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La France en panne : et si on arrêtait de regarder le spectacle ?

Samedi 11 octobre 2025

Le grand cirque politique ne nous fait plus rire

Lecornus bis, chaque semaine, c’est la comédie des annonces et des casting : Lecornu, Borloo, Cazeneuve, Berger… Peu importe le nom, le scénario reste le même. Pendant ce temps, la France s’enfonce. Désindustrialisation, mal-logement, précarité, insécurité, injustices sociales : la crise frappe durement des millions de vies, dans une concurrence qui divise, entre statutaires et précaires, urbain et ruraux, jeunes et anciens, quartiers populaires et périphéries, ouvriers et cadres de la tech…. Et pendant que les médias s’enflamment pour le dernier casting gouvernemental ou le dernier épisode de la guerre en Ukraine ou à Gaza, les questions qui concernent notre quotidien disparaissent des radars.

Le 10 septembre, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dire stop. Encore plus le 18 septembre. Malheureusement, le 2 octobre ne nous a pas donné plus de forces, le rideau social est retombé. La machine parlementaire a repris ses droits, et Emmanuel Macron, toujours dans l’agitation, passe de la Palestine au Panthéon, d’un sommet européen à une crise internationale, comme si tout cela n’était qu’un jeu. Pendant ce temps, un pétrolier russe – ou peut-être chinois – est arraisonné en grande pompe par l’armée française, avant qu’on ne découvre qu’il n’y avait ni missiles, ni drones à bord… Juste de quoi faire la une et nous habituer, peu à peu, à l’idée que la guerre est normale.

Que faire dans un tel contexte ?

La gauche : une impasse ou une illusion ?

Certains espèrent la gauche. Mais laquelle ? Celle qui, depuis des décennies, alterne au pouvoir sans jamais « changer la vie » ? Celle qui a au mieux accompagné la crise du capitalisme et la soumission de la France à l’atlantisme de l’union européenne. Celle qui, unie ou divisée ne dépasse jamais un tiers des voix aux élections ? Si elle arrivait au gouvernement avec un parlement très majoritairement à droite, elle durerait combien de jours ? A force de répéter qu’elle a gagné en 2024 avec un tiers des députés, certains finissent pas y croire !

La gauche a-t-elle tiré les leçons de ses échecs ? Pourquoi la désindustrialisation a-t-elle commencé sous ses gouvernements ? Pourquoi les inégalités n’ont-elles cessé de grandir, que la droite ou la gauche soit aux commandes ? Pourquoi n’a-t-elle jamais osé une réforme fiscale ambitieuse pour défendre les revenus du travail et taxer les rentes ? Pourquoi sous la gauche, comme sous la droite, les grandes fortunes n’ont cessé de devenir plus puissantes, et les actionnaires – Bernard Arnault en tête – de siphonner les profits, grâce aux aides publiques notamment.

Certains espèrent une autre gauche avec Jean-Luc Mélenchon et sa « gauche radicale ». Mais comment imposer d’autres règles au patronat, au capitalisme en crise ? Comment un président, même déterminé, pourrait-il résister seul à la finance mondiale ? Nous avons l’expérience, Salvador Allende en 1973, Alexis Tsipras en 2015, Face aux BlackRock, aux fonds spéculatifs, aux lobbies, à ceux qui jouent avec les monnaies, un homme à l’Élysée ne pèse pas lourd.

Or il y a 40 ans, il y avait des militants partout, dans le monde syndical et associatif, dans les usines, les villes et les campagnes. Où sont-ils ? Pourquoi se sont-ils démobilisés ? En 1995, on a pu faire échec au plan Juppé, il y a 30 ans ! Et depuis ? Ce n’est pas qu’une question politique. Dans 90% des entreprises, il n’y a pas de syndicats organisés, dans 90% des immeubles, il n’y a pas d’amicales de locataires, et combien d’associations vivent encore principalement avec des bénévoles ?

Qui peut faire croire que le problème se résume aux élections, au parlement pour affronter des milliardaires qui dirigent l’économie, les médias, les institutions ?

Un système à bout de souffle

Depuis des décennies, les leaders politiques et économiques nous parlent de « l’entreprise sans usines », du « recentrage sur le cœur de métier », de la « destruction créatrice » En 2005, notre peuple a clairement dit NON à la constitution européenne. Ils nous l’ont imposée, avec l’euro dans une concurrence déloyale contre la France, le patronat toujours dans la course à la subvention et à la délocalisation, notamment en europe de l’Est.

Depuis des décennies, la dette enfle, certains en profitent, ceux qui prêtent et ont l’arme des taux d’intérêts pour imposer leur loi, cette "politique de l’offre" qui fait des cadeaux aux entreprises et serre la ceinture des salariés, des retraités, des services publics. Mais ils sont incapable de répondre aux urgences industrielles, technologiques, sociales, environnementales. Avec eux, la France s’affaiblit pendant que leurs fortunes grossissent.

