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7e Rencontres Internationalistes

une note d’espoir, dans un climat international plutôt sombre

Intervention de Michèle Picard, accueillant les invités aux rencontres
Mardi 3 février 2015 — Dernier ajout mardi 6 octobre 2020

Je voudrais remercier tous les participants à ces 7es rencontres internationalistes de Vénissieux.

J’aimerais aussi saluer la présence des ambassadeurs de Cuba, du Venezuela et de Bolivie, ainsi que le maire de Jénine, la délégation palestinienne et la délégation communiste venue d’Ukraine.

Notre ville vous souhaite la bienvenue.

C’est par une note d’espoir, dans un climat international plutôt sombre, que je souhaite commencer mon intervention.

Le peuple grec a porté au pouvoir Syriza. Contrairement à la propagande médiatique, il ne s’agit pas de l’extrême gauche grecque, ni même de la gauche radicale, mais bien de la gauche sociale et solidaire, qui ne se compromet pas avec le libéralisme. C’est la victoire de tous ceux qui, en Grèce comme en France, refusent les politiques d’austérité européennes et nationales.

C’est la victoire de l’espoir contre le défaitisme, de la marche en avant d’un peuple, contre tous ceux qui veulent nous faire croire qu’il n’y a pas d’alternative, que le capitalisme financier est la seule voie possible.

C’est la victoire d’une Grèce souveraine qui a tenu bon, malgré les discours de menace orchestrés par la finance, qui a tenu bon, malgré l’intervention inacceptable d’Angela Merkel dans les affaires internes d’un pays libre et indépendant.

C’est la victoire d’un peuple qui n’en peut plus de payer la gabegie du capitalisme, qui n’en peut plus de vivre sous la tutelle du FMI, de la BCE, de la Commission Européenne. Depuis que les Grecs subissent l’austérité qui leur a été imposée violemment et sans discernement, le niveau de vie de la majorité de la population a baissé de 30 à 50%.

En cinq ans, le nombre de fonctionnaires a reculé d’un tiers, 15 000 d’entre eux ont été licenciés en 2014, les salaires ont été coupés, la qualité des services publics s’est détériorée de façon dramatique, laissant la population démunie, face à une misère sociale en pleine explosion.

Les Grecs ont dit non à cet ensemble de soumission et de compromissions, ils ont dit non à l’Europe libérale, que les Français avaient rejetée lors du référendum de 2005.

Il faut maintenant traduire cette victoire au cœur de l’union européenne. En Espagne avec Podemos, en France, avec le refus des politiques d’austérité qui déchirent les tissus culturels, sociaux et économiques, à Bruxelles, où le lobby de la finance règne au détriment des peuples, et de l’idée même d’une Europe forte de sa diversité culturelle. Le peuple grec a ouvert une brèche, une voie, à nous d’en faire un point de départ, pour une vraie refondation européenne, où l’intérêt général, le bien public, la vie des hommes et des femmes, comptent plus que les marchés financiers. Oui, partout dans le monde, le capitalisme mondialisé sème la misère et la haine. Il faut lutter, il faut résister, il faut refuser ces logiques impérialistes, du règne aveugle du plus puissant et de l’argent roi.

Les événements tragiques que la France vient de connaître, ont rassemblé des millions de personnes attachées à la République, à la liberté d’expression, à la laïcité. Cette marche du 11 janvier doit être là encore, le point de départ d’une société plus humaine, plus solidaire. Les terroristes qui ont frappé au cœur de Paris ne sont pas nés terroristes, ils le sont devenus. Cette violence barbare, que l’islam radical instrumentalise à des fins de terreur fascisante, est aussi alimentée par nos sociétés. A force de briser les services publics, de briser les lieux collectifs d’échanges des savoir-faire et d’idées, de casser le tissu productif de notre pays, de laisser à l’abandon des quartiers entiers, nous avons créé une société du vide.

Si l’Etat et le bien collectif ne proposent plus de services pour l’intérêt de tous, alors chacun va se servir pour son propre intérêt : les affairistes en faisant main basse sur l’argent, les intégristes en radicalisant les esprits les plus manipulables. Je ne minimise pas la responsabilité des islamistes radicaux dans cette bascule vers la haine, ni le rôle des réseaux sociaux dans cette propagation de la barbarie, mais je sais que le capitalisme actuel porte en lui les germes de cette violence aveugle. Dans tous les pays d’Europe, depuis plus de 20 ans, la droite libérale n’a cessé de détruire l’éducation nationale, les services publics, la culture, le milieu associatif. Le résultat est sous nos yeux : le vivre ensemble implose, les replis identitaires et l’extrême droite gagnent du terrain, la violence devient radicale, aveugle, sans limites. On la retrouve partout, en Ukraine, en Palestine, où la population meurt sous les bombes israéliennes, dans l’indifférence et l’impuissance complice, de la communauté internationale.

En Libye, où l’intervention française a précipité le pays dans le chaos, en Syrie, où des armes chimiques ont été utilisées contre des civils. Partout des violences insoutenables, partout la marque des politiques impérialistes, dictées par les seuls intérêts économiques.

Etre communiste, c’est être en résistance, contre les oppressions, contre les injustices sociales, contre la folie libérale qui détruit de l’intérieur nos sociétés, contre la haine de l’extrême droite, contre les fascismes de toutes sortes.

Etre communiste, c’est œuvrer pour les droits des peuples, pour leur indépendance et leur souveraineté, c’est mettre en place des solidarités internationales, pour faire taire les armes, et reculer la barbarie, le fanatisme religieux. C’est le combat de notre histoire collective, de l’histoire de notre parti et des générations de militants, qui se sont succédé. Il ne s’est jamais agi de combattre pour combattre, mais de combattre pour construire, le CNR, dans toutes nos mémoires, en est le symbole le plus frappant. Jamais, peut-être autant qu’aujourd’hui, le combat entre les forces réactionnaires et les forces progressistes, n’avait parcouru l’ensemble de nos sociétés. En Europe et hors d’Europe.

Résister, c’est créer, mais c’est aussi s’organiser et échanger nos expériences, ce que favorisent ces rencontres internationalistes de Vénissieux. L’issue du combat présent est entre nos mains. La société que nous voulons pour nos enfants en dépendra.

Je vous remercie et je nous souhaite des débats et échanges, riches et fructueux.

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