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9es rencontres internationalistes de Vénissieux

rencontre jeunesse : croissance ou décroissance : qui décide de répondre aux besoins ?

Jeudi 24 octobre 2019 — Dernier ajout dimanche 15 décembre 2019

Pierre-Alain

Pour prolonger et réinterroger sur un point. Vous avez dit : " il faut arrêter de produire pour répondre aux besoins. Produire moins et local. J’aurai une question : mais qui décide que le besoin est légitime ?

Par exemple, vous connaissez peut-être l’association «  Négawatt » qui a produit un scénario énergétique disant qu’il faut sortir du nucléaire et du fossile ; en fait, ils ont d’abord fait un scénario pour sortir du nucléaire. Mais pour pouvoir sortir du fossile aussi, dans leur scénario, ils disent qu’il faut se déplacer deux fois moins.

Est-ce que c’est légitime de se déplacer ? Quand ? Pourquoi ?

Par exemple, les familles immigrées qui de temps en temps retournent dans leur pays d’origine par avion. Est-ce que c’est légitime ?

Qui décide que le besoin est légitime et qu’il faut produire pour produire pour y répondre ?

C’est vrai pour plein de sujet, se chauffer, se déplacer, aller faire la fête, sortir, donc consommer de l’électricité. Quand je vais au spectacle, je consomme de l’électricité comme c’est le soir, ce n’est pas du solaire et pas de l’éolien quand il n’y a pas de vent…

Comment on peut faire pour déterminer quel besoin est légitime.

un intervenant Sur les déplacements «  comment on se déplace ». Pourquoi une voiture pour faire trois kilomètres en ville ? Est-ce qu’on ne pourrait pas s’organiser dans la ville pour développer les pistes cyclables, pour rendre gratuits les transports en commun accessibles à tous. C’est politique. Est-ce qu’on a besoin d’avoir tout un tas d’objets ? De consommer de la viande à tous les repas ? Est-ce qu’on ne peut pas prendre le train, et même marcher ?

Jean-Claude Hubert Rives avec à un journaliste (France Inter) qui lui dit «  il y a des slogans dans certaines manifestations qui disent » il faut faire la guerre au capital et pas l’écologie…. (Quelque chose comme cela) H. Rives répond «  ce slogan ne vaut pas une tune ». Il l’a complètement écarté. Il s’est donc positionné. Dans le débat, le journaliste l’interroge sur les solutions (sur les constats on ne peut être que tous d’accord) il a dit quelque chose qui m’a profondément choqué en disant qu’il va falloir qu’on s’habitue à vivre dans une société beaucoup plus austère que dans celle où nous sommes aujourd’hui. En gros, tout tourne autour de «  il faut produire moins » et cette question de la décroissance revient à ce que disait Pierre-Alain, qui décide et comment on décide de ce qu’on produit et consomme. Qui peut décider par exemple, que le portable que j’ai dans ma poche qui comporte des terres rares que je ne pourrais pas l’utiliser ? Qui décide que je ne mangerais pas de viande, qui décide que je ne peux voyager et que je ne peux connaître le monde ? Le bateau ? Comment on s’arrange de cela et comment vous voyez les choses. Pour moi c’est une question importante. La décroissance il faut aussi la relier, comme cela a été dit, on est dans un pays relativement riche mais quand on sort des frontières françaises, on se rend compte que des gens ne vivent pas bien tous les jours et qui ne consomme pas beaucoup de choses. Qu’est-ce qu’on fait ? Comment on organise les choses ? Cela porte un nom ?

Monique A propos de la consommation, il faut quand même apporter notre attention, c’est quand même la consommation des riches. Les Pinçon-Charlot nous alertent très souvent là -dessus. Un exemple que j’aime bien citer, c’est ma «  tête de turc » c’est Bernard Arnaud qui s’est acheté une villa à 30 km Londres de 4000 m2 (je pense que c’est avec le jardin extérieur) et un bateau de 100 m de long avec une piste d’atterrissage pour hélicoptère, une piscine transparente, etc… Cela dit, comme M. Bernard Arnaud a des difficultés pour boucler ses fins de mois, il est du passer par des sociétés écran. M. Bernard Arnaud,…. Mme Bettencourt….. ont combien d’appart ? qu’il faut chauffer…. Il faudrait voir de ce côté-là d’autant que ce sont eux qui nous inventent ce dont nous avons besoin… L’oréal… des crèmes miracle pour nous nettoyer la peau. Les besoins par qui sont-ils créés ? Qui décide que j’ai besoin d’un portable ? Par celui qui «  va se faire de la tune » avec ça. Très souvent on entend «  les patrons nous donnent du travail »Â ! Non. Les patrons achètent notre force de travail. Pas cher. Si les travailleurs pouvaient se poser la question pourquoi les travailleurs pouvaient donner leur avis sur ce qu’on leur fait produire. Quelquefois, certains se battent là -dessus. Je pense en particulier aux Fralib à qui on voulait faire fabriquer des tonnes de thé mais en Pologne. Ils se sont battus, ils font des choses plus locales et quand même tout un tas de choses un peu compliqué, quand même ! Quant aux productions inutiles, il faut voir les boutiques où tout est à un 1 €…. Il y a tout un mur complet de photophores…. Comme si on s’éclaire à la bougie. Je voudrai dire qu’il y a une chose sur les problèmes de pollution dont on ne parle jamais de la mise en danger de la planète, c’est l’arme atomique (je suis au mouvement de la paix) ; l’armement on n’en parle jamais. De la consommation de carburant. Au fait, l’armée c’est combien de consommation pour les bombardiers, des écrans… c’est quand même de l’électricité. L’arme atomique même si on ne s’en sert, c’est quand même de l’électricité qui est consommée. (dessin humoristique de Wolinski ( ?) La bombe qui ne tue personne ; la bombe qui tue tout le monde : intérêt ?). Sur le climat on n’en parle jamais : l’hiver nucléaire j’espère qu’il n’existera jamais.

