Intervention du groupe communiste
Monsieur le Président, chers Collègues,
Pour avoir, ici même, évoqué plusieurs fois la situation des salariés de l’entreprise VENINOV, nous ne pouvons que nous féliciter de la délibération qui nous est proposée.
En effet, après de longs mois d’actions, les salariés de cette entreprise ont décidé de maintenir en état de fonctionnement l’outil de travail et, cela, depuis cet été : donc, après la liquidation et l’arrêt de toute fabrication. Ils bénéficient de larges soutiens et en particulier de la ville de Vénissieux, avec l’aide matérielle que cela suppose : ce qui est bien normal ! Comme j’ai déjà pu l’indiquer, sans ces luttes, le problème serait clos et nous ne parlerions pas d’éventuelle reprise comme aujourd’hui : merci donc à ceux qui luttent* pour le maintien de l’outil de travail, l’industrie de nos territoires et l’emploi ! (*réf. Victor Hugo : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent »)
Pour le contexte, une récente étude, réalisée pour le compte du journal « Les Échos », nous indique que ces trois dernières années c’est près de 900 usines qui ont fermé, 100 000 emplois industriels supprimés et 385 sites disparus (il s’agit du solde entre création et disparition). C’est dire, mes chers collègues, que tout ce qui peut contribuer à inverser cette tendance doit être encouragé ! C’est dire aussi combien les actes de nos collectivités sont détruits par l’activité des groupes financiers et des grands monopoles, et l’accompagnement des mesures tels que les pôles de compétitivité sur projets provoquant le désengagement des grands groupes ne permet pas de réinverser ni de transformer les tendances. L’exemple de Litl-Fagor montre l’ampleur de ce que devraient faire et l’État et les collectivités pour réussir la réindustrialisation et l’innovation.
Cependant, la délibération qui nous est proposée consiste à participer, à la demande des pouvoirs publics, au maintien de fonctionnement de l’outil de travail, bâtiment compris, pendant trois mois afin de faciliter les conditions de reprises qui semblent se préciser. La région a, en urgence, délibéré en décembre dernier, et autorisé les collectivités (communauté urbaine et ville de Vénissieux) à intervenir également. Tout en sachant que l’essentiel, pour sauver l’usine, réside dans les décisions de justice à l’encontre du fonds d’investissement propriétaire, et dans l’engagement d’un investisseur. Nous voterons cette délibération pour contribuer à réaliser les conditions d’une issue positive à VENINOVÂ !
La discussion en commission et les interventions que nous venons d’entendre m’amènent à préciser :
a) que cette subvention de fonctionnement des collectivités intervient à la demande de l’État, de manière exceptionnelle, remboursable en cas de reprise : elle ne se substitue pas au rôle des banques mais crée les conditions que ces dernières puissent le faire le moment venu. Notre intervention tend donc à créer les conditions de la reprise et de l’engagement des banques !
b) que cette participation des collectivités solidaires entre elles est en quelque sorte un encouragement adressé aux pouvoirs publics pour qu’ils interviennent de tout leur poids afin de créer les conditions de la reprise de l’activité et pour son développement, tout en assurant les conditions sociales et environnementales de celles-ci !
c) que sur cette dernière question, c’est à partir des emplois existants -et non de la table rase de ceux-ci- qu’il convient de concevoir les transformations indispensables de notre système économique pour un contenu humain, efficace, environnemental, durable.
En tous les cas, c’est la conception transformatrice du système économique qui lie en un processus le développement des capacités humaines, l’efficacité économique et le contenu environnemental, que porte le groupe Communiste et intervention citoyenne.
Le groupe Communiste et intervention citoyenne votera ce rapport. Merci de votre attention.