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Un budget 2024 amortiseur social

Conseil municipal du 5 février 2024
Mercredi 7 février 2024 — Dernier ajout lundi 12 février 2024

Madame le maire, chers collègues

il est toujours difficile de parler du budget d’une commune sans parler du budget de l’État et du contexte économique et social.

Les communes dont l’autonomie administrative et financière était un pilier de la révolution démocratique française, sont de plus en plus souvent dépendantes parce qu’elles n’ont plus de vraie autonomie financière, leurs recettes étant désormais très majoritairement constituées de dotations ou subventions. A Vénissieux, nous décidons de moins de 40% de nos recettes.

Or, vous le savez, le contexte économique et social est violent. D’abord avec les guerres qui s’aggravent, et notamment l’horreur à Gaza avec ce que la cour internationale de justice a caractérisé comme un risque de génocide, en attendant la décision sur le fonds, ordonnant à Israël de tout faire pour éliminer ce risque. Mais Israël continue à tuer des enfants, des femmes, des vieillards, des journalistes, des soignants, des humanitaires… et il vaut mieux lire le Haartez, journal de gauche israélien, que les médias Français pour savoir ce qui se passe.

Et ici, c’est la violence de l’inflation qui place des millions de familles en difficulté pour se nourrir, encore plus pour se nourrir bien. Les communistes de Vénissieux ont fait une expérience illustrative ce week-end avec la vente solidaire de pommes de terre bio d’un agriculteur de la Loire. Nous avions commandé 2 tonnes pour baisser le prix en prévoyant de remettre les invendus à divers organismes de solidarité, dont 500 tonnes pour le secours populaire. Nous avons été dépassé… 1 tonne 5 vendue samedi matin à Duclos en une heure, ce qui nous a conduit à retourner dans la Loire chercher une tonne de plus pour le dimanche matin aux minguettes. 3 tonnes vendues à des centaines de Vénissians qui nous disent « il faut le faire plus souvent », « on est content de pouvoir se payer du bio qu’on ne peut pas acheter sinon ».

Dans ce contexte, comme nous l’avions annoncé lord du débat d’orientation budgétaire, la ville joue avec ce budget 2024 tout son rôle d’amortisseur social, même si nous savons aussi que la violence des chocs que subissent nos familles ne pourra être amorti totalement.

Nous décidons de ne pas augmenter les tarifs, nous n’augmentons pas non plus le taux de taxe foncière, qui est constant depuis deux mandats, et nous décidons dans la suite des mesures d’aide exceptionnelles aux associations d’augmenter de 3 millions leurs subventions. Ce sont les faits saillants de ce budget, tourné vers la solidarité et tous les Vénissians.

Car dans le même temps, nous poursuivons nos efforts d’efficacité pour maintenir un autofinancement d’un peu plus de 10 millions, en légère baisse compte tenu de l’effet de l’inflation sur nos charges, avec notamment une hausse de 38% des fluides, mais qui nous permet de maintenir un haut niveau d’investissement au service des Vénissians, 15M€ de travaux dont le démarrage de la piscine Delaune, dont nous avons vu une magnifique vidéo et qui pourrait être un projet de consensus large !

Oui, à notre échelle, avec nos moyens, nous faisons la démonstration qu’une autre politique est possible, est nécessaire. Nous avons pourtant conscience que tout ce que fait la ville ne peut compenser l’aggravation des inégalités et par exemple de l’aggravation du mal logement que vient de confirmer le rapport annuel de la fondation Abbé Pierre. 82% des ménages français avec des factures d’énergie importantes, jusqu’à 6000 demandes d’urgence au 115 sans solution, dont 2000 enfants, mais près de 4,5 milliards d’euros de coupes budgétaires sur les APL, et une baisse continue de l’effort public pour le logement, descendu de 2,5% du PIB en 2010 à 1,5% en 2023… soit une perte de 26 milliards ! Le résultat est terrible, 4 148 000 personnes mal logées, 1 million sans logement, 1 million en sur-occupation aggravée, deux millions sans confort, et 12 millions de personnes en situation de fragilité, en précarité énergétique, en impayé, en copropriété fragile, en surpeuplement…

Alors nous lançons un appel aux Vénissians. Oui, la vie est dure pour beaucoup, inégale, injuste, les raisons d’être en colère sont nombreuses, et ne concernent pas que les agriculteurs ! Mais nous avons le choix, d’un côté, le chacun pour soi, la concurrence de tous contre tous, ce qui produit les incivilités et les trafics, ou au contraire, l’organisation de la solidarité, de l’action collective, et la ville est à la disposition de tous pour les faire grandir, pour inventer de nouvelles actions, comme cette vente de pommes de terre solidaire qui pourrait avoir des suites.

L’adresse originale de cet article est http://gec.venissieux.org/Un-budget...

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