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Déclaration de communistes de Dordogne à l’occasion des élections régionales

Dimanche 28 février 2010 — Dernier ajout vendredi 18 décembre 2020

A moins d’un mois du premier tour des élections régionales, nous avons pris ensemble la décision de rendre public ce texte.

La situation politique, les échéances à venir, et la stratégie des directions de notre Parti nous amènent à assumer toutes nos responsabilités.

Une situation où nous pouvions faire autre chose.

Les prochaines élections régionales vont se dérouler dans un contexte original. En effet, l’ensemble des formations composant la gauche est confronté à une crise sans précédent. Notre société aspire à de grands changements. Chaque jour qui passe montre bien le vrai visage du Sarkozysme, les maux qu’il suscite et sa volonté de ne pas résoudre les problèmes posés à notre société de par son adhésion sans réserve au pire des libéralismes. Les gens prennent conscience de la volonté du gouvernement et du président de transformer le modèle français avec tous les acquis sociaux qui le composent en modèle libéral où seule la compétition entre les personnes règne en maitre, où seul les plus forts parviennent à s’en sortir.

La crise politique que nous vivons est la conséquence directe de cette situation. La gauche française est malade de son incapacité à proposer de véritables projets politiques susceptibles d’entrainer l’adhésion des masses et de créer une dynamique pour le changement.

Le Parti Communiste Français, avec son histoire, ses engagements, pouvait trouver ici un rôle à sa mesure, créer les conditions d’un débat à tous les niveaux pour mettre sur la table des perspectives à construire avec notre peuple dont les membres les plus pauvres se réfugient dans l’abstention de plus en plus nombreux à chaque nouvelle échéance électorale.

Or, il n’en a rien été.

La direction nationale du PCF a persisté dans sa stratégie mortifère pour notre Parti tout en continuant à s’enfermer dans une démarche de plus en plus stérile.

Le "front de gauche", opportunément créé lors du départ du PS de MELENCHON et de ses troupes pour les élections européennes à été l’occasion d’une campagne vide de tout sens, clôturée par une illusion de redressement causée par l’élection de 5 députés européens. A peu de choses près, nous aurions tiré un bilan tout autre. La modestie s’imposait, ainsi qu’une réflexion de fond, or, aucun débat n’a été mené avec les communistes. C’est ainsi qu’on en est arrivé à cette proposition de reconduire le front de gauche pour les échéances de 2010.

Un front de gauche et une dangereuse dérive gauchiste.

Le choix stratégique du Parti est sujet à caution car il semble que la démocratie et la possibilité donnée aux communistes de débattre et de s’exprimer est devenue un mot creux pour les directions de notre Parti.

Nous avons déjà eu l’occasion de nous émouvoir de l’évolution gauchisante du discours et des actes de Jean-Luc MELENCHON, tout en constatant sa proximité de plus en plus évidente avec les thèses de BESANCENOT, notamment sur l’idée de deux gauches inconciliables.

Nous avons déjà eu l’occasion de dire que la dérive du PCF vers l’extrême-gauche serait une impasse pour notre Parti et pour notre peuple.

Pourtant, rien n’y a fait, notre direction a persisté dans la voie qu’elle s’est choisie, et nous nous sommes embarqués dans une préparation absurde de l’échéance régionale de cette année, parsemée de coups politiciens, de claquements de mentons et d’éloignement de plus en plus marqué des attentes des électeurs.

Le Président sortant PS de la région nous avait proposé de débattre des enjeux de la gestion régionale, nous avons refusé de lui répondre sans raisons, alors que l’occasion de confronter nos points de vue, voire de construire un contrat pour aller vers une nouvelle gestion de la région à faire partager à ses habitants nous était donnée.

Nous n’y avons pas répondu, nous nous sommes encore plus enfermés dans une dérive gauchisante.

Alors que nous avions voté une offre politique, le premier texte du Front de gauche annonce comme premier objectif un nouveau rapport de forces à gauche. Le front de gauche commence sa campagne en se trompant complètement sur l’analyse politique.

Cerise sur le gâteau, nous apprenons que la tête de liste régionale serait réservée au Parti de Gauche au titre de l’accord national du Front de gauche. A aucun moment, les militants, les membres des directions départementales n’ont eu à en débattre.

De plus, des négociations étaient en cours avec le NPA, les alternatifs, la FASE, outrepassant le cadre de l’offre politique décidée par la conférence régionale ; nombre de ces organisations n’existant que par leur nom et leur volonté de faire disparaître notre Parti.

Aujourd’hui, nous savons que cette alliance de la "gauche de la gauche" ou de "l’autre gauche" chère à Jean Luc MELENCHON n’a pas pu se conclure dans notre région. Nous constatons cependant les glissements qui ont pu se faire dans les discours, notamment lors de la présentation de la liste départementale où on a pu entendre des surenchères de déclarations dans le même sens

Nous condamnons les renoncements successifs de nos dirigeants à tous les niveaux. Cette attitude amène des positionnements illisibles, et surtout l’amorce de l’effacement du PCF au profit de nouvelles forces aux profils et aux projets indéterminés.

