Après avoir battu Le Pen, adhérez au parti communiste pour vous donner de la force face à Macron !

La transformation continue à dissoudre…

Samedi 10 avril 2010

L’affiche imaginée par la direction du PCF pour faire vivre le « Front de Gauche » était (inconsciemment ?) éclairante… un cachet rouge se dissout dans un verre d’eau…

On ne pouvait pas mieux dire qu’il s’agissait non plus de mettre de l’eau dans son vin, mais carrément de tout dissoudre dans un breuvage qui pour faire des bulles quelques temps, ne laisse finalement aucune force aux communistes !

Dans une « contribution pour la commission transformation du parti » Patrice Cohen-Seat un des organisateurs et penseurs des stratégies suivies par le PCF depuis 20 ans, reconnait indirectement ce que cette affiche annonçait…

Constatant que ce « nouvel acteur politique » qu’est le FG ne « perce pas dans les couches populaires », il conclut que « nous n’inversons pas la tendance », et même affirme que « cette démarche de rassemblement n’apporte pas de réponse à la question de la place propre du parti… »

Cohen-Seat rappelle que c’était la question posée aux derniers congrès après 30 ans de déclins et les gifles de 2002 et 2007… et que c’était pourquoi le PCF avait décidé « d’engager un important travail de refondation de nos analyses et de notre projet » car le cœur du problème est que « nous ne sommes pas identifiés à un projet d’avenir ». Cet important travail a mobilisé les trois derniers congrès pour redéfinir notre projet, notre fonctionnement, notre stratégie…

Résumons nous… nous sommes confrontés à une difficulté, nous avons décidé d’une stratégie, le résultat montre que ca ne répond pas à la difficulté…

Qu’en conclut Cohen-Seat ?

  • Qu’il faut revoir les analyses qui ont conduit à cette stratégie ?
  • Qu’il faut apporter des modifications à la direction qui a porté ces analyses et cette stratégie ?
  • Que l’urgence est de repenser notre rapport à ces couches populaires qui nous désertent, le FG ne « progressant que dans les catégories supérieures » ?

Pas du tout !

En tout bonne logique, Cohen Seat confirme qu’il faut accélérer la « transformation du PCF » dont il est porteur avec la direction depuis 20 ans et qui nous a conduit dans cette situation terrible pour les militants bien sûr, mais qui surtout laisse les quartiers populaires et le monde du travail désarmés dans la violence de la crise.

Il répète les analyses qui ont conduit à l’échec qu’il constate

  • « nous débarrasser de l’image qui nous colle à la peau d’une force de passé », bref, rompre avec l’histoire communiste du PCF
  • « les réponses d’hier ne sont plus efficaces », bref, le marxisme et l’analyse de classe de la société est périmée, vive les sondages et le « regard » médiatique.
  • « les couches populaires les moins qualifiées se sont senties abandonnées notamment par la gauche »… le problème ce n’est pas que la gauche et le PCF les ont abandonnés, non, c’est qu’elles l’ont « senties » !!!

Au lieu de conclure de l’échec que la direction doit changer de regard sur la société, Cohen-Seat cherche encore la recette miracle pour tenter de « changer le regard que la société porte sur nous »

On est pas loin de « le peuple n’est pas d’accord avec notre stratégie, changeons le peuple » !

D’ailleurs, Cohen Seat est tellement intégré dans sa représentation du monde qu’il en vient à justifier nos difficultés en affirmant que ce sont celles de toute la gauche, et même de tous les partis communistes d’Europe. Il est vrai qu’il ne connait que ceux qui accompagnent cette dérive « de gauche », que ce soit en Allemagne ou en Italie. Pas la peine de lui dire qu’il y a des partis communistes qui résistent, dans des situations diverses et qui démontrent qu’il est possible pour les communistes de choisir une autre stratégie.. En Grèce, au Portugal, en Tchéquie, à Cuba, au Vénézuela, au Brésil…

Mais chut, il ne faut pas déranger les transformateurs, ils réfléchissent à leur prochaine migraine… que vont-ils dissoudre maintenant après les cellules, les sections récalcitrantes, le groupe PCF à l’assemblée.. ? Au tour des fédérations peut-être, du parti lui-même [1] ?

La suite n’est bien sûr que redite de la ligne politique qu’il défend malgré tous ses échecs successifs.. il faut « un nouveau projet », de « nouvelles formes politiques »… ce que les communistes ont entendus depuis des années et qui les a affaibli d’échéance en échéance…

C’est aux militants de décider. Il y a une leçon urgente à tirer de l’expérience. Il faut bousculer cette direction, redonner la parole aux communistes tentant de faire vivre le PCF dans leur diversité, et travailler avec humilité et ténacité à reconstruire un parti de combat dans le monde du travail.

Le « signal fort » que cherche Cohen Seat pourrait le surprendre…

[1pas encore, les communistes seraient capables de le faire vivre sans eux !

Vos réactions

  • Paul Barbazange 15 avril 2010 08:39

    Cet article par son fond et sa forme me paraît d’ un grand intérêt. Il est d’actualité que nous "accrochions" de faà§on compréhensible, imagée ceux des dirigeants actuels nationaux et locaux qui persistent méthodiquement dans leur objectif de dissolution. Cohen Seat en est un ! il en est d’autre relire les interventions au CN. de MP Vieu par exemple . Ce n’est pas par hasard qu’ elle était venue soutenir Gayssot et la direction fédérale d’alors dans la tentative de destruction de la section de Béziers ! Aujourd’hui certains font semblant d’oublier notre histoire ( et notre présent) pour limiter la dimension du problème à une éventuelle exclusion ou mise à l’écart de Gayssot… c’est bien plus important ! L’article a un seul défaut… mais c’est souvent le mérite de ce qui touche juste. C’est que les communistes méfiants n’ont pratiquement pas collé cette affiche et qu’ils en ignorent donc l’existence. Raison de plus pour en faire connaître cette lecture Que les sites amis s’emparent de ce texte. PauL Barbazange.

Dans la même rubrique…

Mots-clés

Articles liés

Revenir en haut