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Rythmes scolaires… L’enfant d’abord !

Vendredi 2 février 2018 — Dernier ajout mardi 20 février 2018

Le gouvernement a un domaine de réussite… la communication et l’art de la diversion. C’est vrai pour l’emploi avec ce grand show médiatique de Macron recevant 150 grands patrons du monde dans les salons dorés de Versailles pour accoucher de … 3 milliards d’investissements souvent décidés bien avant, 3 milliards, soit à peine plus de 1% de l’investissement annuel en France, pourtant bien trop faible, et moins de 0,1% de la valeur de ces entreprises, 3 milliards qui créeront sans doute quelques centaines d’emplois seulement, mais Macron aura donné l’impression d’un évènement mondial !

Mais c’est aussi le cas avec les réformes de l’école, ce gouvernement ayant décidé l’été dernier de relancer la guerre des rythmes scolaires pour pouvoir préparer tranquillement de nombreuses réformes, classes à 12 sans moyens supplémentaires, réforme du BAC introduisant la sélection à l’université, l’apprentissage confié au « marché »…

Si chacun peut avoir son avis sur le choix entre 4 jours ou 4 jours et demi, il faut d’abord dire ce que nous voulons pour l’école. L’urgence, c’est de sortir d’une école inégale basée sur un échec scolaire massif, notamment pour les enfants des familles populaires.

Les communistes appellent les parents, les enseignants, les personnels de l’école à se mobiliser pour défendre le droit de tous nos enfants à la réussite scolaire, le droit à un métier, le droit à se construire comme citoyen acteur de la société et non pas seulement consommateur ou assisté.

Ce dont souffre le système scolaire Français, c’est d’abord d’être un système profondément inégal !

Le rapport international PISE confirme ce que nous savons tous. Le système scolaire français n’est pas le meilleur, mais il n’est pas mauvais. La France forme beaucoup de brillants étudiants mais elle laisse aussi beaucoup de jeunes sur le carreau, d’exclus du système scolaire, et elle est un des pays ou le déterminisme social est le plus fort… Tout va bien pour les enfants de cadres, d’enseignants, de professions libérales, mais c’est très dur pour les enfants d’ouvriers et d’employés !

Bien sûr, il y a des centaines de jeunes Vénissians de familles populaires qui réussissent ! Mais il y en a trop qui galèrent dès le collège, se retrouvent à 16 ans ballotés de stages en stages sans trouver de filière d’insertion vers un emploi digne. C’est pourquoi il faut multiplier les moyens pour l’insertion et la formation professionnelle, contrairement à ce que la région fait et à ce qui se prépare avec la réforme de l’apprentissage du gouvernement…

Mais nous savons tous que beaucoup se joue dès l’école élémentaire ! Ce devrait être la priorité de toute réforme, de toute réorganisation de l’école, aller vers l’égalité de réussite pour toutes les catégories sociales. Cela suppose de sortir d’un système basé sur la sélection par l’échec, de sortir de la coupure entre théorie et pratique, de réintroduire beaucoup de matières expérimentales, concrètes, liées à la diversité des métiers, de développer les enseignements sportifs, culturels, artistiques…

Et tout cela demande des moyens. Et si le budget 2018 de l’éducation nationale augmente de 1,3 milliard soit 2,6%, le nombre d’élèves augmente d’autant (30 000 de plus au collège par exemple), alors que le nombre de postes reste stable, avec même 2600 postes d’enseignants stagiaires à mi-temps supprimés ! C’est ce que nous constatons avec la réforme des CP à 12, ce sont les postes d’enseignants en surnombre qui ont été transformés, au total, le nombre moyen d’élèves par enseignant va augmenter en 2018 !

Les rythmes scolaires, pour les enfants ou pour les grands ?

Rappelons-nous que pendant des décennies, les enfants allaient à l’école 4 jours et le le samedi matin. Le samedi est devenu le mercredi, et nous savons tous que c’est la demande sociale du week-end, autant chez les parents et les enseignants et… les professionnels du tourisme, qui a généralisé cette réforme et pas du tout l’efficacité pour le rythme de l’enfant. Et c’est le gouvernement Sarkozy qui a introduit en 2008 la semaine de 4 jours… et toujours pas dans l’intérêt de l’enfant !

Au contraire, à l’époque, les témoignages de parents et d’enseignants se sont accumulés sur les conséquences négatives pour l’enfant, sur la fatigue de journées trop longues, d’après-midi d’apprentissages difficiles quand tant de pays privilégient les activités l’après-midi…

En 2010, l’académie de médecine, la cour des comptes, l’institut Montaigne, ont produit des rapports critiques de la semaine de 4 jours… La mission parlementaire sur les rythmes scolaires a proposé l’interdiction de la semaine de 4 jours, pour « placer l’intérêt de l’enfant au centre de la nouvelle organisation du temps scolaire, en allant au delà des intérêts acquis ».

En 2010 aussi, la FCPE lançait une campagne pour le retour aux 4 jours et demi en affirmant : La semaine de 4 jours, imposée par le ministre densifie la journée de travail et est beaucoup trop fatigante pour les enfants. On a concentré 872 heures sur moins de 136 jours alors que dans toute l’Europe, il y a plus de jours de classe avec des journées moins chargées.