Car le capitalisme français est à bout de souffle. Voici les chiffres, accablants : en 2024, les entreprises ont bénéficié de 210 milliards d’aides publiques. Leur résultat fiscal est de 259 milliards. Mais après avoir versé 73 milliards de dividendes et 25 milliards en rachats d’actions. En fait, sans les aides, elles seraient dans le rouge et ne pourraient verser de tels dividendes ! C’est la raison pour laquelle les investissements stagnent quand les besoins sont immenses !

Et pendant ce temps, on nous explique qu’il faut « serrer la ceinture », que la dette est un fardeau, que les réformes sont inévitables, alors que la vérité est que ceux qui dirigent sont incapables de réduire la dette, car ils sont incapables de sortir la France de l’impasse, de l’ouvrir au sud global, d’investir massivement pour réindustrialiser et répondre aux immenses besoins d’emploi, de logement, de mobilités, de décarbonation…

Ce n’est pas qu’un problème français, la brutalité de Trump est le résultat de la situation de quasi faillite du dollar et de l’économie US qui produit 2 à 3 fois moins que la Chine ! Trump veut sauver les USA en imposant une guerre commerciale à ses alliés tout en tentant des compromis avec les BRICS qui cherchent à organiser l’autonomie du sud global. Mais il a perdu la bataille des semi-conducteurs contre la Chine et Huawei accélère et innove !

C’est tout le capitalisme occidental qui réalise qu’il ne domine plus la planète, qu’il ne peut plus exploiter à sa guise les richesses du sud. C’est tout le système dollar qui se fissure, le monde refusant de payer le déficit abyssal des USA en sauvant le dollar de la faillite.

L’union des droites se prépare

Face à ce gâchis, le peuple se démobilise. La solidarité recule. Les pauvres sont montés contre les plus pauvres. On dénonce la fraude sociale, mais on ferme les yeux sur la fraude fiscale, pourtant dix fois plus élevée. L’extrême droite progresse, et la droite classique, plutôt que de résister, tend la main. Cioti l’a fait pour les présidentielles, Retailleau est prêt à suivre, Lisnard est d’accord avec le RN sur « la sécurité et l’immigration »… Les alliances se dessinent, les programmes se rapprochent. Marine Le Pen se présente en « modérée », à gauche sur l’économie, à droite sur l’immigration. Et si rien ne change, les prochaines élections ne feront qu’accélérer cette dynamique.

Et si on arrêtait d’être spectateurs ?

Les médias nous abrutissent de crises, de guerres, de débats stériles. Ils nous font peur ou nous font rire, mais tant qu’on se contente de commenter, de dénoncer, on ne voit pas ce qui nous divise au travail ou dans le quartier. Peu importe pour nous qui gouverne à Matignon, l’urgence est de savoir comment reconstruire de la solidarité, une force collective ?, comment parler à la majorité de nos collègues, de nos voisins, et être capables de mener des actions communes.

La France n’est pas condamnée. Dans d’autres pays, des alternatives existent. En Chine, par exemple, les salaires progressent, le mal-logement recule, et les inégalités diminuent. Pas parce que c’est un paradis, mais parce qu’on y refuse de laisser les actionnaires dicter leur loi. C’est ce qu’on appelle une société socialiste, les milliardaires ne dirigent pas l’état.

Pour la solidarité, des milliers d’associations existent dans les quartiers. Comment les mettre en relation, leur donner de la force au niveau métropole, national ? Si, au lieu d’attendre un sauveur ou une élection miracle, on recommençait à s’organiser ? Dans les quartiers, les entreprises, les immeubles ?

Le défi n’est pas électoral. Il est social.

Il ne s’agit pas de trouver le bon candidat, mais de reconstruire, pas à pas, une force populaire. Syndicats dans les boîtes, amicales de locataires dans les immeubles, associations solidaires dans les villes : c’est ça, la vraie politique. Pas celle des discours, mais celle qui change les rapports de force.

Les communistes devraient y consacrer toutes leurs forces, avec d’autres, avec tous ceux qui ne supportent plus cette démocratie électorale médiatique du buzz et des slogans. L’urgence est de reconstruire des solidarités au travail et dans les quartiers, de rassembler tous les progressistes, tous ceux qui ne supportent plus ces crises et refusent de laisser l’extrême-droite nous diviser !

Alors, on éteint la télé ? On sort des réseaux sociaux ? On se retrouve ?

Parce que le pire, dans ce vaudeville, ce ne serait pas de rire ou de pleurer. Ce serait de continuer à regarder, sans rien faire. Le spectacle est fini. Place à l’action.

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