Certes, les difficultés et les inquiétudes sont nombreuses. Pire, le bureau des pleurs n’est pas encore fermé… Ceux là mêmes qui n’avaient pas voulu d’une candidature PCF aux présidentielles lui imputent totalement le résultat catastrophique de la candidature antilibérale et propose d’en tirer la conclusion qui les motivait déjà avant.. « il faut remplacer le PCF qui n’est plus capable de porter la transformation sociale ». Les dirigeants du PCF se sont succédés à l’assemblée nationale pour expliquer que, certes, les communistes exprimaient leur attachement au PCF [1], mais que il n’était pas POSSIBLE de continuer comme ça ! avec l’affaiblissement [2] et les défaites électorales [3]…
Mais en disant qu’il ne faut pas continuer comme ça, les dirigeants ne parlent pas d’eux, des choix stratégiques qu’ils ont fait, des compromis perpétuels avec le PS d’un coté, ou avec l’extrême gauche de l’autre…. Non, ce qui ne doit pas continuer comme ça, c’est le PCF !
Pourtant, si quelques dirigeants disent carrément qu’il ne veulent plus de parti, d’autres qu’il faut une nouvelle force politique, la grande majorité des assemblées de section, des interventions à l’assemblée des 8 et 9 Décembre à La défense expriment sans détour la nécessite d’un parti communiste, et l’atout que représente le PCF bien qu’il faille largement le reconstruire.
C’est la première bonne nouvelle de cette assemblée nationale de militants de section ! Malgré tout le battage médiatique et les interventions répétées dans l’huma des « experts » en nouvelle forces, l’expression des communistes a bousculé le déroulement et les textes qui en sortent !
Marie-George tente d’en tenir compte tout en maintenant ouverte la porte de la dissolution/refondation. Elle considère que le parti doit continuer en se transformant profondément, en sortant du moule productiviste et étatiste de 1920…
Ainsi, ceux qui veulent « une nouvelle force » sont de plus en plus obligés de dire clairement que c’est contre 1920 qu’ils veulent rompre, tout en faisant croire que ce peut être dans la continuité !
- Sortir du productivisme ? La question a été débattue dans de nombreuses ruches. Ce qui en ressort, c’est qu’on ne peut pas laisser les écologistes imposer la régression contre les besoins sociaux, notamment au Sud, au nom de la défense de la nature ! Il faut parler des immenses besoins de développement du Sud, du développement fantastique des forces productives nécessaires pour donner à chaque être humain sur la planète le droit de manger, se loger, se déplacer dans sa région et ailleurs, de se cultiver, de communiquer, d’une nouvelle ambition pour la science, l’espace… Au moment ou les thèses écologistes sont utilisées par l’impérialisme pour exploiter les terres agricoles du Sud pour résoudre la crise du pétrole du nord, il faut affirmer un point de vue communiste, anticapitaliste de l’enjeu du mode de développement. S’il faut une décroissance radicale des activités parasitaires de la finance, de la publicité, du militarisme, il faut par contre une croissance soutenue de la réponse au besoin sociaux… En reprenant les critiques à la mode dénonçant le « productivisme » communiste, Buffet veut rompre avec la critique marxiste des gâchis capitalistes !
- Sortir de l’étatisme ? Mais est-ce que l’impulsion de la république des soviets était de l’étatisme ? Est-ce que la bataille de l’autogestion dans les années 70 était de l’étatisme ? Est-ce que la bataille pour l’intervention dans la gestion des salariés était de l’étatisme ? Et par contre que veut dire parler de service public sans dire comment on exproprie la bourgeoisie des principaux moyens de production et d’échange, c’est à dire comment on nationalise ? Que veut dire « sortir de l’étatisme » quand on propose de « changer d’orientation » les structures hyper-étatiques du FMI, la banque mondiale, l’union européenne… au lieu de dire clairement que ces institutions supranationales doivent être combattues et remplacées par des outils internationalistes, garantissant la souveraineté nationale ?
Les communistes peuvent comprendre de mieux en mieux que ceux qui leur proposent de rénover leur parti pour rompre avec ce qu’il a été, préparent en fait, comme en Italie, la dissolution, (de fait ou de droit…) du PCF !
Cette assemblée peut les aider à s’organiser en 2008, à se renforcer, à reprendre pied dans certains quartiers et entreprises, à réouvrir des espaces de formation, de confrontation, à tisser de nouvelles relations internationalistes…