Un refus de toute démocratie interne

Nous nous retrouvons aujourd’hui enfermés dans une nasse dont il sera difficile de sortir. Comment en est –on arrivé là  ?

La cause principale en est le refus d’organiser le moindre débat sur ces questions qui engagent pourtant l’avenir de notre Parti.

Pour exemple, en Dordogne, depuis septembre, seulement cinq réunions du Conseil Départemental.

Aucune réunion pour débattre des têtes de listes, aucune consultation des militants sur leur validation, aucune information communiquée aux responsables départementaux et de section.

Le seul courrier envoyé aux animateurs de la vie du Parti dans la période se limite à leur demander d’organiser des cérémonies de vœux afin de lancer une campagne dont ils ignorent les tenants et les aboutissements.

Cette situation est intolérable.

Les membres du PCF de Dordogne dont les noms suivent ne se retrouvant en rien sur le contenu politique tel qu’il est défini en aquitaine

  • rejettent l’effacement du Parti tel qu’il est organisé,
  • refusent de s’associer à toute dérive gauchiste qui ne correspond pas à notre identité,
  • condamnent l’ingérence de "partenaires extérieurs" dans nos choix, ce qui nous amène à croire qu’il n’y a plus de souveraineté des communistes,
  • refusent l’opacité du fonctionnement du plus haut niveau jusqu’à la direction fédérale, qui par ses rétentions successives d’informations a empêché tout débat des communistes.

C’est pour ces raisons que nous, adhérents, militants, élus et responsables du PCF, nous avons décidé d’assumer nos responsabilités et nos convictions en ne participant à aucune campagne du type front de gauche pour toute élection qui se déroulerait dans les mêmes conditions actuelles de reniement.

Nous n’abandonnerons pas pour autant le terrain, nous avons l’intention dans les prochaines semaines de lancer une campagne politique sur les positions du PCF ainsi qu’un vaste débat dans notre Parti et en dehors sur la question qui devient centrale : l’avenir du communisme et de son organisation indispensable de Parti.

Jean-Pierre DELAGE- Jean-Luc DELAGE – Marie-Hélène DELAGE – Claude DELPLANQUE – Yvette MENOT – Camille CLAUD – Noël COSTE – Jacqueline CLAUD – Claude EXMERI – Francis CHOULY – Alain CHABANAUD – Nicole CHABANAUD – Marie-Claire OUZEAU – Véronique CLAUD – Pierre MARCEAU – Marie MARCEAU – Marcel BOYER – André BARRUCHE – Annie BARRUCHE – Emile DUBOIS – Philippe LE GUILLOU – Henri PENARD – Huguette PENARD – Jean FONCY – Catherine RAT – André RAT – Pierre ROCHE – Huguette BURGUET – Fernand BURGUET – Michèle BURGUET – Nicole BURGUET – Albert BEUNE – Fernard BOISSARD – Gilbert BOISSARD – Jean BOISSARD – Pascal BONNEAU – Lucien BOYER – Gérard COSTE – Jean-Yves DESVALOIS – Laurent DESVALOIS – Liliane DESVALOIS – Yvette DESVALOIS – Gilbert MIGNOT – André FONCY – Raymond JARRY – Hélène FRICOUT – Paul JAVANAUD – Marie MAZABREAU – Serge FRICOUT – Thierry SAURET – Jean-Claude QUEROI – Xavier ROCHE – Daniel LANGEVIN – Josiane THEBAULT – André CHAMBON -

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Vos réactions

  • Paul Barbazange 1er mars 2010 15:46

    J’ai lu avec intérêt cette prise de position surtout dans sa partie portant sur la souveraineté des communistes et le danger dans lequel la direction nous place. J’aurai aimé beaucoup plus de clarté sur le discours « contre le gauchisme »… de quoi s’agit- il ? d’affirmer que les communistes membres du parti ou non qui estiment nécessaire des ruptures avec le capitalisme et en particulier avec toutes les gestions d’accompagnement versent dans le gauchisme…. où d’identifier dans les discours et les pratiques des uns et des autres le risque toujours réel en particulier quand la direction tangue de dérives élitistes, groupusculaires, gauchisantes ? l’insuffisance du propos (du texte) sur ce qui n’a pas été fait ces dernières années dans le cadre des gestions sous la coupe du PS déséquilibre totalement l’analyse et en fin tend à présenter la direction comme une direction « centriste » en équilibre alors que notre direction nationale prépare la disparition du pCF dans un rassemblement fait pour perpétuer justement les gestions de ces dernières années… s’il le faut en se camouflant un temps sous un verbe "gauche… gauchiste Nous avons besoin de travailler nos arguments paul barbazange béziers.

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