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Non à l’Union Européenne !

Vendredi 15 novembre 2002 — Dernier ajout lundi 13 avril 2020

Il existe une véritable pensée unique sur la « nécessité de l’Europe », médias et élites politiques nous l’affirment, « l’europe » est, sera, se construit, s’étend…

Mais qu’est-ce que l’europe ?

  • L’Europe historique est à géographie variable ; romaine, mérovingienne, napoléonienne, hitlérienne, prussienne (l’axe Berlin Bagdad de Guillaume II en 1911 !)… Certains inventent une identité culturelle européenne, mais quels sonts ces courants culturels « européens » ? Les fauvistes, cubistes ou impressionnistes, le nouveau roman, le structuralisme ou le surréalisme, le celtique, le blues, ou la valse viennoise ? Que faire du jazz, des tziganes, du rai dans ce concept identitaire d’une europe culturelle ?
  • L’Europe économique est d’abord le champ d’affrontement entre capitalistes, d’OPA hostiles, d’efforts de domination… De nombreuses multinationales américaines toujours pragmatiques, s’organisent en séparant l’europe du nord anglo-saxone , de l’europe latine du sud dont les pratiques commerciales et financières restent très différentes…

Derrière cet argument de marketing politique flou de « l’Europe », il y a une réalité bien précise, l’Union Européenne, ensemble d’institutions construites progressivement dans un but précis : attaquer les compromis « sociaux » que les bourgeoisies avaient concédées dans le cadre national après la deuxième guerre mondiale. Et les tenants de ce super-état s’approprient « l’Europe » comme les USA s’approprient « l’Amérique » !

Dire oui ou non à « l’Europe » n’a pas de sens… Mais dire NON à l’union européenne, c’est dire NON au capitalisme !

Quelques arguments pour défaire les masques idéologiques des capitalistes européens et l’illusion d’une « Europe sociale » venant soulager l’agression que subissent les salariés…

L’économie est mondiale, les capitaux vont et viennent et ne sont plus « localisés » ?

Marx analysait déja l’évolution vers le capitalisme financier sans patries, dénoncant par anticipation le cri de la bourgeoisie francaise en 1936 « plutôt Hitler que le Front populaire ». Rien de nouveau pour le capital qui cherche partout sa rentabilité maximum et n’a que faire depuis son origine des êtres humains, des cultures, des nations… Mais l’état, sa police et son armée l’intéresse pour ses conquêtes et sa guerre contre les salariés. Les capitaux financiers n’ont rien d’immatériels. Ils ne vivent que des moyens concrets de domination et de répression qui leur permettent dans les usines, les transports, les grandes surfaces… d’extraire de la force de travail toujours plus de plus-value à mobiliser dans les affrontements entre capitalistes. A l’autre pole, ils sont concentrés entre des mains bien matérielles, celles des noyaux durs des grands groupes, celles des conseils d’administration qui se réunissent dans les sièges sociaux du pays principal du groupe. Les petits actionnaires, le capital « dilué » en bourse, les fonds de pensions, ne sont que des moyens de mobiliser plus d’argent au service de ces seigneurs de la bourgeoisie !

L’Europe devient un espace économique unifié à qui il manque une unité politique ?

Les bourgeoisies sont bien incapables de construire l’unité du monde ou de l’Europe. Elles ne connaissent que la concurrence et la guerre, de leurs familles aux réseaux internationaux…. Son unité n’existe que dans la solidarité de classe contre les salariés et leur luttes… observez les patrons « victimes » d’une OPA européenne (Sanofi sur Aventis, ABB sur ENTRELEC, Deutsche Börse sur Clearstream, Saint-Gobain sur Lapeyre, Auchan sur Rinascente, Novartis sur le slovène Lek…) L’Union européenne est d’abord le champ d’un affrontement entre l’Angleterre, la France et l’Allemagne pour la domination de la zone économique, et le repartage permanent du reste du monde au service des bourgeoisies de chaque pays ! Et pour cela, ils leur faut casser toutes les résistances construites par les luttes du monde du travail. Leur « europe » est là pour ça !

