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racisme et anti-racisme

Choisir entre Madame Parisot ou l’unité du peuple !
Vendredi 28 octobre 2011 — Dernier ajout samedi 21 novembre 2020

La question du racisme est essentielle. Comme dans toutes les périodes de crise, tout est fait pour opposer ceux qui travaillent et qui doivent payer la crise. Pour faire accepter des baisses de salaires, rien de tel que la division ! C’est d’ailleurs une caractéristique méconnue du nazisme en Allemagne dans les années 30. On connait la militarisation de la société et de l’économie, mais on parle moins de la grande réussite de Hitler : la plus grande baisse de salaires réels jamais organisée !

Aujourd’hui, si le FN insiste autant sur le social, c’est bien pour masquer ce qu’il ferait au pouvoir, organiser la division, désigner les immigrés comme boucs émissaires, et même sans doute quelques oligarchies européennes pour faire bonne mesure, mais pour constituer autour des petits patrons et commerçants une force sociale chargée de défendre le système capitaliste pendant que les plus gros tireront les ficelles. En fait c’est la préférence nationale pour … les bas salaires.

L’antiracisme est donc essentiel pour dire à tous les Français que la division est un piège dont ne tireront profit que les plus gros ! Mais « l’antiracisme médiatique » qui est devenu à la mode n’a pas cet objectif. Les médias s’en emparent à la moindre occasion pour stigmatiser les « méchants » et valoriser le « politiquement correct », pour rejeter tout refus du système, tout refus de l’Union Européenne, du coté du FN, toute crainte devant ce qu’ils appellent une société « multiculturelle » du coté des traditionalistes, des nationalistes.

C’est un grand danger pour les antiracistes. Devenir un des moyens du système, soutenu par les élites de toutes sortes. Car s’il faut mener la bataille idéologique contre le racisme, il faut la mener pour unir le peuple, et non pour aggraver ses divisions !

Oui, des ouvriers, des employés, hommes ou femmes, jeunes ou immigrés, sous pression de la précarité croissante et de la mise en concurrence de tous contre tous, se disent qu’il faut se défendre, que l’Europe, la mondialisation, les guerres et les crises jettent des millions d’êtres humains dans la galère de l’exil, et que cela provoquera de nouveaux reculs sociaux pour eux, de nouvelles ségrégations dont ils seront victimes. Ce n’est pas eux qui inventent la mise en concurrence des travailleurs ! Ils ne font que la vivre dans leur chair. Il faut donc leur tendre la main en étant clair sur le fonds, sans les repousser par un jugement de valeur, sans nier leurs craintes. Nous devons leur parler comme à des travailleurs à unir, à organiser, à mobiliser, et non comme à des ennemis politiques.

C’est bien sûr difficile, car le racisme, le chauvinisme, le refus de la solidarité génère de la colère, et il faut dénoncer les comportements qui stigmatisent une communauté, un groupe, que ce soit les Roms, les arabes ou les « jeunes de banlieue ». Quand dans un conseil de quartier, une habitante tient des propos racistes inacceptables, il faut la stopper, les dénoncer, et affirmer au contraire la nécessité de la solidarité, le refus du racisme.

Toute la question est de savoir si la bataille contre le racisme est la ligne de fracture principale, unissant patrons et salariés contre le Front National !

La patronne du MEDEF ne se trompe d’ailleurs pas. Elle vient de publier un livre contre le Front National, et est invitée dans tous les médias, assurant la main sur le cœur qu’il y a certes des racistes dans tous les milieux, chez les ouvriers, les employés, et « même quelques patrons », mais que son livre a été très bien accueilli au congrès du MEDEF ! Il faudrait être fou pour ne pas voir les objectifs de cette bataille ! Toute l’expérience de la lutte contre le fascisme montre au contraire que le patronat s’est toujours servi du racisme comme d’une arme contre les salaires, contre les syndicats, et finalement contre le monde du travail. Mme Parisot, malgré son look humaniste et médiatique n’échappe pas à cette constante. Sauf qu’elle a besoin de s’engager pour imposer la défense de l’Euro, de l’Union Européenne, qui sont les outils actuels de la domination de la bourgeoisie. Et elle sait que pour cela, elle doit diviser le peuple, lui interdire de retrouver son unité pour montrer sa force, pour bousculer les agendas politiques ! Elle choisit donc d’instrumentaliser la bataille antiraciste, de se l’approprier pour tenter de se donner une couverture « humaniste », et espère qu’une part des forces antiracistes vont ainsi abandonner la lutte de classes et peut-être croire en un compromis avec les patronats et institutions européennes.

Incroyable quand on se rappelle que c’est l’Europe qui a créé cette situation ubueque des Roms qui sont européens et donc « libres de se déplacer dans l’Union », mais qui n’ont pas le droit de rester dans un pays autre que celui dont ils se font chasser !

Les antiracistes doivent donc absolument faire la différence de classe entre les ouvriers, employés, paysans qui se laissent influencer par la propagande fasciste et les patrons, dirigeants, politiciens qui utilisent le fascisme pour assurer leur domination.

  • Les batailles antiracistes doivent être tournées contre les élites et dénoncer le double langage de Le Pen comme du patronat et de Madame Parisot. Elles doivent mettre en lumière la connivence entre les bourgeoisies états-uniennes, européennes, arabes, asiatiques, turques, russes… qui sont certes en concurrence, mais se mettent toujours d’accord sur le dos des peuples !
  • Elles doivent au contraire s’adresser aux ouvriers, aux employés, aux habitants des quartiers populaires en dénonçant le racisme non comme une « valeur », non comme une « identité », mais comme un piège qui se retourne contre ceux qui s’y laisse tomber !
  • Elles doivent donc s’adresser à toutes les composantes du peuple, appeler à l’unité du peuple et dénoncer tous les réflexes communautaristes, qu’ils soient blacks, blancs ou beurs !
  • Elles doivent faire le lien entre la défense de la France, la nécessité de la souveraineté populaire, et l’internationalisme. Elles doivent donc refuser le « protectionnisme européen » qui n’est qu’une autre variante de la concurrence mondiale contre la coopération !

Comme le disait Jaurès, un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup en rapproche. C’est une leçon indispensable aux antiracistes !

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