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Un scandale : la béatification de Pie XII

Vendredi 1er janvier 2010

Eugénio Pacelli est la vedette d’un ouvrage très bien documenté de Annie-Lacroix – Rize

" le Vatican, l’Europe et le Reich, de la première guerre mondiale à la guerre froide, 1914-1955"

Tiré intégralement d’un article publié par Golias, n° 47 mai 1996 , écrit par Annie-Lacroix-Rize. Cette historienne a fait un travail remarquable, documents à l’appui.

Je la remercie ainsi que Antoine Casanova, historien et directeur de la revue " La pensée" ( publié par l’Humanité le 24 décembre 2009).

" Nonce à Munich ( 1917) puis auprès du Reich ( 1919) seul représentant du pape en Allemagne, cardinal secrétaire d’Etat de Berlin ( 1929-1930) Pacelli était pangermaniste jusqu’à l’obsession antisémite de ce courant idéologique.

Il a promu à la pourpre tout l’épiscopat allemand et autrichien, épiscopat qui contribua à l’essor du nazisme. Il s’agissait de sauver la Hongrie blanche et catholique et de lutter contre les bolcheviques. Il fallut donc imposer l’équation juifs = rouges.

Pacelli nomma Gröber archevêque à Fribourg. Celui-ci fut surnommé l’évêque brun. Il passa du soutien au nazisme au nazisme pur et dur. Il publia un« manuel des questions religieuses du temps présent » l’année des lois de Nuremberg.

« L’apport d’un sang étranger représentera toujours un risque pour une nationalité. On ne peut donc refuser à aucun peuple le droit de maintenir sans perturbation sa vieille souche raciale » Différents articles suivent, sur le bolchevisme, sur le juif Karl Marx, contre « les juifs assassins de Jésus et animés d’une haine meurtrière »

Des prélats au sercice du Reich

Ensuite, il y eut Mgr Hudal recteur de Santa Maria dell’Anima ( église nationale d’ Autriche et d’Allemagne ) , responsable de l’exfiltration de nazis notoires depuis 1944. Il était le protégé de Innitzer, cardinal évêque de Vienne qui oeuvra pour l’Anschluss et la liquidation de la Tchécoslovaquie. Hudal fut nommé chef de la communauté catholique allemande de Rome et conseiller du Saint Office. Il multiplia les conférences en Italie et en Allemagne devant diplomates et dignitaires nazis :

« En cette heure marquée au sceau du destin, tous les catholiques allemands vivant à l’étranger saluent l’avènement du nouveau Reich, dont la philosophie s’accorde tant aux valeurs nationales qu’aux valeurs chrétiennes »

Hudal, toujours lui, publie en 1936, un livre exaltant le nazisme et son œuvre antisémite : « les bases du national-socialisme » livre pour lequel il reçut « l’insigne d’or du parti ». Il reçut aussi des louanges pour son action en faveur « d’une grande Allemagne »

Ainsi fut préparé, avec le concours de l’Eglise catholique d’Allemagne et d’Autriche ( L’Autriche annexée par Hitler ) le projet du führer d’une grande Allemagne, avant l’offensive contre les Balkans.

Dés 1933, Eugénio Pacelli avait lui-même signé un concordat avec Hitler.

Massacres et persécutions dans tous les pays de l’Est

Des massacres contre les juifs dans tous les pays de l’Est, je ne retiendrai que celles qui eurent lieu en Croatie. Ce qu’il faut savoir, c’est que cette purification ethnique frappa les juifs mais aussi les Serbes orthodoxes. Là , les persécutions sont connues ( fonds d’Etat yougoslave) : 600 000 Serbes furent massacrés, destruction de tout ce qui était serbe, monastères, pillage de biens juifs et orthodoxes !

Pie XII soutint jusqu’à sa chute le régime oustachi, la sinistre armée du régime fasciste croate ! Il y avait, avec les oustachis, des musulmans ( nous reviendrons sur cette participation dans un prochain article ).

Pie XII n’ignora rien des crimes des oustachis (photo de l’archevêque Stepinac faisant le salut oustachi )

L’Eglise a assumé les mêmes responsabilités en Russie occupée

La division SS Galicia formée en 42-43 : ses combattants furent recrutés dans la police des Etats baltes, en Biélorussie et en Ukraine. Les bourreaux étaient escortés par… des clercs ! A Lvov ( Ukraine ) c’est 6 000 juifs qui furent massacrés ( témoin Simon Wiesenthal). Le massacre fut interrompu par la sonnerie des cloches de l’église :

« Suffit pour ce soir ! C’est l’heure de la messe » cria une voix.

Dés 1939, Pie XII savait tout des crimes des Allemands et de leurs supplétifs, soutenus par des clercs.

L’Eglise soutint le régime de Mussolini

Le 16 Octobre 1945, 1259 juifs de Rome sont déportés. Ils passent sous les fenêtres de Pie XII . Le pape n’a pas bougé !

Non seulement il n’ignorait rien ( le Vatican était la meilleure agence de renseignements de l’époque) mais il a laissé faire et il s’est tu .

Pire encore, avec la collaboration de nombreux prélats, il va organiser le sauvetage des bourreaux ( comme Touvier ) et bien d’autres ! Il va soutenir, à la fin de la guerre, les prélats catholiques inquiétés par les gouvernements qui leur demandent des comptes.

  • Le Vatican persiste à conserver secrète une grande partie de ses archives.
  • Le Vatican a réintégré des évêques négationnistes et intégristes.
  • L’archevêque Stépinac a été béatifié. ( il faisait chanter des te Deum en l’honneur d’Ante Pavelic, le chef des fascistes croates )
  • Le Vatican s’oppose aux poursuites judiciaires sur l’or nazi entreposé dans sa banque.
  • Le 12 Mai 1985, Le Pen a été reçu par Jean-Paul II.

La liste n’est pas exhaustive. Nous avons en France même, une collusion certaine entre le gouvernement Sarkozy et l’Eglise catholique, le chanoine de Latran ayant décrété que l’instituteur ne remplacerait jamais le curé, on peut craindre un retour en force des crucifix et des cours de religion … à l’école !

C’est pourquoi la béatification de Pie XII est un scandale et il faut la dénoncer

Mais si on dénonce la politique de Pie XII pendant la guerre de 39-45, il faut AUSSI parler des pays musulmans et de la collaboration de certains dignitaires avec le régime nazi . Ce sont les pays musulmans eux-mêmes qui devraient faire la lumière sur cette période ? Force est de constater qu’ils ne parlent guère de cette période.

Ce sera l’objet d’un prochain article.

Mireille Popelin

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