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A PROPOS DE LA GRECE ? Ce n’est pas une question de dette…

par Danielle Bleitrach
Vendredi 12 février 2010

L’irrationalité du capitalisme croît de jour en jour mais il faudrait que nous croyons à sa logique indépassable puisqu’il n’y a apparement que les capitalistes pour s’y reconnaître dans leur mic mac . Que se passe-t-il en Grèce, vous allez voir que ce n’est pas compliqué, enfin pas trop, mais que de toute manière c’est fait pour vous retomber dessus et pour profiter au capital. J’ai posé ci-dessus un article du journal espagnol El Païs sur la manière dont « Bruxelles » tente d’éviter l’intervention du FMI parce que dit l’article, le risque de contagion peut trés bien ne pas se limiter à l’Europe du sud mais emporter la zone euro.Quels sont déjà les remèdes envisagés par la « chère » Europe ?

L’endettement n’est qu’un prétexte

L’article d’El Païs qui est un journal à peu près aussi révolutionnaire que notre Monde fait un diagnostic sur ce à quoi doit faire face Bruxelles :

« et à mettre fin aux paris de casino qui menacent les pays du Sud » c’est dit d’une manière cursive, comme en passant mais visiblement aucune conclusion n’est réellement tiré du diagnostic. Au contraire, ce qu’on nous dit ce serait que les prêteurs seraient inquiets devant l’endettement grec, portugais et pourquoi pas espagnol… Et même français… Tiens, étrange tout à coup les prêteurs, les agences de notations, tous ceux que rien n’alertait dans la crise dite des subprimes se mettent à s’agiter à propos de l’endettement de ces pays.

Mais qui s’agite ? Les « hedge funds »

Ces attaques qui ont mobilisé plus de 5 milliards d’Euros à des fins purement spéculatives sont menées par ce qu’on appelle les hedge funds, c’est-à -dire des fonds d’investissements qui sont moins régulés que les fonds de placement classiques et qui de ce fait ne sont pas diffusés dans le grand public et sont réservés à la catégorie des investisseurs institutionnels ou aux grandes fortunes.

Ces hedge funds sont porteurs de liquidité considérables, gérés par des investisseurs dont le métier est de faire tourner le plus rapidement possible ces fonds pour en obtenir un profit maximum. Donc à la manière d’un Soros, orfèvre en la matière ils choisissent une cible s’abattent sur elle et mènent une attaque spéculative contre elle.

Ce nouvel épisode de piraterie impuni trouve sa source dans la réunion de Davos. Souvenez-vous là -même où notre président a menacé le capitalisme sans âme avec des accents quasi révolutionnaires ! Aussi étrange que cela puisse vous paraître les financiers n’ont pas du tout été impressionnés… La communauté financière a tiré une autre leçon de Davos, elle en a conclu que l’euro était surévalué et que le maillon faible était l’Europe du sud. Au retour de Davos, ils se sont mis à vendre massivement de la dette grecque, puis de l’euro en tablant sur un rachat dans quelques semaines quand le papier et l’euro auraient atteint un prix plancher.

Alors c’est parce que la Grèce est surendettée ?

Le paradoxe c’est que les « hedge funds » détiennent peu de dette grecque comparés à d’autres types d’intervenants, notamment les sociétés de gestion et surtout les banques. Ils peuvent toutefois être particulièrement actifs compte tenu de leur « levier » et taux de rotation de portefeuille plus forts. Selon les données de la banque centrale grecque, entre 2005 et 2009, les « hedge funds » n’ont perçu en moyenne que 5 % du montant des émissions de dette d’Etat de ce pays. Les sociétés de gestion traditionnelles 6 fois plus (30 %) et les assureurs/fonds de pension 3 fois plus (15 %). Avec près de la moitié des émissions (45 %), les banques, notamment grecques, restent les plus grandes détentrices de dette du pays.

