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Front National : seuls les peuples peuvent ouvrir un chemin de paix

Samedi 12 décembre 2015 — Dernier ajout samedi 8 août 2020

Le choc du résultat des élections régionales, pourtant annoncé de manière répétitive depuis des semaines, fait écho au choc de 2002, mais ne provoque plus de manifestations massives et jeunes pour dire « NON » au FN.

C’est un signe de plus de l’accélération de l’histoire, de cette crise dont on a tant dit, mais qui se rend toujours plus visible. Ceux qui manifestaient en 2002 pensaient que la démocratie française pouvait encore apporter des réponses, que le « changement » était possible. Les mêmes en 2015 savent que ce n’est pas vrai. Chirac, Jospin, Sarkozy puis Hollande nous l’ont démontré avec efficacité. Les promesses électorales n’engagent que ceux qui les croient…

Ceux qui manifestaient en Janvier pour Charlie pensaient réagir à un virus extérieur. Quelques mois plus tard, on sait que la violence intégriste est produite par notre société Française, réplique de nos guerres néocoloniales.

Pire, la société se délite, le cadre de services publics, de « vivre ensemble », de solidarités recule sous les coups de boutoirs de l’austérité, de la concurrence libre et non faussée, et de leur représentation subjective dans l’individualisme, la peur de l’autre, le repli identitaire, religieux.

Cette situation politique brièvement décrite fait peur. Pour des millions de gens, aucune force politique et sociale n’est à la hauteur de cette crise, aucune ne tient un discours d’avenir de progrès. Personne ne croit que la gauche ou la droite pourrait en 2017 ouvrir une nouvelle période historique en faisant reculer le chômage, source de toutes les crises. Les partis de gouvernements sont profondément disqualifiés pour répondre à la crise… Il leur reste le rôle régalien de la police et de l’armée.

Or, le peuple sent que la guerre est devant nous, une guerre qu’il ne sait vraiment nommer, dont il n’identifie pas clairement les causes, les acteurs, mais dont il sait qu’il en sera la victime.

Cette guerre concerne le quotidien avec la guerre de tous contre tous dans la concurrence libre et non faussée…tous les emplois sont désormais sur la sellette, les emplois très qualifiés en recherche et développement, ce qui reste des emplois industriels, les emplois peu qualifiés faisant face aux travailleurs détachés, les emplois de service précarisés et jetables, transformés en activités non salariées « uberisées » et même les emplois publics face à la RGPP et ses suites, face aussi à réduction forcée des dotations aux collectivités

Et cette guerre prend aussi les armes et tue, partout sur la planète, dans des attentats, des guerres de basse intensité, des guerres à distance à coup de drones, des guerres tout court avec leur cortège de villes détruites, de victimes civiles, et partout, les horreurs, les mercenaires, les détraqués.

Dans ce contexte, le capitalisme mondialisé ne supporte plus aucune souveraineté nationale, aucune indépendance nationale. Il ne supporte plus aucune démocratie. Cela concerne bien sûr le sud, avec la destruction de l’état Irakien, Libyen, puis Syrien, mais aussi l’Europe avec les diktats de l’Union européenne contre les référendums populaires en France, au Danemark, puis en Grèce. [1]

Contre le FN

Dans cette situation, dire aux électeurs que le vote FN serait immoral, est inutile, mais surtout….immoral ! Car ce qui est d’abord immoral, c’est le comportement des élites politiques, économiques et médiatiques qui défendent leur petit intérêt depuis des décennies en justifiant tout ce qui pousse au désastre, tout ce qui détruit les protections, les droits, au nom d’une modernité qui n’est qu’un discours de relookage d’un capitalisme sénile, retrouvant sa bestialité intrinsèque, une fois éliminé, apparemment, toute opposition à l’échelle mondiale.

Ce qui est immoral, ce sont ces élites qui défont méthodiquement la France que chantait Ferrat, qui justifient toutes les guerres atlantistes et imposent le pacte d’austérité à toutes les politiques publiques utiles, qui défont l’état social au profit d’un pacte de sécurité tourné vers la justification de la guerre.