L’Europe nous permet de se défendre contre les Etats-Unis ?

Quelle illusion ! Qui peut penser un seul instant que quand des grands patrons s’affrontent dans la guerre économique mondiale, ce soit pour défendre leurs salariés ? Quand Airbus et Boeing jouent au repartage du monde, ils sont près à délocaliser leur production pour emporter le gateau, comme en Chine ! Un succès d’Airbus peut momentanément profiter aux salariés concernés en Europe, mais pour réagir, Boeing restructure et licencie en amérique du nord, fait pression sur ses fournisseurs…. européens dont la Snecma pour réduire leurs coûts…et dans la foulée, Airbus devra s’adapter a cette course à la réduction du coût du travail ! La guerre économique que se livre les bourgeoisies est toujours et partout organisée avec les salariés comme soldatesque ! Alors, faut-il comme en 14 choisir nos patrons contre les méchants patrons étrangers ? Les salariés n’ont aucun intérêt à défendre leur patronat local, au contraire, toute l’expérience communiste montre que c’est en attaquant son patron, son gouvernement qu’on contribue le plus efficacement à la solidarité internationale ! Nous nous défendrons contre le capitalisme en reconstruisant l’internationalisme avec les salariés américains, russes, européens et chinois contre le capital US et UE ! Vive le peuple américain !

L’Europe est nécessaire pour la paix ?

Depuis la seconde guerre mondiale, c’est la logique des blocs qui a maintenu la paix en europe. Mais l’union européenne est une construction dangereuse au service du « choc des civilisations ». Le retour des nationalistes en Serbie et Croatie avant l’explosion de la Yougoslavie en est le premier résultat ! Prenons la Turquie. Dire oui à son entrée dans l’UE, c’est accepter de renforcer encore la concurrence sur les salaires, dire non, c’est faire le jeu de la guerre des religions que veulent les intégristes de tout bord. La « puissance » européenne n’est qu’un outil permettant au capital d’obtenir plus de rendement des peuples européens et des autres ! Comme les US ont annexés économiquement le mexique tout en construisant un « mur » de séparation contre l’immigration, l’UE est un outil de domination du sud, qui doit contribuer à la rentabilité des groupes européens sans bénéficier bien entendu de tout progrès social ! Les formes politiques peuvent varier : intégration, partenariat, colonisation…. mais ce sera toujours plus d’inégalités, plus de conflits, de violence, de foyer de guerre !

L’Europe sociale ? Une vieille illusion réformiste !

Demander l’europe sociale, c’est comme demander un « état social », autrement dit un « capitalisme social ». Seules les luttes peuvent momentanément et localement adoucir le capitalisme, mais sans abolition du capitalisme, il reprend toujours ce qu’il a du concéder un jour… Chirac ne défend pas contre Bush le « modèle social européen ». Quand il va en Chine, ce n’est ni pour ni avec les salariés, les chomeurs, mais avec des grands patrons qui cherchent à valoriser leur capital ! Les institutions européennes ne peuvent pas plus être sociales que le FMI ou la banque mondiale ! Elles ont été créées pour réduire les politiques sociales existantes ! Le constat que font les salariés, c’est que les attaques des patrons français contre le travail se font en utilisant les armes qu’a construit l’union européenne ! Pourquoi vouloir faire du fusil qui vous attaque un moyen de travail ? il faut le détruire et le fondre pour produire les outils qui nous nécessaires !

Nous avons besoin d’accords internationaux, en europe, méditerranée et ailleurs ! Pour cela, imposons à notre propre bourgeoisie l’indépendance nationale pour que l’action politique du monde du travail puisse gagner, aboutir à des transformations politiques qui, de Cuba au Vénézuela se font toujours dans le cadre national et sont toujours internationalistes !

Pierre-Alain Millet

diffusé sur la liste utopies en novembre 2002

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