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Réflexions pour aller au bout des choix de la base commune et nommer clairement ce que nous NE voulons PAS

Mercredi 19 novembre 2008 — Dernier ajout mercredi 26 août 2020

Ce texte est un modeste élément de la dure lutte interne qui divise le Parti Communiste français à l’approche de son 34e Congrès.

Le titre de ma contribution reprend le titre de la contribution d’un groupe liquidationiste, pour s’en moquer un peu, car le contenu de la contribution des liquidationistes constitue précisément le contraire de son titre (ci-dessous, l’adresse web de la contribution liquidationiste, si vous préférez juger par vous même) :

Réflexions pour aller au bout des choix de la base commune et nommer clairement ce que nous voulons (voir http://alternativeforge.net/spip.php?article1835)

En guise d’introduction, commençons par une petite enquête :

Dans le texte de la contribution signée entre autres par les apparatchiks et quelques membres ordinaires suivants :

François Auguste, Nicole Borvo, Joël Canapa, Sophie Celton, Patrice Cohen-Séat, Jean-Marc Coppola, Marie-Claire Culié, Pierre Dharréville, Michel Duffour, Elisabeth Gauthier, Brigitte Gonthier-Maurin, Joëlle Greder, Fabienne Haloui, Alain Hayot, Gérard Mazet, Gérard Piel, Marjolaine Rauze, Gilles Ravache, Jean-Claude Sandrier, Richard Sheehan.

nous trouvons ce paragraphe :

« Là aussi se pose la question de nommer ce que nous voulons faire, et devenir. Oui, nous voulons rassembler tout à la fois celles et ceux qui s’engagent en mettant le communisme au cœur de leurs références, et bien d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins. Nous devons produire un acte public qui donne ce signal. »

Or le même texte paraît en page 19 de l’Humanité du 19 novembre, mais sans la phrase du milieu du paragraphe qui a disparu :

« Oui, nous voulons rassembler tout à la fois celles et ceux qui s’engagent en mettant le communisme au cœur de leurs références, et bien d’autres qui sont prêts à partager les mêmes combats politiques en y venant par d’autres références ou d’autres chemins. »

On ne saura sans doute pas le pourquoi et le comment de cette disparition, mais elle est au cœur du problème. Pourquoi avoir voulu cacher la question principale qui divise le Parti et qui risque de nous perdre. Où est la transparence et l’honnêteté des débats.

Au secours, on veut nous noyer !

En effet, le retrait de cette phrase montre bien que c’est un projet qui n’ose pas dire son nom.

Car ce projet va à l’encontre de la base commune de texte pour le congrès qui contient ces deux phrases, qui pour le groupe Paul Boccara, Yves Dimicoli, Nicolas Marchand et Catherine Mills, justifiait le soutien à la « base commune » (Cette base commune, malgrè ce soutien tiède, n’a obtenu que 60 p. cent des votants, qui eux-mêmes ne sont que cinquante p. cent des cotisants !) :

Il s’agit de développer le PCF au lieu de s’engager dans la « recherche de la constitution d’un autre parti aux contours incertains » et de le transformer profondément tout en veillant à sauvegarder « son autonomie de réflexion, de décision et d’action ».

Venons-en au cœur de la question, et plutôt que de me lancer dans une longue démonstration, je vous demande simplement de répondre dans votre for intérieur à ma question : En quoi ce rassemblement proposé par ce groupe de liquidateurs de l’outil Parti communiste se distingue-t-il des comités anti-libéraux dont nous avons fait la triste expérience !

Ce mouvement aux contours incertains et certains à la fois fonctionnera-t-il sur la base du double consensus ?

Comment sera choisi la candidature à la présidence de la République, à la direction du mouvement ?

Est-ce que nous pouvons imaginer d’autres « partenaires loyaux » que ceux dont nous avons souffert ?

Poser la question, c’est y répondre. La base du Parti y a répondu par ses choix de textes. Le texte de liquidation du Parti n’a même pas osé se présenter au vote, mais il revient tout doucement par la fenêtre après s’être mis lui-même à la porte.

Ses supporters espèrent sans doute qu’il leur sera plus facile d’introduire des amendements au Congrès même, où les apparatchiks et les militants désorientés par eux, ont plus de chances de se faire entendre. La manœuvre est habile, mais elle n’est pas honnête.

Le cohenséatisme, le martellisme et consorts sont des formes récentes (mais pas modernes du tout) du vieux réformisme liquidationisme qui a toujours existé dans le mouvement ouvrier.

Ce sont des « semelles de plomb » qui nous empêchent d’avancer et nous font perdre notre confiance en nous ! Pourquoi ne pas continuer à moderniser notre Parti sans le dénaturer. Pourquoi ne pas constituer un front uni (dans lequel nous garderions notre identité et notre autonomie, sans se dissoudre) avec les partis (comme le nouveau PRS), les mouvements et mêmes les individus qui veulent loyalement lutter avec nous pour une France et un monde plus juste ?

Il est vrai que nous avons régressé pendant un certain nombre d’années pour un ensemble de raisons sur lesquelles il faudra se pencher ; mais il ne faut pas perdre confiance. Aujourd’hui, en pleine crise du capitalisme, le peuple veut de plus en plus lutter avec un Parti communiste fort, fier de lui, de ses traditions, de son avenir, entouré d’alliés décidés à aller avec lui sur la base d’un accord clair et ambitieux (Il suffit de parler avec les camarades d’atelier, avec la caissière de Franprix, avec le chauffeur de bus, avec les étudiants pour voir que les mentalités changent à toute vitesse !).

Pierre K.

P.S. Un petit exemple significatif, voici les lectures recommandées pour « préparer » le congrès sur le site officiel de préparation au congrès :

Le Soleil s’attarde comme une récompense par - Piquet René

Refondations, pour une nouvelle force à gauche par - Martelli Roger

Communisme, l’avenir d’une espérance par - Cohen-Seat Patrice

Je n’ai pas encore eu le temps de lire le premier livre, mais celui de Roger Martelli et de Patrice Cohen-Séat sont justement deux ouvrages qui prônent le rejet de l’histoire du mouvement communiste, des Partis communistes existants, le mépris de notre Parti et de son passé et la création d’un rassemblement anti-libéral aux contours très douteux. Cette recommandation de lecture est pour le moins étrange !

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