Les remèdes

L’article du journal El Païs insiste sur le refus de Bruxelles de voir le FMI se mêler de la zone euro, ce qui nous renseigne sur l’estime dans laquelle est tenue cette noble institution tout juste bonne se dit-on pour des pays sous développés que l’on veut exploiter jusqu’au trognon. Par parenthèse, les médias sont en train de nous vendre le futur candidat de gauche tout auréolé de son passage dans la dite institution, je parle de DSK.

Mais revenons en aux remèdes qui accompagneront l’intervention des institutions européennes en train d« économiser celle du FMI sur des pays européens. Tout va porter paradoxalement sur »la dette" et rien sur la spéculation…

« Jusqu’à présent, Bruxelles a joué au chat et à la souris. Elle a exigé de la Grèce un ajustement budgétaire draconien, une hausse des impôts, une baisse des salaires et une coupe franche dans les retraites. L’Espagne et le Portugal ont fait un pas dans la même direction. Mais les marchés n’ont pas entendu le message. »Maintenant, l’UE passe à l’action : il va probablement y avoir une déclaration d’intention claire, une stratégie de dissuasion pour obliger les spéculateurs à se retirer", explique De Grauwe.

On va voir ce qu’on va voir ! ce qu’on voit c’est que face à des spéculations que rien ne justifie le remède consiste à en profiter pour encore tondre les salariés, leur faire accepter une pression sur l’emploi, les salaires, et les services publics.

Il n’y a pas que la Grèce, et les autres pays du sud

Maintenant que vous percevez la logique du système, que pensez-vous de cette hâte qui tout à coup a saisi tout le monde en France sur la nécessité d’en finir avec la dette française ? Certes il y a le trés mauvais exemple de ce qui se passe dans le sud de l’Europe où néanmoins on vient de voir que le pretexte de l’endettement a visiblement tout à voir avec des assauts spéculatifs à la Soros et peu avec la question des finances du pays. Pourtant aussitôt Europe, gouvernants, institutions financières, patronat, médias en profitent pour exiger une nouvelle pression sur les salaires et les services publics. On ne sait jamais s’il y avait reprise il faudrait contenir les dits salaires, voir les baisser et si les financiers spéculent, il faut étrangler les peuples. C’est peut-être là que l’on trouve l’explication à cet étrange agitation autour de la question de la dette française.

Parce que de surcroît, la France n’est même pas dans le cas de ces pays, elle a de la marge. Certes la dette n’est pas une bonne affaire pour les Français puisque leur impôt sur le revenu passe à son service, mais l’endettement est une pratique qui a couru sur des décennies. Alors pourquoi cette inquiétude fébrile d’institutions plongées dans la torpeur quand il s’agissait des produits avariés concoctés par les financiers ? Pourquoi le gouvernement français et les politiques s’agitent-ils en prétendant qu’il faut accélérer le renboursement ? Et si c’était tout simplement pour trouver une bonne raison pour continuer à démanteler et à vendre le service public alors que l’on sait la nocivité de telles politiques et que notre président s’est fait une spécialité de dénoncer le capitalisme dérégulé. .

On voit en outre que l’euro qui était sensé nous protéger s’avère la meilleure manière d’engendrer un effet domino. Mais là encore si l’on reprend l’article de El païs et pas mal d’autres interventions dans la presse française que voit-on, un certain contentement se fait jour. Non seulement l’opération qui fait baisser l’euro paraît une bonne chose et comme elle permet également une pression sur les salaires, pas trop de risques de surchauffe. les travailleurs vont devoir faire face de tous côtés aux effets de plan de rigueur… Et là encore ILS sont tous ravis parce que disent-ILS cela va nécessister une meilleure intégration financière européenne sous l’égide des mêmes…

Jugez de l’intérêt que cela représente pour EUX de ne plus avoir à affronter sur ces questions des communistes, un parti organisé, des syndicats formés à autre chose qu’au consensus bruxellois… Ils ont commencé par là et ils ont mené leur affaire à bien…

Voir en ligne : article d’origine sur le blog de danielle

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