Non, le vote FN n’est pas « immoral », il est dangereux, il est un contre-sens, il est un renoncement. Mais pour beaucoup d’électeurs, il est le vote qui leur permet d’exprimer leur rejet de ce système qui les écrase, le vote pour augmenter les salaires, défendre l’industrie, défendre les services publics, défendre la république et la laïcité… C’est ce qu’écrit le FN ! Ses électeurs ont bien entendu aussi qu’il fallait stopper l’immigration, défendre « la France » dans la concurrence des nations. Mais comment leur expliquer le piège en leur vantant les mérites de l’Europe sociale de demain, de la mondialisation heureuse, de « l’humain d’abord » ? sans jamais dire clairement comment on résiste à la guerre, comment on défend nos droits et nos services publics quand tout se décide à Bruxelles ou dans les banques ?

Le mouvement ouvrier s’était développé avec le marxisme et le socialisme réel. Il a été affaibli par la défaite de l’URSS, par le recul de beaucoup de partis communistes, mais aussi par les restructurations capitalistes qui ont détruit de nombreux centres ouvriers bases militantes, et surtout par les transformations sociales organisant la concurrence au quotidien. Les peuples constatent qu’ils n’ont plus de perspectives « progressistes », d’alternatives à la mondialisation capitaliste. L’état du mouvement dit « alter-mondialiste » est révélateur, après les grandes manifestations des années 90 ! Et le mouvement communiste est émietté, illisible, incohérent… le PCF fortement affaibli restant enfermé dans une orientation électoraliste.

Comment dire au peuple de ne pas voter FN contre le « système » sans s’engager d’abord à reconstruire une issue politique à la hauteur de l’exigence historique ?

A vitesse accélérée, nous mesurons que nous n’avons plus d’armes idéologiques en lien avec les masses, de capacité de résistance, d’intellectuel collectif pour « penser le monde pour le transformer »…

Dire ce qu’est vraiment le FN ne peut se faire sans dire ce que pourrait être une nouvelle époque d’émancipation populaire, renouvelant le mouvement communiste et la perspective d’une autre société.

On ne créera pas d’emplois massivement sans que les travailleurs ne prennent en main des pans entiers de l’activité nécessaires à la réponse aux besoins. Les « investisseurs », « industriels », « patrons » sont les bienvenus s’ils investissent réellement pour l’emploi, mais ils n’auront jamais l’ambition de répondre aux attentes de nos familles, enfermés dans l’exigence leur propre niveau de vie, du coté des gagneurs,quitte à fabriquer des perdants. Seuls les travailleurs peuvent concilier leur intérêt et l’intérêt général.

On ne sortira pas des guerres pour un monde de paix, sans sortir de l’OTAN et des alliances autour des USA qui emprisonnent la France comme grand pays porteur d’une des histoires révolutionnaires des peuples. La France soit retrouver sa liberté pour parler à la Chine, au Brésil, à l’Afrique, à la Russie.. rapatrier toutes ses forces militaires et chercher enfin des coopérations réciproquement avantageuses avec tous les peuples,y compris les pays européens et les USA, mais pour le seul intérêt général, ce qui suppose d’exproprier les oligarques qui dominent le système bancaire et économique Français par des nationalisations massives.

Non, combattre le Front National ne se fera pas avec ceux qui l’ont fait roi médiatique et qui espèrent s’en servir à leur profit. Combattre le Front National exige d’abord d’affirmer que les peuples, le monde du travail, les quartiers populaires ont une histoire positive, une histoire à reconstruire. Le courant communiste qui reste vivant dans les profondeurs des consciences est essentiel à cette reconstruction.

[1La victoire de la droite au Vénezuela après des mois de guerre occidentale contre le pouvoir Chaviste est révélatrice, dans la suite de l’histoire chilienne qui avait conduit à Pinochet et de la guerre des contras au Nicaragua. Bandes nazis et mafieuses, étranglement économique, guerre médiatique…Quelque soient les débats nécessaires sur les raisons de la défaite chaviste, n’oublions pas que le Nicaragua s’est relevé de la même défaite.

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