Cette mobilisation n’était pas évidente. Certes, les médias ont évoqués la votation citoyenne. Mais la fracture sociale marque profondément un peuple confronté à l’échec de grandes journées de manifestations et à l’absence de toute perspective de rupture politique. Le fait que le collectif contre la privatisation de la poste se taise sur les précédentes réformes de la poste décidées par des gouvernements de gauche plurielle ne facilite pas la compréhension du fonds…
Plus profondément encore, l’état du service public postal dans les quartiers populaires, mis à mal par des décennies de privatisation rampante des modes de gestion de la poste, rend plus difficile d’organiser la défense de ce service public. L’idée que de toute façon, ça ne peut pas être pire avec le privé, ou même que le privé va peut-être travailler plus efficacement, peut rendre hésitant…
Si toutes ces difficultés existent bien, on peut dire que l’action militante permet de les surmonter, et de mobiliser massivement. Au marché du centre avec plus de 300 signatures, à Vénissy, au cœur du quartier des Minguettes, avec 4 points de votes qui au total ont permis d’atteindre 660 voix… c’est une manifestation géante que ce vote a exprimé, une capacité d’engagement des quartiers populaires dans cette lutte pour un service public qui fait partie du quotidien.
Reste que c’est une journée qui doit être un début… Avec 3000 votants à Vénissieux, on peut attendre nationalement un résultat bien au dessus du million attendu… Mais même 2 ou 3 millions de votes ne feront pas céder un gouvernement qui mène une véritable guerre sociale. Et l’expérience de l’année 2009 doit servir de leçon ! Si on attend la Toussaint pour prévoir une suite, autant laisser tomber tout de suite !