Marie-Christine E : il faut rappeler qu’il y a un milliard de personnes qui meurent de faim dans le monde. Déjà est-ce qu’on peut être contre le progrès ? Par exemple, si on trouve un blé qui s’adapte au climat au désert et aux parties très chaudes de l’Afrique on va se priver du progrès pour nourrir des populations qui aujourd’hui ne peuvent se nourrir. Juste une interrogation. Par rapport à la viande (je suis syndicaliste dans l’agroalimentaire) on a été confronté ces deux dernières années aux actions ultra- violentes de L214 et aux actions «  nazies » de L 249Life qui sont pour abolir la viande ne laissant aucun choix aux gens, il ne faut plus du tout manger de viande. (même si je pense qu’il faut manger un peu de viande, comme tu l’as dit !). Sauf que, il faut savoir qui sont derrière ces associations ? Question ? C’est le numéro 2 de Google qui a investi dans des industries agroalimentaires aux USA qui nous sortent des steaks au soja américain aux OGM. Vous savez qu’ils ont trouvé comment faire de la viande artificielle aux OGM avec plein de produits dedans… Je pense que le problème des besoins en France les besoins ne sont pas couverts. Si on prend Les Minguettes, je ne suis pas certaine que les habitants qui sont dans les populations les plus pauvres car il y a un problème de travail. Je suis communiste. Je ne suis pas sûr qu’ils mangent de la viande tous les jours et je ne suis pas sûr qu’ils refuseraient de manger de la viande s’ils pouvaient en manger. C’est des interrogations qu’on a tous. Mais est qu’on peut être pour la décroissance ? Est-ce qu’on peut être contre le progrès ? Je suis communiste, je ne peux pas être contre le progrès. Après, le problème qu’on a c’est le capitalisme. La solution si on arrivait à éradiquer le capitalisme. Cela ne se fait pas en le disant comme cela. Bien entendu, notre but est d’expliquer il faut expliquer aux gens que ce sont de grands monopoles et dans l’agroalimentaire on en a quelques-uns (Monsanto par exemple). Je n’ai pas d’autres solutions, mais l’expression de mon expérience. Il faut faire attention à ces associations qui prônent le bien-être animal, être prudent, ne pas entrer dans cette vague, qui touche les jeunes (des amis disent que des jeunes ne mangent plus de viande), cela touche les jeunes.

JB (ecodefense) Pour répondre, à la question de la croissance-décroissance, j’étais à une réunion CGT sur un projet de loi à l’EDF, sur un projet de réforme, sur comment on allait se réorganiser, lutter, mobiliser les jeunes…. on parlait beaucoup des gilets jaunes, et des jeunes pour le climat. Il y avait une personne investie dans l’écologie qui a commencé ce discours sur la décroissance. Il y avait un militant qui a parlé très clairement sur ce sujet, disant on est contre la croissance dans le capitalisme, parceque c’est la croissance pour le profit dans le cadre de la propriété privée et on est pour la croissance dans un monde où les besoins de tous seraient couverts. Même en France, beaucoup de gens ne peuvent couvrir leurs besoins. Renverser le capitalisme, répartir les richesses, ce serait écologique en soi, le fait de produire selon les besoins de la population et non sur la surconsommation, juste pour la concurrence entre les patrons, recherchant à faire du profit aux dépens de la nature. Donc c’est la cause du capitalisme. En attaquant le capitalisme nos besoins seront plus satisfaits. Les milliards gâchés ! Dans toute société, on est obligé d’exploiter un peu la nature, le but c’est de l’économiser au maximum. Le but c’est de mettre en commun tous nos savoirs pour décider de chaque production, de comment on répond à nos besoins en respectant au maximum les écosystèmes.

Hervé Je ne suis pas un spécialiste de ces questions-là . Mais il me semble que cela souligne qu’il y a de plus en plus un destin commun pour l’humanité. Ce qui se passe quand l’Amazonie ou la Sibérie, cela impacte tout le monde. C’est un aspect nouveau. Plus cela va, plus nous sommes interdépendants. Là , la science, parfois des scientifiques sont parfois sous l’emprise d’un lobby, mais dans l’ensemble les scientifiques sont dans la recherche de la vérité. Donc par le biais de la recherche scientifique tout évolue, les carburants, l’automobile, la production agricole… donc le bien commun déterminé par la science n’est pas quelque chose de fixe, mais en constante évolution, et qu’il est difficile à suivre et à comprendre. Cela permet de déterminer l’intérêt général et c’est là que l’on voit que souvent que la recherche du profit maximum.

La recherche du profit en soi n’est pas condamnable. La recherche du profit maximum à court terme au détriment du bien commun à long terme. C’est là que le capitalisme est particulièrement néfaste. Que les avantages du socialisme soient immédiatement perceptibles et automatiques, je ne le pense pas. Il y a de grandes luttes à mener aussi. Mais au moins elles sont possibles. Tandis que dans le cadre de la recherche du profit maximum à court terme, dans le capitalisme, on ne peut pas aller très loin dans la défense du climat, de l’écologie et du bien commun de l’humanité. Je pense.

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