Quand en 2013, le gouvernement socialiste lance la réforme avec retour aux 4,5 jours, il ne faut pas oublier qu’il transfère 3 heures d’école qui étaient financées par l’état aux communes. Les communes doivent payer pour renforcer leur périscolaire. Mais cette réforme prenait aussi en compte les critiques de la semaine de 4 jours et voulait mieux répartir les heures d’enseignement dans la semaine…

Alors, est-ce que tout a changé depuis ? Bien sûr que non ! Mais qui s’intéresse vraiment au rythme de l’enfant dans cette affaire ? Car le rythme de l’enfant ne s’arrête pas à l’école. C’est bien sûr le rythme des parents, de la famille, des amis qui fait le rythme de l’enfant… Quand les parents doivent se lever tôt, trouver une garde le matin, en fin de journée, quand leurs horaires sont variables, l’enfant se fatigue aussi avec la fatigue des parents !

Et l’enfant se fatigue aussi quand il fait du sport, quand il joue ! La vraie question est plutôt celle de son intérêt, de l’attention qu’il peut apporter aux différentes activités de sa journée… Et nous savons tous que le premier sujet de préoccupation pour la génération qui vient sont les écrans ! Un enfant qui a passé autant d’heures devant un écran, téléphone, tablette, console de jeux, télé… qu’en leçon de français à l’école est peut-être fatigué pour d’autres raisons que les horaires !

Quand un enfant a envie d’une activité, quand il est fier de ce qu’il fait, quand il découvre avec d’autres, il a beaucoup plus d’énergie que beaucoup d’adultes blasés ! Ce qui compte vraiment, c’est ce qu’on lui propose, c’est d’abord le contenu, les programmes scolaires et les moyens de le rendre vivant, interactif, expérimental… c’est tout ce qui donnera envie à l’enfant d’apprendre, tout ce qui le rend fier de ce qu’il a appris ! Les parents qui voient la joie de leur enfant qui a gagné un concours, de musique, de sport ou d’autre chose, dont la préparation a été dure et … fatigante, le savent bien !

Pour l’égalité dans l’école de la république, dans toutes les communes !

Sarkozy avait commencé en 2008, Hollande l’a poursuivi en 2012, et Macron le renforce en 2017… A chacun son école, ses horaires, son périscolaire et bientôt son programme… Fini l’école qui apporte à tous, dans toutes les communes, riches ou pauvres, petites ou grandes, le droit à la réussite scolaire ! Pour Macron, ce n’est pas un hasard, il propose des régions qui pourraient « adapter » des lois, des métropoles qui ont toutes des statuts différents… Au contraire, nous demandons que l’éducation nationale garantisse le droit à l’école partout, en prenant en charge tous les enseignements, théoriques et pratiques, scientifiques et culturels ou sportifs, même si beaucoup de choses peuvent être organisées localement. Le financement public national est la garantie pour les familles populaires de défendre le droit de leurs enfants.

Rassembler les enseignants et les parents pour la réussite scolaire de tous !

Dans toutes les communes, le débat est vif et les mécontents s’expriment, quelles que soient les décisions des communes. A Vaulx-en-Velin, les parents protestent contre une consultation trop rapide qui pour certains les piège avec une forte augmentation des tarifs du périscolaire sur 4 jours, à Lyon, des parents protestent contre la disparition possible des mercredis de Lyon, et des enseignants proposent un troisième scénario… En général, les petites communes sont revenues aux 4 jours qui sont plus simples à organiser pour elles, beaucoup de maires de droite ont choisi les 4 jours parce qu’ils sont contre un service public étendu, et choisissent de laisser les parents s’organiser… C’est sûr qu’à Neuilly ou à Saint-Cyr-au mont-d’or, les parents ont en moyenne peu de problème pour organiser les activités de leur enfants ! La situation de Lyon est particulière puisque le maire devenu ministre de l’intérieur avait profité de la loi prévue pour les communes rurales (!) pour concentrer le périscolaire le vendredi après-midi…

Et les consultations des parents montrent un peu partout le piège que représente la décision gouvernementale de laisser les communes décider. Si parfois le vote est large, il est parfois très serré, opposant ainsi les parents entre eux ! Et les consultations ne portent que sur la question du retour aux 4 jours ou pas. Mais qui interroge sur le nombre de jours dans l’année ? (144 pour les communes qui sont passés à 4 jours contre… 208 en Allemagne !) Qui interroge sur le contenu du périscolaire ? qui interroge sur le financement de ces activités (le gouvernement maintient son aide pour l’instant, mais à long terme ? ). Et qui a diffusé les études qui devaient être faites sur le bilan de la réforme de 2013 ?

La ville de Vénissieux a décidé de prendre le temps d’un vrai travail, à partir d’une vraie évaluation, avec tous les acteurs de l’école. Pour ceux qui voulaient absolument les 4 jours, c’est bien sûr une déception, et certains devront s’organiser l’an prochain comme cette année. Mais pour la ville, c’est un engagement pour une vraie politique éducative, même si elle doit être adaptée aux 4 jours finalement. Et pour tout le monde, c’est aussi une occasion de sortir de ce piège qui divise autour d’un seul chiffre, alors que tout nous montre que le vrai débat est bien plus riche. C’est ce débat qui peut unir largement parents, enseignants, et personnels autour de l’intérêt de l’enfant !

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