ? Chômage ? Manque de compétitivité de nos entreprises ? Ce n’est pas moi c’est lui…

C’est toujours très pratique quand on est politique de pouvoir expliquer : « ce n’est pas de ma faute, c’est lui ».

Alors nos politiques tapent du poing sur la table, s’agitent, brassent de l’air, froncent les sourcils, envoient des délégations, réprimandent, deviennent même menaçants vis-à -vis de la Chine. Cette méchante Chine qui nous fait tant de mal avec son yuan sous-évalué…

Face à eux, les Chinois restent de marbre. Préparant dans l’ombre leur attaque. Ils ont tout compris.

â–ª Un bon « brouillage médiatique » permet d’éviter d’avoir à traiter les vrais problèmes

Nos chers politiques savent capter les opinions de leurs concitoyens et surfer sur la vague. Mais ce n’est pas en brossant le concitoyen dans le sens du poil qu’on va sortir nos pays du marasme… Il faut avoir du courage politique. Et ils en sont fort peu dotés.

Cette « attitude médiatique » vis-à -vis du yuan est un petit jeu très pratique pour nos politiques occidentaux qui n’ont en attendant pas besoin de se poser les vraies questions, à savoir : comment se réformer, se restructurer en profondeur, pour redevenir compétitif sur la scène internationale. En cela, le « brouillage médiatique » permet d’éviter d’avoir à traiter les vrais problèmes.

Dès demain, nous changerons d’angle. Vous allez voir, l’expérience en vaut la peine. Vous allez radicalement changer d’opinion sur la question du yuan… Vendredi 16 Avril 2010

â–ª Les pays occidentaux font pression sur la Chine pour qu’elle réévalue le yuan, avons-nous vu hier… mais est-ce vraiment une si bonne idée ?

â–ª Réévaluer le yuan, c’est assommer le consommateur occidental

Partons du principe que la Chine accède aux revendications politiques pressentes des Occidentaux. Elle réévalue son yuan de 40%. Que va-t-il se passer ?

Pas de chance pour nous, nous allons devoir payer 40% plus cher toutes nos emplettes en provenance de la Chine. Et Dieu sait que nous importons ! Inutile de vous dire que notre petit pouvoir d’achat va en prendre un sacré coup. Nous allons mécaniquement nous appauvrir.

Quand on sait que la consommation FAIT la croissance (70% du PIB), aussi bien en France qu’aux Etats-Unis, il y a de quoi s’inquiéter. N’oubliez pas que la consommation doit prendre le relai des plans de relance dans les prochains mois. Si elle n’est pas au rendez-vous, direction le « W » !

Réévaluation du yuan = appauvrissement du consommateur occidental.

Et ne me dites pas que ce qui est produit en Chine peut l’être chez nous. Même en cas de réévaluation massive, cela coûtera toujours moins cher de produire en Chine que chez nous. C’est un faux argument.

â–ª Qui financera la dette américaine ?

Je vous en parle souvent dans ces colonnes. La Chine, depuis des années, finance le train de vie des Américains qui vivent très largement au-dessus de leurs moyens.

Pour financer leurs frasques, ils émettent de la dette. Et ce sont les Chinois qui l’achètent. Facile ! Ils sont assis sur un gigantesque tas de dollars. Des dollars qui s’accumulent du fait d’excédents commerciaux structurels de la Chine sur les Etats-Unis.

Une réévaluation du yuan conduirait à faire fondre ses réserves de change en dollars. Et si la Chine n’a plus de dollars à placer, qui achètera les T-bonds qui financent le train de vie des Américains ?

La conséquence serait immédiate : envolée assurée des taux long aux Etats-Unis. Ce qui fera des ravages sur la croissance économique. Direction le W…

â–ª Si le yuan réévalue, j’ai un rêve : celui d’être chinoise

Car d’un coup de baguette magique tous mes actifs prendraient fortement de la valeur en dollars, euros, yens… Mon pouvoir d’achat exploserait. Je prendrais alors l’avion et irais vider les boutiques de luxe sur les Champs-Elysées et la Cinquième Avenue.

Et si j’étais entrepreneur chinois ? Un bonheur ! Je rachèterais pour une « bouchée de pain » tous mes concurrents américains et français…

Et si j’étais gouvernement chinois ? Je doublerais la mise quant à ma stratégie de sécurisation des approvisionnements en matières premières. Rachetant à tour de bras, mines et gisements…

Réévaluation du yuan = hold-up assuré de la Chine sur les actifs clés.

â–ª Vous avez toujours envie que la Chine réévalue son yuan ?

Je vous sens dubitatif… Maintenant, vous savez que vous avez probablement plus à y perdre qu’à y gagner sur le long terme. Les Chinois le savent eux aussi.

Vous savez aussi que nos politiques vous embrouillent. Pour des raisons purement électorales, de baromètre d’opinions et de manque de courage politique.

â–ª Ils le feront, et nous serons mat

Nos amis chinois doivent rires aux larmes derrière le rideau. Pour les connaître un peu, il ne fait pour moi aucun doute qu’ils réévalueront. Mais ils le feront par surprise, quand personne ne s’y attendra. Comme toujours.

Et ceux qui riront jaune seront alors les Occidentaux… mais il sera trop tard. Ils seront échec. Et mat.

Voir en ligne : sur le site chronique-agora

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